HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 715

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[4,715] καὶ δὴ καὶ ἓν ἦν (715a) αὐτῶν τοῦτο, καὶ ἔφαμέν που κατὰ φύσιν τὸν Πίνδαρον ἄγειν δικαιοῦντα τὸ βιαιότατον, ὡς φάναι. (Κλεινίας) ναί, ταῦτ' ἦν τότε ἐλέχθη. (Ἀθηναῖος) σκόπει δὴ ποτέροις τισὶν πόλις ἡμῖν ἐστιν παραδοτέα. γέγονεν γὰρ δὴ μυριάκις ἤδη τὸ τοιοῦτον ἔν τισι πόλεσιν. (Κλεινίας) τὸ ποῖον; (Ἀθηναῖος) ἀρχῶν περιμαχήτων γενομένων, οἱ νικήσαντες τά τε πράγματα κατὰ τὴν πόλιν οὕτως ἐσφετέρισαν σφόδρα, ὥστε ἀρχῆς μηδ' ὁτιοῦν μεταδιδόναι τοῖς ἡττηθεῖσιν, μήτε αὐτοῖς μήτε ἐκγόνοις, παραφυλάττοντες δὲ ἀλλήλους ζῶσιν, (715b) ὅπως μή ποτέ τις εἰς ἀρχὴν ἀφικόμενος ἐπαναστῇ μεμνημένος τῶν ἔμπροσθεν γεγονότων κακῶν. ταύτας δήπου φαμὲν ἡμεῖς νῦν οὔτ' εἶναι πολιτείας, οὔτ' ὀρθοὺς νόμους ὅσοι μὴ συμπάσης τῆς πόλεως ἕνεκα τοῦ κοινοῦ ἐτέθησαν· οἳ δ' ἕνεκά τινων, στασιώτας ἀλλ' οὐ πολίτας τούτους φαμέν, καὶ τὰ τούτων δίκαια φασιν εἶναι, μάτην εἰρῆσθαι. λέγεται δὲ τοῦδ' ἕνεκα ταῦθ' ἡμῖν, ὡς ἡμεῖς τῇ σῇ πόλει ἀρχὰς οὔθ' ὅτι πλούσιός ἐστίν τις δώσομεν, οὔθ' ὅτι τῶν (715c) τοιούτων ἄλλο οὐδὲν κεκτημένος, ἰσχὺν μέγεθος τι γένος· ὃς δ' ἂν τοῖς τεθεῖσι νόμοις εὐπειθέστατός τε καὶ νικᾷ ταύτην τὴν νίκην ἐν τῇ πόλει, τούτῳ φαμὲν καὶ τὴν τῶν θεῶν ὑπηρεσίαν δοτέον εἶναι τὴν μεγίστην τῷ πρώτῳ, καὶ δευτέραν τῷ τὰ δεύτερα κρατοῦντι, καὶ κατὰ λόγον οὕτω τοῖς ἐφεξῆς τὰ μετὰ ταῦθ' ἕκαστα ἀποδοτέον εἶναι. τοὺς δ' ἄρχοντας λεγομένους νῦν ὑπηρέτας τοῖς νόμοις ἐκάλεσα (715d) οὔτι καινοτομίας ὀνομάτων ἕνεκα, ἀλλ' ἡγοῦμαι παντὸς μᾶλλον εἶναι παρὰ τοῦτο σωτηρίαν τε πόλει καὶ τοὐναντίον. ἐν μὲν γὰρ ἂν ἀρχόμενος καὶ ἄκυρος νόμος, φθορὰν ὁρῶ τῇ τοιαύτῃ ἑτοίμην οὖσαν· ἐν δὲ ἂν δεσπότης τῶν ἀρχόντων, οἱ δὲ ἄρχοντες δοῦλοι τοῦ νόμου, σωτηρίαν καὶ πάντα ὅσα θεοὶ πόλεσιν ἔδοσαν ἀγαθὰ γιγνόμενα καθορῶ. (Κλεινίας) ναὶ μὰ Δία, ξένε· καθ' ἡλικίαν γὰρ ὀξὺ βλέπεις. (Ἀθηναῖος) νέος μὲν γὰρ ὢν πᾶς ἄνθρωπος τὰ τοιαῦτα ἀμβλύτατα (715e) αὐτὸς αὑτοῦ ὁρᾷ, γέρων δὲ ὀξύτατα. (Κλεινίας) ἀληθέστατα. (Ἀθηναῖος) τί δὴ τὸ μετὰ ταῦτα; ἆρ' οὐχ ἥκοντας μὲν καὶ παρόντας θῶμεν τοὺς ἐποίκους, τὸν δ' ἑξῆς αὐτοῖς διαπεραντέον ἂν εἴη λόγον; (Κλεινίας) πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) “ἄνδρεςτοίνυν φῶμεν πρὸς αὐτούς, “ μὲν δὴ θεός, ὥσπερ καὶ παλαιὸς λόγος, [4,715] parmi lesquelles était celle dont nous parlons, et à ce propos nous avons dit que Pindare considérait comme juste et selon la nature la domination de la force. (CLINIAS) Oui, c'est bien ce que nous avons dit alors. (L'ATHÉNIEN) Vois donc auquel de ces prétendants nous devons confier notre cité. Car voici ce qui est arrivé déjà dans des milliers d'États. (CLINIAS) Quoi ? (L'ATHÉNIEN) Quel l'autorité y étant disputée, les vainqueurs ont si complètement accaparé les affaires qu'ils n'ont laissé aucune part dans le gouvernement aux vaincus, ni à leurs descendants, et qu'ils vivent dans une défiance continuelle, de peur qu'un des vaincus arrivant au pouvoir ne se soulève au souvenir des maux endurés. Or nous affirmons, nous, que ce ne sont pas là des gouvernements, ni des lois véritables, si elles n'ont pas été établies pour la communauté tout entière de l'État ; nous affirmons que les lois qui sont faites dans l'intérêt d'un parti sont des lois factieuses, et non des lois civiles, et que les qualifier de justes, c'est abuser des mots. Tout ceci est pour dire que dans ta ville nous ne conférerons pas de charge publique à un homme parce qu'il est riche, ni parce qu'il possède quelque autre avantage de ce genre, force, grandeur ou noblesse ; mais s'il en est un qui se montre le plus soumis aux lois et qui remporte sur ses concitoyens ce genre de victoire, c'est à celui-là que nous confierons la fonction des dieux, la plus importante au premier de ces vainqueurs, la deuxième au deuxième, et chacune de celles qui suivent proportionnellement à leur mérite. Au reste, si j'ai appelé les magistrats serviteurs des lois, ce n'est pas que je veuille rien changer aux termes établis, c'est que je suis persuadé que le salut de l'État dépend principalement de là, comme aussi sa perte ; c'est que je vois qu'un État où la loi est soumise à ceux qui gouvernent et reste sans autorité est tout près de sa perte, et qu'au contraire, celui où la loi est maîtresse et où les magistrats sont esclaves de la loi se conserve et jouit de tous les biens que les dieux accordent aux États. (CLINIAS) Oui, par Zeus, étranger ; car tu as la vue perçante, comme il convient à ton âge. (L'ATHÉNIEN) C'est que, lorsqu'on est jeune, on a pour ces sortes de choses la vue plus émoussée ; devenu vieux, on les voit plus distinctement. (CLINIAS) C'est très vrai. (L'ATHÉNIEN) Et maintenant, ne supposerons-nous pas que les colons sont arrivés, qu'ils sont devant nous, et ne faut-il pas achever pour eux notre plan de législation ? (CLINIAS) Sans contredit. (L'ATHÉNIEN) Disons-leur donc : "Mes amis, Dieu, suivant une ancienne tradition,


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Dernière mise à jour : 6/12/2006