HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 738

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[5,738] δεῖ δὴ περὶ ἀριθμῶν τό γε τοσοῦτον πάντα (738a) ἄνδρα νομοθετοῦντα νενοηκέναι, τίς ἀριθμὸς καὶ ποῖος πάσαις πόλεσιν χρησιμώτατος ἂν εἴη. λέγωμεν δὴ τὸν πλείστας καὶ ἐφεξῆς μάλιστα διανομὰς ἐν αὑτῷ κεκτημένον. μὲν δὴ πᾶς εἰς πάντα πάσας τομὰς εἴληχεν· δὲ τῶν τετταράκοντα καὶ πεντακισχιλίων εἴς τε πόλεμον καὶ ὅσα κατ' εἰρήνην πρὸς ἅπαντα τὰ συμβόλαια καὶ κοινωνήματα, εἰσφορῶν τε πέρι καὶ διανομῶν, οὐ πλείους μιᾶς δεουσῶν ἑξήκοντα δύναιτ' ἂν τέμνεσθαι τομῶν, συνεχεῖς δὲ ἀπὸ μιᾶς (738b) μέχρι τῶν δέκα. IX. ταῦτα μὲν οὖν δὴ καὶ κατὰ σχολὴν δεῖ βεβαίως λαβεῖν, οἷς ἂν νόμος προστάττῃ λαμβάνειν· ἔχει γὰρ οὖν οὐκ ἄλλως ταύτῃ, δεῖ δὲ αὐτὰ ῥηθῆναι τῶνδε ἕνεκα κατοικίζοντι πόλιν. οὔτ' ἂν καινὴν ἐξ ἀρχῆς τις ποιῇ οὔτ' ἂν παλαιὰν διεφθαρμένην ἐπισκευάζηται, περὶ θεῶν γε καὶ ἱερῶν, ἅττα τε ἐν τῇ πόλει ἑκάστοις ἱδρῦσθαι δεῖ καὶ ὧντινων ἐπονομάζεσθαι θεῶν δαιμόνων, οὐδεὶς ἐπιχειρήσει κινεῖν νοῦν ἔχων (738c) ὅσα ἐκ Δελφῶν Δωδώνης παρ' Ἄμμωνος τινες ἔπεισαν παλαιοὶ λόγοι ὁπῃδή τινας πείσαντες, φασμάτων γενομένων ἐπιπνοίας λεχθείσης θεῶν, πείσαντες δὲ θυσίας τελεταῖς συμμείκτους κατεστήσαντο εἴτε αὐτόθεν ἐπιχωρίους εἴτ' οὖν Τυρρηνικὰς εἴτε Κυπρίας εἴτε ἄλλοθεν ὁθενοῦν, καθιέρωσαν δὲ τοῖς τοιούτοις λόγοις φήμας τε καὶ ἀγάλματα καὶ βωμοὺς καὶ ναούς, τεμένη τε τούτων ἑκάστοις ἐτεμένισαν· τούτων (738d) νομοθέτῃ τὸ σμικρότατον ἁπάντων οὐδὲν κινητέον, τοῖς δὲ μέρεσιν ἑκάστοις θεὸν δαίμονα καί τινα ἥρωα ἀποδοτέον, ἐν δὲ τῇ τῆς γῆς διανομῇ πρώτοις ἐξαίρετα τεμένη τε καὶ πάντα τὰ προσήκοντα ἀποδοτέον, ὅπως ἂν σύλλογοι ἑκάστων τῶν μερῶν κατὰ χρόνους γιγνόμενοι τοὺς προσταχθέντας εἴς τε τὰς χρείας ἑκάστας εὐμάρειαν παρασκευάζωσι καὶ φιλοφρονῶνταί τε ἀλλήλους μετὰ θυσιῶν καὶ οἰκειῶνται (738e) καὶ γνωρίζωσιν, οὗ μεῖζον οὐδὲν πόλει ἀγαθὸν γνωρίμους αὐτοὺς αὑτοῖς εἶναι. ὅπου γὰρ μὴ φῶς ἀλλήλοις ἐστὶν ἀλλήλων ἐν τοῖς τρόποις ἀλλὰ σκότος, οὔτ' ἂν τιμῆς τῆς ἀξίας οὔτ' ἀρχῶν οὔτε δίκης ποτέ τις ἂν τῆς προσηκούσης ὀρθῶς τυγχάνοι· δεῖ δὴ πάντα ἄνδρα ἓν πρὸς ἓν τοῦτο σπεύδειν ἐν πάσαις πόλεσιν, ὅπως μήτε αὐτὸς κίβδηλός ποτε φανεῖται ὁτῳοῦν, ἁπλοῦς δὲ καὶ ἀληθὴς ἀεί, μήτε ἄλλος τοιοῦτος ὢν αὐτὸν διαπατήσει. [5,738] Il faut, au sujet des nombres, (538a) qu'un législateur sache au moins le nombre et les propriétés du nombre dont tous les États peuvent tirer le plus d'avantages. Disons que c'est celui qui admet le plus de divisions et de divisions qui se fassent suite. Le nombre infini seul est susceptible de toutes sortes de divisions. Pour le nombre de cinq mille quarante, il n'a pas plus de cinquante-neuf diviseurs ; mais il en a dix qui se suivent, et, commençant par l'unité, ce qui est d'une grande commodité, soit pour la guerre, soit pour la paix, dans les contrats et les sociétés, relativement aux contributions et aux distributions. CHAPITRE IX. C'est à ceux à qui la loi le prescrit de prendre à loisir une solide connaissance de ces propriétés numériques. La chose étant telle que je viens de le dire, il est nécessaire, pour les raisons que j'ai indiquées, que le fondateur d'un État soit instruit. Soit que l'on fonde une cité nouvelle, soit qu'on en restaure une ancienne tombée en décadence, en ce qui regarde les dieux et la religion, les temples à fonder dans la ville et les noms de dieux ou de démons à leur donner, on n'essayera point, si l'on a du bon sens, de changer quoi que ce soit à ce qui a été e réglé par les oracles de Delphes, de Dodone, d'Ammon ou par d'anciennes traditions, qu'on a suivies, quelle qu'en soit l'autorité, à la suite d'apparitions ou d'une inspiration qu'on a cru venir des dieux. Dès que les hommes, sur la foi de ces prodiges, ont institué des sacrifices mêlés à des cérémonies, que ces sacrifices aient pris naissance dans le pays même ou qu'ils soient venus de Chypre, de Tyrrhénie ou d'ailleurs, et que, sur ces traditions, ils ont consacré des oracles, des statues, des autels, des temples, et les ont entourés tous d'enceintes sacrées, il n'est plus permis au législateur d'y toucher le moins du monde. De plus, il faut assigner à chaque classe de citoyens un dieu, ou un démon, ou même un héros, et, dans le partage des terres, leur réserver d'abord des enceintes sacrées et tout ce qui se rapporte à leur culte, afin que chaque classe y tienne en des temps prescrits des assemblées qui leur procurent de la facilité pour leurs besoins mutuels, et qu'en faisant des sacrifices, ils se témoignent entre eux de l'amitié, se rapprochent et apprennent à se connaître. Rien n'est plus avantageux pour un État que de se connaître les uns les autres, parce que là où l'on n'a pas jour sur les mœurs les uns des autres et où elles restent cachées dans les ténèbres, il est impossible d'attribuer correctement à chacun les honneurs, les magistratures, la justice qu'il mérite. Ainsi, tout bien considéré, chacun doit s'appliquer dans tous les États à ne jamais se montrer faux à qui que ce soit, à être toujours simple et vrai et à n'être point dupe de la fourberie d'autrui.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007