HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 723

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[4,723] δὴ τυραννικὸν ἐπίταγμα ἀπεικασθὲν ἐρρήθη τοῖς ἐπιτάγμασιν τοῖς (723a) τῶν ἰατρῶν οὓς εἴπομεν ἀνελευθέρους, τοῦτ' εἶναι νόμος ἄκρατος, τὸ δὲ πρὸ τούτου ῥηθέν, πειστικὸν λεχθὲν ὑπὸ τοῦδε, ὄντως μὲν εἶναι πειστικόν, προοιμίου μὴν τοῦ περὶ λόγους δύναμιν ἔχειν. ἵνα γὰρ εὐμενῶς, καὶ διὰ τὴν εὐμένειαν εὐμαθέστερον, τὴν ἐπίταξιν, δή ἐστιν νόμος, δέξηται τὸν νόμον νομοθέτης λέγει, τούτου χάριν εἰρῆσθαί μοι κατεφάνη πᾶς λόγος οὗτος, ὃν πείθων εἶπεν λέγων· διὸ δὴ κατά (723b) γε τὸν ἐμὸν λόγον τοῦτ' αὐτό, προοίμιον, ἀλλ' οὐ λόγος ἂν ὀρθῶς προσαγορεύοιτο εἶναι τοῦ νόμου. ταῦτ' οὖν εἰπών, τί τὸ μετὰ τοῦτο ἄν μοι βουληθείην εἰρῆσθαι; τόδε, ὡς τὸν νομοθέτην πρὸ πάντων τε ἀεὶ τῶν νόμων χρεών ἐστιν μὴ ἀμοίρους αὐτοὺς προοιμίων ποιεῖν καὶ καθ' ἕκαστον, διοίσουσιν ἑαυτῶν ὅσον νυνδὴ τὼ λεχθέντε διηνεγκάτην. (Κλεινίας) τό γ' ἐμὸν οὐκ ἂν ἄλλως νομοθετεῖν διακελεύοιτο ἡμῖν τὸν τούτων ἐπιστήμονα. (723c) (Ἀθηναῖος) καλῶς μὲν τοίνυν, Κλεινία, δοκεῖς μοι τό γε τοσοῦτον λέγειν, ὅτι πᾶσίν γε νόμοις ἔστιν προοίμια καὶ ὅτι πάσης ἀρχόμενον νομοθεσίας χρὴ προτιθέναι παντὸς τοῦ λόγου τὸ πεφυκὸς προοίμιον ἑκάστοις--οὐ γὰρ σμικρὸν τὸ μετὰ τοῦτό ἐστιν ῥηθησόμενον, οὐδ' ὀλίγον διαφέρον σαφῶς μὴ σαφῶς αὐτὰ μνημονεύεσθαι--τὸ μέντοι μεγάλων πέρι λεγομένων νόμων καὶ σμικρῶν εἰ ὁμοίως προοιμιάζεσθαι προστάττοιμεν, οὐκ ἂν ὀρθῶς λέγοιμεν. οὐδὲ γὰρ ᾄσματος (723d) οὐδὲ λόγου παντὸς δεῖ τὸ τοιοῦτον δρᾶν - καίτοι πέφυκέν γε εἶναι πᾶσιν, ἀλλ' οὐ χρηστέον ἅπασιν - αὐτῷ δὲ τῷ τε ῥήτορι καὶ τῷ μελῳδῷ καὶ νομοθέτῃ τὸ τοιοῦτον ἑκάστοτε ἐπιτρεπτέον. (Κλεινίας) ἀληθέστατα δοκεῖς μοι λέγειν. ἀλλὰ δὴ μηκέτ', ξένε, διατριβὴν πλείω τῆς μελλήσεως ποιώμεθα, ἐπὶ δὲ τὸν λόγον ἐπανέλθωμεν καὶ ἀπ' ἐκείνων ἀρχώμεθα, εἴ σοι φίλον, ὧν οὐχ ὡς προοιμιαζόμενος εἶπες τότε. πάλιν οὖν, οἷόν (723e) φασιν οἱ παίζοντες, ἀμεινόνων ἐξ ἀρχῆς δευτέρων ἐπαναπολήσωμεν, ὡς προοίμιον ἀλλ' οὐ τὸν τυχόντα λόγον περαίνοντες, καθάπερ ἄρτι· λάβωμεν δ' αὐτῶν ἀρχὴν ὁμολογοῦντες προοιμιάζεσθαι. καὶ τὰ μὲν περὶ θεῶν τιμῆς προγόνων τε θεραπείας, καὶ τὰ νυνδὴ λεχθέντα ἱκανά· τὰ δ' ἑξῆς πειρώμεθα λέγειν, μέχριπερ ἄν σοι πᾶν τὸ προοίμιον ἱκανῶς εἰρῆσθαι δοκῇ. μετὰ δὲ τοῦτο ἤδη τοὺς νόμους αὐτοὺς διέξει λέγων. [4,723] La prescription tyrannique que nous avons comparée aux ordonnances des esclaves qui exercent la médecine, c'est la loi proprement dite ; celle dont il a été question auparavant, que nous avons appelée persuasive et qui est réellement propre à persuader, joue le rôle du prélude dans les discours; car c'est afin que le citoyen auquel s'adresse la loi reçoive avec bienveillance et par suite avec plus de docilité la prescription qu'est la loi, c'est, dis-je, visiblement pour cela que l'orateur qui voulait persuader a tenu tout ce discours. C'est pourquoi ce préambule serait, à mon avis, justement nommé prélude plutôt que raison de la loi. Après cela, que pourrais-je encore souhaiter qu'on me dise ? Ceci, c'est qu'il faut que le législateur ne propose jamais de lois sans mettre un préambule à chacune, ce qui les rendra aussi différentes entre elles que les deux méthodes législatives dont nous avons parlé tout à l'heure. (CLINIAS) Pour moi, c'est exactement ainsi que je recommanderais à un homme entendu en cette matière de nous présenter ses lois. (L'ATHÉNIEN) M'est avis, Clinias, que tu as raison de dire que toutes les lois ont un prélude et que, lorsqu'on commence un travail de législation, il faut, avant de rien énoncer, mettre à chaque loi le prélude qui lui convient ; car ce qui reste à dire ensuite est de conséquence, et il importe beaucoup que l'exposition en soit claire ou obscure. Si pourtant nous exigions un prélude aussi bien pour les petites lois que pour celles qu'on appelle grandes, nous commettrions une erreur. Aussi bien on ne doit pas en donner à tous les chants et à tous les discours ; ce n'est pas que chacun d'eux n'en ait un qui lui soit propre, mais il ne faut pas en donner à tous ; il faut toujours s'en remettre là-dessus à l'orateur, au musicien, au législateur. (CLINIAS) Il me semble que ce que tu dis est très vrai. Mais ne tardons plus, étranger, à entrer en matière. Revenons à notre sujet et commençons, si tu le trouves bon, par ce dont tu parlais tout à l'heure, sans penser que c'était là un prélude. Recommençons donc, comme, disent les joueurs, pour amener mieux, et, au lieu de faire, comme tout à l'heure un discours quelconque, faisons un prélude et commençons-le en reconnaissant que c'en est un. Ce que nous venons de dire sur le culte des dieux et le respect dû aux parents et tout à l'heure sur les mariages est suffisant. Essayons maintenant de dire ce qui vient après, jusqu'à ce que le prélude te paraisse complètement traité après quoi tu entreras dans le détail des lois.


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Dernière mise à jour : 6/12/2006