[4,721] ἆρ' οὐ κατὰ φύσιν τὴν περὶ γενέσεως ἀρχὴν (721a) πρώτην πόλεων
πέρι κατακοσμήσει ταῖς τάξεσιν;
(Κλεινίας) τί μήν;
(Ἀθηναῖος)
ἀρχὴ δ' ἐστὶ τῶν γενέσεων πάσαις πόλεσιν ἆρ' οὐχ ἡ τῶν γάμων σύμμειξις
καὶ κοινωνία;
(Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ;
(Ἀθηναῖος)
γαμικοὶ δὴ νόμοι πρῶτοι κινδυνεύουσιν τιθέμενοι καλῶς ἂν τίθεσθαι πρὸς
ὀρθότητα πάσῃ πόλει.
(Κλεινίας) παντάπασι μὲν οὖν.
(Ἀθηναῖος)
λέγωμεν δὴ πρῶτον τὸν ἁπλοῦν, ἔχοι δ' ἄν πως ἴσως ὧδε - (721b) γαμεῖν
δέ, ἐπειδὰν ἐτῶν ᾖ τις τριάκοντα, μέχρι ἐτῶν πέντε καὶ τριάκοντα, εἰ δὲ
μή, ζημιοῦσθαι χρήμασίν τε καὶ ἀτιμίᾳ, χρήμασι μὲν τόσοις καὶ τόσοις, τῇ
καὶ τῇ δὲ ἀτιμίᾳ. ὁ μὲν ἁπλοῦς ἔστω τις τοιοῦτος περὶ γάμων, ὁ δὲ διπλοῦς
ὅδε-- γαμεῖν δέ, ἐπειδὰν ἐτῶν ᾖ τις τριάκοντα, μέχρι τῶν πέντε καὶ
τριάκοντα, διανοηθέντα ὡς ἔστιν ᾗ τὸ ἀνθρώπινον γένος φύσει τινὶ
μετείληφεν ἀθανασίας, οὗ καὶ πέφυκεν ἐπιθυμίαν (721c) ἴσχειν πᾶς
πᾶσαν· τὸ γὰρ γενέσθαι κλεινὸν καὶ μὴ ἀνώνυμον κεῖσθαι τετελευτηκότα
τοῦ τοιούτου ἐστὶν ἐπιθυμία. γένος οὖν ἀνθρώπων ἐστίν τι συμφυὲς τοῦ
παντὸς χρόνου, ὃ διὰ τέλους αὐτῷ συνέπεται καὶ συνέψεται, τούτῳ τῷ
τρόπῳ ἀθάνατον ὄν, τῷ παῖδας παίδων καταλειπόμενον, ταὐτὸν καὶ ἓν ὂν
ἀεί, γενέσει τῆς ἀθανασίας μετειληφέναι· τούτου δὴ ἀποστερεῖν ἑκόντα
ἑαυτὸν οὐδέποτε ὅσιον, ἐκ προνοίας δὲ ἀποστερεῖ ὃς ἂν παίδων καὶ
γυναικὸς ἀμελῇ. πειθόμενος (721d) μὲν οὖν τῷ νόμῳ ἀζήμιος
ἀπαλλάττοιτο ἄν, μὴ πειθόμενος δὲ αὖ, μηδὲ γαμῶν ἔτη τριάκοντα
γεγονὼς καὶ πέντε, ζημιούσθω μὲν κατ' ἐνιαυτὸν τόσῳ καὶ τόσῳ, ἵνα μὴ
δοκῇ τὴν μοναυλίαν οἱ κέρδος καὶ ῥᾳστώνην φέρειν, καὶ μὴ μετεχέτω δὲ
τιμῶν ὧν ἂν οἱ νεώτεροι ἐν τῇ πόλει τοὺς πρεσβυτέρους αὑτῶν τιμῶσιν
ἑκάστοτε. τοῦτον δὴ παρ' ἐκεῖνον τὸν νόμον ἀκούσαντα ἔξεστιν περὶ ἑνὸς
ἑκάστου διανοηθῆναι, πότερον αὐτοὺς διπλοῦς οὕτω (721e) δεῖ γίγνεσθαι
τῷ μήκει τὸ σμικρότατον, διὰ τὸ πείθειν τε ἅμα καὶ ἀπειλεῖν, ἢ τῷ
ἀπειλεῖν μόνον χρωμένους ἁπλοῦς γίγνεσθαι τοῖς μήκεσιν.
(Μέγιλλος)
πρὸς μὲν τοῦ Λακωνικοῦ τρόπου, ὦ ξένε, τὸ τὰ βραχύτερα ἀεὶ προτιμᾶν·
τούτων μὴν τῶν γραμμάτων εἴ τις κριτὴν ἐμὲ κελεύοι γίγνεσθαι πότερα
βουλοίμην ἂν ἐν τῇ πόλει μοι γεγραμμένα τεθῆναι, τὰ μακρότερ' ἂν ἑλοίμην,
| [4,721] Ne suivra-t-il point l'ordre de la nature et ne
règlera-t-il pas d'abord par ses prescriptions ce qui
concerne la génération dans un État ?
(CLINIAS) Sans doute.
(L'ATHÉNIEN) Mais la génération ne suppose-t-elle
pas d'abord le mariage qui mêle et unit les deux sexes ?
(CLINIAS) Assurément.
(L'ATHÉNIEN) Il semble donc que dans tout état il
faille, pour bien faire, édicter d'abord les lois sur le mariage.
(CLINIAS) Parfaitement.
(L'ATHÉNIEN) Parlons d'abord de la formule simple ;
elle peut être conçue en ces termes : on se
mariera depuis l'âge de trente ans jusqu'à trente-cinq,
sinon, on sera frappé d'une amende et noté
d'infamie ; l'amende montera à telle et telle
somme ; la privation des droits sera telle et telle.
Voilà ce que sera la formule simple de la loi sur le
mariage. Passons à la double : on se mariera
depuis l'âge de trente jusqu'à trente-cinq. On fera
réflexion que c'est ainsi que le genre humain
participe en un certain sens à l'immortalité, à
laquelle chacun de nous aspire ardemment. Car
aimer la gloire et ne pas vouloir que notre nom
s'éteigne à notre mort, c'est au fond désirer d'être
immortel. Le genre humain est lié au temps, il le
suit et le suivra jusqu'au bout. Sa manière d'être
immortel, c'est de laisser après lui des enfants de
ses enfants ; il reste, grâce à la génération,
toujours le même et participe ainsi à l'immortalité.
C'est toujours une impiété de se priver
volontairement de cet avantage, et celui-là s'en
prive délibérément qui ne s'inquiète, point d'avoir
une femme et des enfants. Si donc on obéit à la
loi, on n'aura aucun dommage à craindre ; mais si
on n'y obéit pas et si l'on n'est pas marié à trente-cinq ans,
on sera mis à l'amende tous les ans et
l'on paiera telle ou telle somme, afin qu'on ne
s'imagine pas que le célibat soit une source de
profit et facilite l'existence ; on n'aura non plus
aucune part aux honneurs que la jeunesse rend
chez nous à la vieillesse en toute occasion. En
comparant les deux modèles de lois que vous
venez d'entendre, on peut se faire une idée de
chacune d'elles et se demander s'il faut adopter la
formule double, celle qui persuade et menace à la
fois, en la faisant aussi courte que possible, ou la
formule simple et courte, qui se borne à menacer.
(MÉGILLOS) L'habitude des Lacédémoniens,
étranger, est de préférer toujours la brièveté.
Cependant si l'on me faisait juge de ces deux
formules et qu'on me demandât laquelle de ces
deux rédactions je préférerais, je choisirais la plus longue,
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