HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 714

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[4,714] τούτῳ πειθομένους δημοσίᾳ (714a) καὶ ἰδίᾳ τάς τ' οἰκήσεις καὶ τὰς πόλεις διοικεῖν, τὴν τοῦ νοῦ διανομὴν ἐπονομάζοντας νόμον. εἰ δ' ἄνθρωπος εἷς ὀλιγαρχία τις, καὶ δημοκρατία ψυχὴν ἔχουσα ἡδονῶν καὶ ἐπιθυμιῶν ὀρεγομένην καὶ πληροῦσθαι τούτων δεομένην, στέγουσαν δὲ οὐδὲν ἀλλ' ἀνηνύτῳ καὶ ἀπλήστῳ κακῷ νοσήματι συνεχομένην, ἄρξει δὴ πόλεως τινος ἰδιώτου καταπατήσας τοιοῦτος τοὺς νόμους, νυνδὴ ἐλέγομεν, οὐκ ἔστι σωτηρίας μηχανή. σκοπεῖν δὴ δεῖ τοῦτον τὸν λόγον ἡμᾶς, (714b) Κλεινία, πότερον αὐτῷ πεισόμεθα πῶς δράσομεν. (Κλεινίας) ἀνάγκη δήπου πείθεσθαι. (Ἀθηναῖος) ἐννοεῖς οὖν ὅτι νόμων εἴδη τινές φασιν εἶναι τοσαῦτα ὅσαπερ πολιτειῶν, πολιτειῶν δὲ ἄρτι διεληλύθαμεν ὅσα λέγουσιν οἱ πολλοί; μὴ δὴ φαύλου πέρι νομίσῃς εἶναι τὴν νῦν ἀμφισβήτησιν, περὶ δὲ τοῦ μεγίστου· τὸ γὰρ δίκαιον καὶ ἄδικον οἷ χρὴ βλέπειν, πάλιν ἡμῖν ἀμφισβητούμενον ἐλήλυθεν. οὔτε γὰρ πρὸς τὸν πόλεμον οὔτε πρὸς ἀρετὴν (714c) ὅλην βλέπειν δεῖν φασι τοὺς νόμους, ἀλλ' ἥτις ἂν καθεστηκυῖα πολιτεία, ταύτῃ ἰδεῖν τὸ συμφέρον, ὅπως ἄρξει τε ἀεὶ καὶ μὴ καταλυθήσεται, καὶ τὸν φύσει ὅρον τοῦ δικαίου λέγεσθαι κάλλισθ' οὕτω. (Κλεινίας) πῶς; (Ἀθηναῖος) ὅτι τὸ τοῦ κρείττονος συμφέρον ἐστίν. (Κλεινίας) λέγ' ἔτι σαφέστερον. (Ἀθηναῖος) ὧδε. τίθεται δήπου, φασίν, τοὺς νόμους ἐν τῇ πόλει ἑκάστοτε τὸ κρατοῦν. γάρ; (Κλεινίας) ἀληθῆ λέγεις. (714d) (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν οἴει, φασίν, ποτὲ δῆμον νικήσαντα, τινα πολιτείαν ἄλλην, καὶ τύραννον, θήσεσθαι ἑκόντα πρὸς ἄλλο τι πρῶτον νόμους τὸ συμφέρον ἑαυτῷ τῆς ἀρχῆς τοῦ μένειν; (Κλεινίας) πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) οὐκοῦν καὶ ὃς ἂν ταῦτα τὰ τεθέντα παραβαίνῃ, κολάσει θέμενος ὡς ἀδικοῦντα, δίκαια εἶναι ταῦτ' ἐπονομάζων; (Κλεινίας) ἔοικε γοῦν. (Ἀθηναῖος) ταῦτ' ἄρ' ἀεὶ καὶ οὕτω καὶ ταύτῃ τὸ δίκαιον ἂν ἔχοι. (Κλεινίας) φησὶ γοῦν οὗτος λόγος. (Ἀθηναῖος) ἔστι γὰρ τοῦτο ἓν ἐκείνων τῶν ἀξιωμάτων (714e) ἀρχῆς πέρι. (Κλεινίας) ποίων δή; (Ἀθηναῖος) τῶν τότε ἐπεσκοποῦμεν, τίνας τίνων ἄρχειν δεῖ. καὶ ἐφάνη δὴ γονέας μὲν ἐκγόνων, νεωτέρων δὲ πρεσβυτέρους, γενναίους δὲ ἀγεννῶν, καὶ σύχν' ἄττα ἦν ἄλλ', εἰ μεμνήμεθα, καὶ ἐμπόδια ἕτερα ἑτέροισι· [4,714] nous devons obéir à la partie immortelle de notre âme pour administrer nos maisons et nos cités, en donnant le nom de loi à l'intelligence qui nous a été répartie. Si, au contraire, dans un gouvernement, quel qu'il soit, monarchique, oligarchique ou populaire, celui qui commande est enclin au plaisir et aux passions, impatient d'en jouir et incapable de les contenir ; s'il est malade d'un mal inguérissable et insatiable, un pareil homme, qu'il commande à un particulier ou à un État, foulera aux pieds les lois, et ne laissera aucun espoir de salut. C'est à nous, Clinias, de voir si nous réglerons notre conduite sur cette fable, ou si nous agirons autrement. (CLINIAS) Nous ne pouvons que la régler comme tu dis. (L'ATHÉNIEN) Songes-tu que certaines gens disent qu'il y a autant d'espèces de lois que de formes de gouvernement, et de ces formes, nous venons de voir combien on en compte généralement. Ne va pas croire que l'objet de cette discussion soit de mince intérêt ; il est, au contraire, d'une très grande importance, et il nous ramène à la question de savoir ce qui est l'objet du juste et de l'injuste ; car les lois, disent-ils, se doivent avoir en vue ni la guerre, ni la vertu prise en son entier, mais l'intérêt du gouvernement établi, quel qu'il soit, et le maintien perpétuel de son autorité, et voici, selon eux, la meilleure définition de la justice selon la nature. (CLINIAS) Quelle définition ? (L'ATHÉNIEN) L'intérêt du plus fort. (CLINIAS) Explique-toi plus clairement. (L'ATHÉNIEN) Il est certain, disent-ils, que c'est. toujours le plus fort qui fait les lois dans chaque État. Est-ce vrai ? (CLINIAS) C'est vrai. (L'ATHÉNIEN) Crois-tu, poursuivent-ils, que le vainqueur, quel qu'il soit, peuple, tyran ou tout autre gouvernant, en établissant ses lois, se proposera volontairement quelque autre chose que son intérêt, c'est-à-dire le maintien de son autorité ? (CLINIAS) Il n'en saurait être autrement. (L'ATHÉNIEN) N'est-il pas vrai aussi que celui qui violera ces lois une fois établies sera puni comme un criminel par leur auteur, qui les qualifiera de justes ? (CLINIAS) Il y a du moins apparence. (L'ATHÉNIEN) Voilà ce qu'est toujours la justice, et c'est ainsi qu'il faut la comprendre. (CLINIAS) Oui, si l'on s'en rapporte à ce qu'ils disent. (L'ATHÉNIEN) C'est en effet une de ces maximes sur lesquelles se fonde le droit de commander. (CLINIAS) Quelles maximes ? (L'ATHÉNIEN) Celles que nous avons examinées, en nous demandant qui doit commander et qui doit obéir. Nous avons reconnu alors que c'est aux parents de commander à leurs enfants, aux vieillards de commander aux jeunes gens, aux nobles aux gens de basse naissance. Il y avait, s'il vous en souvient, beaucoup d'autres maximes opposées les unes aux autres,


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Dernière mise à jour : 6/12/2006