HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 722

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[4,722] (722a) καὶ δὴ καὶ περὶ παντὸς νόμου κατὰ τοῦτο τὸ παράδειγμα, εἰ γίγνοιτο ἑκάτερα, ταὐτὸν τοῦτ' ἂν αἱροίμην. οὐ μὴν ἀλλά που καὶ Κλεινίᾳ τῷδ' ἀρέσκειν δεῖ τὰ νῦν νομοθετούμενα· τούτου γὰρ πόλις νῦν τοῖς τοιούτοις νόμοις χρῆσθαι διανοουμένη. (Κλεινίας) καλῶς γ', Μέγιλλε, εἶπες. (Ἀθηναῖος) τὸ μὲν οὖν περὶ πολλῶν ὀλίγων γραμμάτων ποιήσασθαι τὸν λόγον λίαν εὔηθες--τὰ γὰρ οἶμαι βέλτιστα, (722b) ἀλλ' οὐ τὰ βραχύτατα οὐδὲ τὰ μήκη τιμητέον--τὰ δ' ἐν τοῖς νυνδὴ νόμοις ῥηθεῖσιν οὐ διπλῷ θάτερα τῶν ἑτέρων διάφορα μόνον εἰς ἀρετὴν τῆς χρείας, ἀλλ' ὅπερ ἐρρήθη νυνδή, τὸ τῶν διττῶν ἰατρῶν γένος ὀρθότατα παρετέθη. πρὸς τοῦτο δὲ οὐδεὶς ἔοικε διανοηθῆναι πώποτε τῶν νομοθετῶν, ὡς ἐξὸν δυοῖν χρῆσθαι πρὸς τὰς νομοθεσίας, πειθοῖ καὶ βίᾳ, καθ' ὅσον οἷόν τε ἐπὶ τὸν ἄπειρον παιδείας ὄχλον, τῷ ἑτέρῳ χρῶνται (722c) μόνον· οὐ γὰρ πειθοῖ κεραννύντες τὴνμάχην νομοθετοῦσιν, ἀλλ' ἀκράτῳ μόνον τῇ βίᾳ. ἐγὼ δ', μακάριοι, καὶ τρίτον ἔτι περὶ τοὺς νόμους ὁρῶ γίγνεσθαι δέον, οὐδαμῇ τὰ νῦν γιγνόμενον. (Κλεινίας) τὸ ποῖον δὴ λέγεις; (Ἀθηναῖος) ἐξ αὐτῶν ὧν νυν<δὴ> διειλέγμεθα ἡμεῖς κατὰ θεόν τινα γεγονός. σχεδὸν γὰρ ἐξ ὅσου περὶ τῶν νόμων ἤργμεθα λέγειν, ἐξ ἑωθινοῦ μεσημβρία τε γέγονε καὶ ἐν ταύτῃ παγκάλῃ ἀναπαύλῃ τινὶ γεγόναμεν, οὐδὲν ἀλλ' περὶ νόμων διαλεγόμενοι, (722d) νόμους δὲ ἄρτι μοι δοκοῦμεν λέγειν ἄρχεσθαι, τὰ δ' ἔμπροσθεν ἦν πάντα ἡμῖν προοίμια νόμων. τί δὲ ταῦτ' εἴρηκα; τόδε εἰπεῖν βουληθείς, ὅτι λόγων πάντων καὶ ὅσων φωνὴ κεκοινώνηκεν προοίμιά τέ ἐστιν καὶ σχεδὸν οἷόν τινες ἀνακινήσεις, ἔχουσαί τινα ἔντεχνον ἐπιχείρησιν χρήσιμον πρὸς τὸ μέλλον περαίνεσθαι. καὶ δή που κιθαρῳδικῆς ᾠδῆς λεγομένων νόμων καὶ πάσης μούσης προοίμια θαυμαστῶς (722e) ἐσπουδασμένα πρόκειται· τῶν δὲ ὄντως νόμων ὄντων, οὓς δὴ πολιτικοὺς εἶναί φαμεν, οὐδεὶς πώποτε οὔτ' εἶπέ τι προοίμιον οὔτε συνθέτης γενόμενος ἐξήνεγκεν εἰς τὸ φῶς, ὡς οὐκ ὄντος φύσει. ἡμῖν δὲ νῦν διατριβὴ γεγονυῖα, ὡς ἐμοὶ δοκεῖ, σημαίνει ὡς ὄντος, οἵ τέ γε δὴ διπλοῖ ἔδοξαν νυνδή μοι λεχθέντες νόμοι οὐκ εἶναι ἁπλῶς οὕτω πως διπλοῖ, ἀλλὰ δύο μέν τινε, νόμος τε καὶ προοίμιον τοῦ νόμου· [4,722] et, je ferais de même pour tout autre loi : si on me soumettait les deux modèles, c'est encore le même que, je choisirais. Mais il est indispensable que Clinias approuve les lois que nous proposons actuellement, puisque c'est à l'usage de sa patrie que ces lois sont destinées. (CLINIAS) Ton avis me paraît excellent, Mégillos. (L'ATHÉNIEN) Au reste, il est puéril de s'arrêter à la longueur ou à la brièveté de la rédaction ; car c'est, je pense, à ce qu'il y a de meilleur, et non à ce qui est le plus bref ni à ce qui est long qu'il faut avoir égard, et, si dans les lois que nous venons de poser, les unes l'emportent sur les autres en efficacité, ce n'est pas uniquement parce qu'elles sont doubles, mais parce qu'elles sont, comme je l'ai dit tout à l'heure, exactement assimilables aux deux espèces de médecins que je vous ai présentées. En outre, il semble qu'aucun législateur n'a encore jamais pensé qu'il avait, pour faire observer ses lois, deux moyens, la persuasion et la force, et c'est ce dernier qu'ils emploient surtout envers la foule ignorante : ils ne mêlent point la persuasion avec la force et ils ne se servent que de la force pure. Pour moi, mes bienheureux amis, je vois qu'il faut encore en législation un troisième moyen, dont on ne se sert pas aujourd'hui. (CLINIAS) De quoi veux-tu parler ? (L'ATHÉNIEN) D'une chose qui, grâce à Dieu, ressort de notre entretien. En effet, nous avons commencé à parler des lois dès le matin ; il est déjà midi, et nous voilà arrivés à ce magnifique reposoir sans avoir parlé d'autre chose que des lois, et cependant je vois que nous n'avons entamé la matière à proprement parler que depuis un instant ; tout ce qui a précédé n'en était que le prélude. Qu'est-ce que j'entends par là ? Je veux dire que, dans les discours et partout où la voix intervient, il y a des préludes et comme des exercices préparatoires par lesquels on s'essaye, selon les règles de l'art, à l'exécution de ce qui doit suivre, et nous voyons que pour les airs qu'on joue sur la cithare et auxquels on donne le nom de lois, et aussi pour toute espèce de musique, il y a des préludes travaillés avec un art merveilleux. Mais pour les vraies lois, qui sont, à mon avis, les lois politiques, personne n'a encore parlé de prélude, personne n'en a composé et mis au jour, comme si de leur nature elles n'en devaient point avoir. Cependant la discussion que nous venons de faire nous a montré, ce me semble, qu'elles en ont ; nous avons vu que les lois que j'ai proposées comportent une double rédaction, et non pas seulement double, mais de deux espèces, la loi et le prélude de la loi.


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Dernière mise à jour : 6/12/2006