HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 705

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[4,705] ἐγγύτερον μέντοι τοῦ δέοντος κεῖται τῆς θαλάττης, (705a) σχεδὸν ὅσον εὐλιμενωτέραν αὐτὴν φῂς εἶναι, ὅμως δὲ ἀγαπητὸν καὶ τοῦτο. πρόσοικος γὰρ θάλαττα χώρᾳ τὸ μὲν παρ' ἑκάστην ἡμέραν ἡδύ, μάλα γε μὴν ὄντως ἁλμυρὸν καὶ πικρὸν γειτόνημα· ἐμπορίας γὰρ καὶ χρηματισμοῦ διὰ καπηλείας ἐμπιμπλᾶσα αὐτήν, ἤθη παλίμβολα καὶ ἄπιστα ταῖς ψυχαῖς ἐντίκτουσα, αὐτήν τε πρὸς αὑτὴν τὴν πόλιν ἄπιστον καὶ ἄφιλον ποιεῖ καὶ πρὸς τοὺς ἄλλους ἀνθρώπους ὡσαύτως. παραμύθιον δὲ δὴ πρὸς ταῦτα καὶ τὸ πάμφορος εἶναι κέκτηται, (705b) τραχεῖα δὲ οὖσα δῆλον ὡς οὐκ ἂν πολύφορός τε εἴη καὶ πάμφορος ἅμα· τοῦτο γὰρ ἔχουσα, πολλὴν ἐξαγωγὴν ἂν παρεχομένη, νομίσματος ἀργυροῦ καὶ χρυσοῦ πάλιν ἀντεμπίμπλαιτ' ἄν, οὗ μεῖζον κακὸν ὡς ἔπος εἰπεῖν πόλει ἀνθ' ἑνὸς ἓν οὐδὲν ἂν γίγνοιτο εἰς γενναίων καὶ δικαίων ἠθῶν κτῆσιν, ὡς ἔφαμεν, εἰ μεμνήμεθα, ἐν τοῖς πρόσθεν λόγοις. (Κλεινίας) ἀλλὰ μεμνήμεθα, καὶ συγχωροῦμεν τότε λέγειν ἡμᾶς ὀρθῶς καὶ τὰ νῦν. (705c) (Ἀθηναῖος) τί δὲ δή; ναυπηγησίμης ὕλης τόπος ἡμῖν τῆς χώρας πῶς ἔχει; (Κλεινίας) οὐκ ἔστιν οὔτε τις ἐλάτη λόγου ἀξία οὔτ' αὖ πεύκη, κυπάριττός τε οὐ πολλή· πίτυν τ' αὖ καὶ πλάτανον ὀλίγην ἂν εὕροι τις, οἷς δὴ πρὸς τὰ τῶν ἐντὸς τῶν πλοίων μέρη ἀναγκαῖον τοῖς ναυπηγοῖς χρῆσθαι ἑκάστοτε. (Ἀθηναῖος) καὶ ταῦτα οὐκ ἂν κακῶς ἔχοι τῇ χώρᾳ τῆς φύσεως. (Κλεινίας) τί δή; (Ἀθηναῖος) μιμήσεις πονηρὰς μιμεῖσθαι τοὺς πολεμίους μὴ (705d) ῥᾳδίως δύνασθαί τινα πόλιν ἀγαθόν. (Κλεινίας) εἰς δὴ τί τῶν εἰρημένων βλέψας εἶπες λέγεις; (Ἀθηναῖος) δαιμόνιε, φύλαττέ με εἰς τὸ κατ' ἀρχὰς εἰρημένον ἀποβλέπων, τὸ περὶ τῶν Κρητικῶν νόμων ὡς πρὸς ἕν τι βλέποιεν, καὶ δὴ καὶ τοῦτ' ἐλεγέτην αὐτὸ εἶναι σφὼ τὸ πρὸς τὸν πόλεμον, ἐγὼ δὲ ὑπολαβὼν εἶπον ὡς ὅτι μὲν εἰς ἀρετήν ποι βλέποι τὰ τοιαῦτα νόμιμα κείμενα, καλῶς ἔχοι, τὸ δὲ ὅτι πρὸς μέρος ἀλλ' οὐ πρὸς πᾶσαν σχεδόν, οὐ (705e) πάνυ συνεχώρουν· νῦν οὖν ὑμεῖς μοι τῆς παρούσης νομοθεσίας ἀντιφυλάξατε ἑπόμενοι, ἐὰν ἄρα τι μὴ πρὸς ἀρετὴν τεῖνον πρὸς ἀρετῆς μόριον νομοθετῶ. [4,705] elle en est pourtant encore trop près, d'autant qu'elle est, dis-tu, pourvue d'un bon port. Il faut néanmoins s'y résigner ; car il est agréable d'avoir tous les jours la mer près de soi, quoique ce soit un voisinage réellement saumâtre et amer pour un pays, parce qu'il se remplit de commerçants et d'hommes d'affaires qui viennent y trafiquer et qui introduisent dans les esprits des habitudes de fourberie et de mauvaise foi et bannissent la loyauté et la concorde dans les rapports des habitants entre eux, comme aussi avec les étrangers. Il est vrai que pour parer à ces inconvénients, la ville est fertile en productions de toutes sortes ; mais, comme le sol est âpre, il ne saurait à la fois produire beaucoup de denrées et chacune d'elles en abondance. Si elle joignait ces deux avantages, la ville ferait de grandes exportations et se remplirait de monnaie d'or et d'argent, et il n'y a pas pour une ville de mal comparable à celui qui s'oppose à la générosité et à la droiture, nous l'avons dit, s'il vous en souvient dans nos précédents discours. (CLINIAS) Nous nous en souvenons et nous reconnaissons que tu avais alors et que tu as encore raison à présent. (L'ATHÉNIEN) Dis-moi encore : le pays fournit-il du bois propre à la construction des vaisseaux ? (CLINIAS) Il n'y a pour ainsi dire pas de sapins ni de pins maritimes, pas beaucoup de cyprès, mais quelques pins ordinaires et quelques platanes, dont les constructeurs ont toujours besoin pour les parties intérieures des navires. (L'ATHÉNIEN) Cette faible production non plus n'est pas un mal pour le pays. (CLINIAS) Pourquoi donc ? (L'ATHÉNIEN) C'est un avantage pour un État de ne pouvoir imiter facilement ses ennemis, quand l'imitation serait funeste. (CLINIAS) Qu'as-tu en vue en disant ce que tu viens de dire ? (L'ATHÉNIEN) Suis-moi bien, mon excellent ami, sans perdre de vue ce qui a été dit au commencement sur les lois de la Crète, qu'elles n'avaient en vue qu'un seul et unique but. Vous avez prétendu que ce but était la guerre, et moi, je vous ai répondu que de telles lois étaient bonnes en tant qu'elles avaient une vertu pour objet, mais que, parce qu'elles ne visaient qu'une partie et non pas toutes les parties de la vertu, je n'étais pas du tout d'accord avec vous. Maintenant, à votre tour, suivez-moi, et observez bien si, dans le plan des lois que je vais tracer, vous voyez quelque chose qui ne tende pas à la vertu ou qui n'en vise qu'une partie.


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Dernière mise à jour : 6/12/2006