HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre V

Page 737

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[5,737] ταύτης δὲ σαθρᾶς οὔσης τῆς (737a) μεταβάσεως, οὐκ εὔπορος μετὰ ταῦτα πολιτικὴ πρᾶξις οὐδεμιᾷ γίγνοιτ' ἂν πόλει. ἣν ἡμεῖς μέν, ὥς φαμεν, ἐκφεύγομεν· ὅμως δὲ εἰρῆσθαί γε ὀρθότερον, εἰ καὶ μὴ ἐξεφεύγομεν, ὅπῃ ποτ' ἂν ἐποιούμεθα αὐτῆς τὴν φυγήν. εἰρήσθω δή νυν ὅτι διὰ τοῦ μὴ φιλοχρηματεῖν μετὰ δίκης, ἄλλη δ' οὐκ ἔστιν οὔτ' εὐρεῖα οὔτε στενὴ τῆς τοιαύτης μηχανῆς διαφυγή· καὶ τοῦτο μὲν οἷον ἕρμα πόλεως ἡμῖν κείσθω τὰ νῦν. ἀνεγκλήτους (737b) γὰρ δεῖ τὰς οὐσίας πρὸς ἀλλήλους κατασκευάζεσθαι ἁμῶς γέ πως, μὴ προϊέναι πρότερον εἰς τοὔμπροσθεν ἑκόντα εἶναι τῆς ἄλλης κατασκευῆς οἷς παλαιὰ ἐγκλήματα πρὸς ἀλλήλους, (καὶ) ὅσοις νοῦ καὶ σμικρὸν μετῇ· οἷς δέ, ὡς ἡμῖν νῦν, θεὸς ἔδωκε καινήν τε πόλιν οἰκίζειν καὶ μή τινας ἔχθρας εἶναί πω πρὸς ἀλλήλους, τούτους ἔχθρας αὑτοῖς αἰτίους γενέσθαι διὰ τὴν διανομὴν τῆς γῆς τε καὶ οἰκήσεων οὐκ ἀνθρώπινος ἂν εἴη μετὰ κάκης πάσης ἀμαθία. (737c) τίς οὖν δὴ τρόπος ἂν εἴη τῆς ὀρθῆς διανομῆς; πρῶτον μὲν τὸν αὐτῶν ὄγκον τοῦ ἀριθμοῦ δεῖ τάξασθαι, πόσον εἶναι χρεών· μετὰ δὲ τοῦτο τὴν διανομὴν τῶν πολιτῶν, καθ' ὁπόσα μέρη πλήθει καὶ ὁπηλίκα διαιρετέον αὐτούς, ἀνομολογητέον· ἐπὶ δὲ ταῦτα τήν τε γῆν καὶ τὰς οἰκήσεις ὅτι μάλιστα ἴσας ἐπινεμητέον. ὄγκος δὴ πλήθους ἱκανὸς οὐκ ἄλλως ὀρθῶς γίγνοιτ' ἂν λεχθεὶς πρὸς τὴν γῆν καὶ πρὸς τὰς τῶν (737d) πλησιοχώρων πόλεις· γῆ μὲν ὁπόση πόσους σώφρονας ὄντας ἱκανὴ τρέφειν, πλείονος δὲ οὐδὲν προσδεῖ, πλήθους δέ, ὁπόσοι τοὺς προσχώρους ἀδικοῦντάς τε αὐτοὺς ἀμύνασθαι δυνατοὶ καὶ γείτοσιν ἑαυτῶν ἀδικουμένοις βοηθῆσαι μὴ παντάπασιν ἀπόρως δύναιντ' ἄν. ταῦτα δέ, ἰδόντες τὴν χώραν καὶ τοὺς γείτονας, ὁριούμεθα ἔργῳ καὶ λόγοις· νῦν δὲ σχήματος ἕνεκα καὶ ὑπογραφῆς, ἵνα περαίνηται, πρὸς τὴν νομοθεσίαν λόγος ἴτω. (737e) πεντάκις μὲν χίλιοι ἔστωσαν καὶ τετταράκοντα, ἀριθμοῦ τινος ἕνεκα προσήκοντος, γεωμόροι τε καὶ ἀμυνοῦντες τῇ νομῇ· γῆ δὲ καὶ οἰκήσεις ὡσαύτως τὰ αὐτὰ μέρη διανεμηθήτων, γενόμενα ἀνὴρ καὶ κλῆρος συννομή. δύο μὲν δὴ μέρη τοῦ παντὸς ἀριθμοῦ τὸ πρῶτον νεμηθήτω, μετὰ δὲ ταῦτα τρία τὸν αὐτόν· πέφυκε γὰρ καὶ τέτταρα καὶ πέντε καὶ μέχρι τῶν δέκα ἐφεξῆς. [5,737] (737a) Mais si le changement est vicié en quelque manière, il est dès lors difficile de réussir, quelque mesure politique que l'on prenne. Cette gêne, nous l'avons dit, nous a été épargnée, mais n'y fussions-nous pas échappés, il n'en est pas moins à propos de dire par quel moyen nous pourrions l'éviter. Disons-le donc : ce moyen, c'est de ne pas être épris de la richesse, mais de s'attacher à la justice. Il n'y a pas d'autre voie, ni large, ni étroite, par où l'on puisse s'échapper, et nous pouvons assurer à présent que cette disposition est comme un rempart de l'État. Il faut en effet que les possessions soient réparties de telle sorte que les possesseurs n'aient point à se plaindre les uns des autres, ou bien que ceux qui ont d'anciens griefs contre les autres ou qui ont tant soit peu d'intelligence n'aillent point volontairement plus avant et ne réclament pas contre la répartition. Mais pour ceux à qui Dieu a donné, comme à nous à présent, de fonder une ville nouvelle, où les citoyens n'ont pas encore d'inimitiés réciproques, ils montreraient une méchanceté et une ignorance plus qu'humaine, s'ils semaient la haine entre eux à cause du partage de la terre et des habitations. Maintenant comment faut-il s'y prendre pour faire un juste partage ? Il faut commencer par fixer le nombre des citoyens et dire à quel chiffre il devra s'élever; après cela, on les répartira en différentes classes, après s'être mis d'accord sur le nombre et la grandeur de ces classes ; enfin on leur distribuera la terre et les habitations le plus également qu'il sera possible. Pour le nombre de citoyens qu'il convient d'admettre, on ne peut le fixer qu'en ayant égard à l'étendue du territoire et aux États circonvoisins. Il suffit, pour le territoire, qu'il soit assez grand pour nourrir ses habitants, il n'en faut pas davantage; et pour le nombre des citoyens, qu'il soit assez grand pour qu'ils puissent se défendre contre les attaques éventuelles de leurs voisins et qu'ils aient assez de forces pour se porter à leur secours, s'ils étaient injustement attaqués. Nous réglerons tout cela en actes et en paroles, quand nous aurons vu le pays et ses voisins. Pour le moment, achevons le plan et l'esquisse de notre État, et passons à la législation. Fixons à cinq mille quarante le nombre de citoyens qu'il convient d'admettre à se partager la terre et à défendre leur portion. Le territoire et les habitations seront partagés de même en autant de parties, homme et héritage englobés ensemble. On divisera d'abord ce nombre en deux, puis en trois; il est divisible aussi par quatre, par cinq et ainsi de suite jusqu'à dix.


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Dernière mise à jour : 17/01/2007