HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 706

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[4,706] τοῦτον γὰρ δὴ τίθεσθαι τὸν νόμον ὀρθῶς ὑποτίθεμαι μόνον, ὃς ἂν δίκην (706a) τοξότου ἑκάστοτε στοχάζηται τούτου ὅτῳ ἂν συνεχῶς τούτων ἀεὶ καλόν τι συνέπηται μόνῳ, τὰ δὲ ἄλλα σύμπαντα παραλείπῃ, ἐάντε τις πλοῦτος ἐάντε ἄρα τι τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων ὂν τυγχάνῃ ἄνευ τῶν προειρημένων. τὴν δὲ δὴ μίμησιν ἔλεγον τὴν τῶν πολεμίων τὴν κακὴν τοιάνδε γίγνεσθαι, ὅταν οἰκῇ μέν τις πρὸς θαλάττῃ, λυπῆται δ' ὑπὸ πολεμίων, οἷον - φράσω γὰρ οὔτι μνησικακεῖν βουλόμενος ὑμῖν - Μίνως γὰρ δή ποτε τοὺς οἰκοῦντας τὴν Ἀττικὴν (706b) παρεστήσατο εἰς χαλεπήν τινα φορὰν δασμοῦ, δύναμιν πολλὴν κατὰ θάλατταν κεκτημένος, οἱ δ' οὔτε πω πλοῖα ἐκέκτηντο, καθάπερ νῦν, πολεμικά, οὔτ' αὖ τὴν χώραν πλήρη ναυπηγησίμων ξύλων ὥστ' εὐμαρῶς ναυτικὴν παρασχέσθαι δύναμιν· οὔκουν οἷοί τ' ἐγένοντο διὰ μιμήσεως ναυτικῆς αὐτοὶ ναῦται γενόμενοι εὐθὺς τότε τοὺς πολεμίους ἀμύνασθαι. ἔτι γὰρ ἂν πλεονάκις ἑπτὰ ἀπολέσαι παῖδας αὐτοῖς (706c) συνήνεγκεν, πρὶν ἀντὶ πεζῶν ὁπλιτῶν μονίμων ναυτικοὺς γενομένους ἐθισθῆναι, πυκνὰ ἀποπηδῶντας, δρομικῶς εἰς τὰς ναῦς ταχὺ πάλιν ἀποχωρεῖν, καὶ δοκεῖν μηδὲν αἰσχρὸν ποιεῖν μὴ τολμῶντας ἀποθνῄσκειν μένοντας ἐπιφερομένων πολεμίων, ἀλλ' εἰκυίας αὐτοῖς γίγνεσθαι προφάσεις καὶ σφόδρα ἑτοίμας ὅπλα τε ἀπολλῦσιν καὶ φεύγουσι δή τινας οὐκ αἰσχράς, ὥς φασιν, φυγάς. ταῦτα γὰρ ἐκ ναυτικῆς ὁπλιτείας ῥήματα φιλεῖ συμβαίνειν, οὐκ ἄξια ἐπαίνων πολλάκις (706d) μυρίων, ἀλλὰ τοὐναντίον· ἔθη γὰρ πονηρὰ οὐδέποτε ἐθίζειν δεῖ, καὶ ταῦτα τὸ τῶν πολιτῶν βέλτιστον μέρος. ἦν δέ που τοῦτό γε καὶ παρ' Ὁμήρου λαβεῖν, ὅτι τὸ ἐπιτήδευμα ἦν τὸ τοιοῦτον οὐ καλόν. Ὀδυσσεὺς γὰρ αὐτῷ λοιδορεῖ τὸν Ἀγαμέμνονα, τῶν Ἀχαιῶν τότε ὑπὸ τῶν Τρώων κατεχομένων τῇ μάχῃ, κελεύοντα τὰς ναῦς εἰς τὴν θάλατταν καθέλκειν, δὲ χαλεπαίνει τε αὐτῷ καὶ λέγει (706e) ὃς κέλεαι πολέμοιο συνεσταότος καὶ ἀυτῆς νῆας ἐυσέλμους ἅλαδ' ἕλκειν, ὄφρ' ἔτι μᾶλλον Τρωσὶ μὲν εὐκτὰ γένηται ἐελδομένοισί περ ἔμπης, ἡμῖν δ' αἰπὺς ὄλεθρος ἐπιρρέπῃ· οὐ γὰρ Ἀχαιοί σχήσουσιν πολέμου νηῶν ἅλαδ' ἑλκομενάων, ἀλλ' ἀποπαπτανέουσιν, ἐρωήσουσι δὲ χάρμης· [4,706] Car je pose en principe qu'une loi n'est bonne que si, comme un habile archer, elle vise un objet toujours lié à quelqu'une des qualités éternellement belles et laisse de côté les autres, richesse ou toute autre chose du même genre, qui sont séparées des vertus dont nous avons parlé précédemment. Quant à l'imitation des ennemis dont j'ai parlé, j'ai dit qu'elle est funeste, quand on habite près de la mer et qu'on est molesté par les ennemis. Par exemple, Minos, et ce n'est pas par esprit de rancune que je vous en parle, Minos contraignit jadis les habitants de l'Attique à lui payer un tribut onéreux ; car il avait une très grande puissance sur mer, et eux n'avaient pas, comme à présent, de vaisseaux de guerre, leur pays fournissait peu de bois propre à la construction des navires, et il ne leur était pas facile d'équiper une flotte. Aussi ne furent-ils pas en état de repousser leurs ennemis en devenant tout à coup hommes de mer à leur exemple. C'eût été un avantage pour eux de perdre encore un plus grand nombre de fois sept garçons, avant de renoncer aux combats de pied ferme sur terre, pour devenir marins, avant de s'habituer à ces fréquentes descentes en territoire ennemi, d'où ils se retirent aussitôt en courant vers leurs vaisseaux, persuadés qu'il n'y a point de honte à n'oser pas mourir en tenant ferme, à l'approche des ennemis, et toujours prêts à fournir des prétextes spécieux quand ils perdent leurs armes et fuient dans une retraite qui, disent-ils, n'a rien de déshonorant. Ce sont là des discours que tiennent d'ordinaire les soldats de la marine ; loin de mériter des milliers d'éloges, ils méritent tout le contraire ; car il ne faut jamais que les citoyens, et surtout les meilleurs, prennent des habitudes honteuses. Que cette pratique n'ait rien de beau, c'est ce qu'on peut apprendre d'Homère lui-même, chez qui Ulysse gourmande Agamemnon pour vouloir donner l'ordre de tirer les vaisseaux à la mer, quand les Achéens sont vivement pressés par les Troyens. Il s'emporte contre lui et lui dit : "Oses-tu, au moment où la guerre et la bataille fait rage, donner l'ordre de tirer à la mer les vaisseaux au beau tillac, afin de combler les voeux des Troyens déjà gonflés d'espoir, et nous précipiter dans une ruine complète ? Car les Achéens ne soutiendront pas la guerre, si l'on tire les vaisseaux à la mer, mais, jetant les yeux tout autour d'eux, ils se retireront vite du combat.


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Dernière mise à jour : 6/12/2006