HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 719

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[4,719] (719a) καὶ τρηχὺς τὸ πρῶτον· ἐπὴν δ' εἰς ἄκρον ἵκηαι, ῥηιδίη δὴ 'πειτα φέρειν, χαλεπή περ ἐοῦσα. (Κλεινίας) καὶ καλῶς γ' ἔοικεν λέγοντι. (Ἀθηναῖος) πάνυ μὲν οὖν. δὲ προάγων λόγος γέ μοι ἀπείργασται, βούλομαι ὑμῖν εἰς τὸ μέσον αὐτὸ θεῖναι. (Κλεινίας) τίθει δή. (Ἀθηναῖος) λέγωμεν δὴ τῷ νομοθέτῃ διαλεγόμενοι τόδε· “εἰπὲ (719b) ἡμῖν, νομοθέτα· εἴπερ ὅτι χρὴ πράττειν ἡμᾶς καὶ λέγειν εἰδείης, ἆρα οὐ δῆλον ὅτι καὶ ἂν εἴποις;” (Κλεινίας) ἀναγκαῖον. (Ἀθηναῖος) “σμικρῷ μὲν δὴ πρόσθεν ἆρα οὐκ ἠκούσαμέν σου λέγοντος ὡς τὸν νομοθέτην οὐ δεῖ τοῖς ποιηταῖς ἐπιτρέπειν ποιεῖν ἂν αὐτοῖς φίλον; οὐ γὰρ ἂν εἰδεῖεν τί ποτ' ἐναντίον τοῖς νόμοις ἂν λέγοντες βλάπτοιεν τὴν πόλιν.” (Κλεινίας) ἀληθῆ μέντοι λέγεις. (Ἀθηναῖος) ὑπὲρ δὴ τῶν ποιητῶν εἰ τάδε λέγοιμεν πρὸς αὐτόν, ἆρ' ἂν τὰ λεχθέντα εἴη μέτρια; (Κλεινίας) ποῖα; (719c) (Ἀθηναῖος) τάδε· “παλαιὸς μῦθος, νομοθέτα, ὑπό τε αὐτῶν ἡμῶν ἀεὶ λεγόμενός ἐστιν καὶ τοῖς ἄλλοις πᾶσιν συνδεδογμένος, ὅτι ποιητής, ὁπόταν ἐν τῷ τρίποδι τῆς Μούσης καθίζηται, τότε οὐκ ἔμφρων ἐστίν, οἷον δὲ κρήνη τις τὸ ἐπιὸν ῥεῖν ἑτοίμως ἐᾷ, καὶ τῆς τέχνης οὔσης μιμήσεως ἀναγκάζεται, ἐναντίως ἀλλήλοις ἀνθρώπους ποιῶν διατιθεμένους, ἐναντία λέγειν αὑτῷ πολλάκις, οἶδεν δὲ οὔτ' εἰ ταῦτα (719d) οὔτ' εἰ θάτερα ἀληθῆ τῶν λεγομένων. τῷ δὲ νομοθέτῃ τοῦτο οὐκ ἔστι ποιεῖν ἐν τῷ νόμῳ, δύο περὶ ἑνός, ἀλλὰ ἕνα περὶ ἑνὸς ἀεὶ δεῖ λόγον ἀποφαίνεσθαι. σκέψαι δ' ἐξ αὐτῶν τῶν ὑπὸ σοῦ νυνδὴ λεχθέντων. οὔσης γὰρ ταφῆς τῆς μὲν ὑπερβεβλημένης, τῆς δὲ ἐλλειπούσης, τῆς δὲ μετρίας, τὴν μίαν ἑλόμενος σύ, τὴν μέσην, ταύτην προστάττεις καὶ ἐπῄνεσας ἁπλῶς· ἐγὼ δέ, εἰ μὲν γυνή μοι διαφέρουσα εἴη πλούτῳ καὶ θάπτειν αὑτὴν διακελεύοιτο ἐν τῷ ποιήματι, τὸν ὑπερβάλλοντα (719e) ἂν τάφον ἐπαινοίην, φειδωλὸς δ' αὖ τις καὶ πένης ἀνὴρ τὸν καταδεᾶ, μέτρον δὲ οὐσίας κεκτημένος καὶ μέτριος αὐτὸς ὢν τὸν αὐτὸν ἂν ἐπαινέσαι. σοὶ δὲ οὐχ οὕτω ῥητέον ὡς νῦν εἶπες μέτριον εἰπών, ἀλλὰ τί τὸ μέτριον καὶ ὁπόσον ῥητέον, τὸν τοιοῦτον λόγον μήπω σοι διανοοῦ γίγνεσθαι νόμον”. (Κλεινίας) ἀληθέστατα λέγεις. (Ἀθηναῖος) πότερον οὖν ἡμῖν τεταγμένος ἐπὶ τοῖς νόμοις μηδὲν τοιοῦτον προαγορεύῃ ἐν ἀρχῇ τῶν νόμων, ἀλλ' εὐθὺς δεῖ ποιεῖν καὶ μὴ φράζῃ τε, καὶ ἐπαπειλήσας τὴν ζημίαν, [4,719] et raboteux dès l'abord, mais que dès qu'on est arrivé au sommet, il devient aisé, de rude qu'il était. (CLINIAS) Je trouve aussi que c'est bien dit. (L'ATHÉNIEN) Assurément. Mais je veux vous soumettre le résultat que j'ai cherché par mon discours précédent. (CLINIAS) Fais donc. (L'ATHÉNIEN) Engageons la conversation avec le législateur et disons-lui : "Réponds-nous, législateur : si tu savais ce que nous devons faire et dire, n'est-il pas évident que tu nous le dirais ?" (CLINIAS) Nécessairement. (L'ATHÉNIEN) Eh bien, est-ce que tout à l'heure nous ne t'avons pas entendu dire que le législateur ne doit pas permettre aux poètes de faire ce qui leur plaît à eux-mêmes, parce que, faute de connaître ce que leurs discours peuvent avoir de contraire aux lois, ils nuiraient à l'État ? (CLINIAS) C'est vrai. (L'ATHÉNIEN) Si donc, au nom des poètes, nous lui tenions le langage suivant, ne lui dirions-nous pas des choses raisonnables ? (CLINIAS) Quel langage ? (L'ATHÉNIEN) Voici. Il y a, législateur, un vieux dicton que nous citons toujours, nous autres poètes, et sur lequel tout le monde est d'accord, c'est que, lorsque le poète est assis sur le trépied des Muses, il n'est plus maître de sa raison, que, semblable à une fontaine, il laisse couler tout de suite ce qui lui vient à l'esprit, et que, son art n'étant qu'une imitation, il est forcé, lorsqu'il représente des hommes dont les sentiments s'opposent, de dire le contraire de ce qu'il a dit, sans savoir de quel côté est la vérité. Mais le législateur n'a pas le droit de faire cela dans sa loi : il ne doit pas tenir deux langages différents sur la même chose; il ne doit en tenir qu'un sur la même chose. Juges-en d'après ce que tu as dit tout à l'heure à propos des sépultures, qu'il y en a de trois sortes, une qui dépasse la mesure, une qui n'y atteint pas et une qui tient le milieu. Tu en as choisi une, celle qui tient le milieu ; c'est celle que tu recommandes et que tu as approuvée tout uniment. Pour moi, si j'avais à peindre dans un poème une femme extraordinairement riche qui ferait des recommandations pour sa sépulture, c'est celle qui dépasse la mesure que j'approuverais ; si c'était un homme économe et pauvre, ce serait celle qui reste en deçà de la mesure, et si c'était un homme d'une fortune modérée et modéré lui-même, il approuverait la modérée. Mais toi, tu ne dois pas te borner, comme tu l'as fait, à parler de la modérée ; il faut dire ce que tu entends par sépulture modérée et quelle ampleur tu lui donnes ; autrement, ne t'imagine pas faire une loi de cette simple assertion. » (CLINIAS) Ce que tu dis-là est très vrai. (L'ATHÉNIEN) Est-ce que notre législateur ne mettra point quelque préambule semblable en tête de ses lois et indiquera-t-il tout de suite, sans explication, ce qu'il faut faire,


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Dernière mise à jour : 6/12/2006