[4,717] παρὰ δὲ μιαροῦ δῶρα οὔτε (717a) ἄνδρ' ἀγαθὸν οὔτε θεὸν ἔστιν
ποτὲ τό γε ὀρθὸν δέχεσθαι· μάτην οὖν περὶ θεοὺς ὁ πολύς ἐστι πόνος τοῖς
ἀνοσίοις, τοῖσιν δὲ ὁσίοις ἐγκαιρότατος ἅπασιν. σκοπὸς μὲν οὖν ἡμῖν
οὗτος οὗ δεῖ στοχάζεσθαι· βέλη δὲ αὐτοῦ καὶ οἷον ἡ τοῖς βέλεσιν ἔφεσις τὰ
ποῖ' ἂν λεγόμενα ὀρθότατα φέροιτ' ἄν; πρῶτον μέν, φαμέν, τιμὰς τὰς μετ'
Ὀλυμπίους τε καὶ τοὺς τὴν πόλιν ἔχοντας θεοὺς τοῖς χθονίοις ἄν τις θεοῖς
ἄρτια καὶ δεύτερα καὶ ἀριστερὰ νέμων ὀρθότατα τοῦ τῆς (717b) εὐσεβείας
σκοποῦ τυγχάνοι, τὰ δὲ τούτων ἄνωθεν (τὰ περιττὰ) καὶ ἀντίφωνα, τοῖς
ἔμπροσθεν ῥηθεῖσιν νυνδή. μετὰ θεοὺς δὲ τούσδε καὶ τοῖς δαίμοσιν ὅ γε
ἔμφρων ὀργιάζοιτ' ἄν, ἥρωσιν δὲ μετὰ τούτους. ἐπακολουθοῖ δ' αὐτοῖς
ἱδρύματα ἴδια πατρῴων θεῶν κατὰ νόμον ὀργιαζόμενα, γονέων δὲ μετὰ
ταῦτα τιμαὶ ζώντων· ὡς θέμις ὀφείλοντα ἀποτίνειν τὰ πρῶτά τε καὶ
μέγιστα ὀφειλήματα, χρεῶν πάντων πρεσβύτατα, νομίζειν δέ, ἃ κέκτηται
καὶ ἔχει, πάντα εἶναι τῶν (717c) γεννησάντων καὶ θρεψαμένων πρὸς τὸ
παρέχειν αὐτὰ εἰς ὑπηρεσίαν ἐκείνοις κατὰ δύναμιν πᾶσαν, ἀρχόμενον
ἀπὸ τῆς οὐσίας, δεύτερα τὰ τοῦ σώματος, τρίτα τὰ τῆς ψυχῆς, ἀποτίνοντα
δανείσματα ἐπιμελείας τε καὶ ὑπερπονούντων ὠδῖνας παλαιὰς ἐπὶ νέοις
δανεισθείσας, ἀποδιδόντα δὲ παλαιοῖς ἐν τῷ γήρᾳ σφόδρα κεχρημένοις.
παρὰ δὲ πάντα τὸν βίον ἔχειν τε καὶ ἐσχηκέναι χρὴ πρὸς αὑτοῦ γονέας
εὐφημίαν (717d) διαφερόντως, διότι κούφων καὶ πτηνῶν λόγων βαρυτάτη
ζημία - πᾶσι γὰρ ἐπίσκοπος τοῖς περὶ τὰ τοιαῦτα ἐτάχθη Δίκης Νέμεσις
ἄγγελος - θυμουμένοις τε οὖν ὑπείκειν δεῖ καὶ ἀποπιμπλᾶσι τὸν θυμόν,
ἐάντ' ἐν λόγοις ἐάντ' ἐν ἔργοις δρῶσιν τὸ τοιοῦτον, συγγιγνώσκοντα, ὡς
εἰκότως μάλιστα πατὴρ ὑεῖ δοξάζων ἀδικεῖσθαι θυμοῖτ' ἂν διαφερόντως.
τελευτησάντων δὲ γονέων ταφὴ μὲν ἡ σωφρονεστάτη καλλίστη, μήτε
ὑπεραίροντα τῶν εἰθισμένων ὄγκων μήτ' ἐλλείποντα (717e) ὧν οἱ
προπάτορες τοὺς ἑαυτῶν γεννητὰς ἐτίθεσαν, τάς τε αὖ κατ' ἐνιαυτὸν τῶν
ἤδη τέλος ἐχόντων ὡσαύτως ἐπιμελείας τὰς κόσμον φερούσας ἀποδιδόναι·
| [4,717] C'est une erreur de croire que jamais dieu ou homme
puisse accueillir les dons d'un criminel.
C'est donc en vain que les impies s'évertuent à
gagner les dieux ; les justes, au contraire, y
réussissent toujours. Tel est le but auquel nous
devons viser. Mais quels sont, si je puis ainsi
parler, les traits qu'il faut lancer et quelle est la
voie la plus droite pour l'atteindre. Il me semble
d'abord qu'après les honneurs dus aux habitants
de l'Olympe et aux dieux de la cité, on atteindra le
but de la vraie piété en réservant, comme il est
juste, aux dieux souterrains des victimes de
second ordre en nombre impair et les parties de
ces victimes qui sont à gauche, et en immolant
aux dieux d'en haut des victimes en nombre pair,
avec les qualités et les parties opposées à celles
que je viens de dire. Après ces dieux, le sage
rendra aussi un culte aux démons, et, après les
démons, aux héros, puis il vénérera, selon la loi,
les autels privés des dieux de la famille.
Il honorera ensuite ses père et mère pendant leur
vie, parce que c'est justice de payer la première, la
plus grande, la plus respectable de toutes les
dettes, et de croire que tous les biens que l'on a
acquis et qu'on possède appartiennent à ceux qui
nous ont engendrés et nourris, et qu'il faut, autant
qu'on le peut, les mettre à leur service, en
commençant par les biens de la fortune, pour
passer ensuite à ceux du corps, et en troisième
lieu à ceux de l'âme, leur payant ainsi avec usure
les soins et les peines extrêmes que notre
enfance leur a coûtés autrefois, et leur témoignant
notre reconnaissance, quand ils sont vieux et dans
le besoin. Il faut, de plus, pendant toute sa vie,
parler toujours à ses parents avec le plus grand
respect, parce que les paroles, quoique légères,
sont punies d'un lourd châtiment ; car Némésis,
messagère de la Justice, a été commise pour
veiller à ces sortes de manquements. Il faut donc
céder à leur colère et leur permettre de l'assouvir,
soit par des paroles, soit par des actions, et les
excuser, parce qu'il est très naturel qu'un père qui
se croit offensé par son fils se fâche violemment.
Pour les parents morts, le tombeau le plus
modeste est le plus beau ; il ne doit ni dépasser le
volume habituel ni rester inférieur à ceux que nos
ancêtres élevaient à leurs pères. Il faut aussi
rendre aux morts les soins annuels destinés à
honorer leur mémoire ;
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