HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les lois, livre IV

Page 713

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[4,713] πόλεων δὲ οἰκήσεις (713a) δεσποζομένων τε καὶ δουλευουσῶν μέρεσιν ἑαυτῶν τισι, τὸ τοῦ δεσπότου δὲ ἑκάστη προσαγορεύεται κράτος. χρῆν δ' εἴπερ του τοιούτου τὴν πόλιν ἔδει ἐπονομάζεσθαι, τὸ τοῦ ἀληθῶς τῶν τὸν νοῦν ἐχόντων δεσπόζοντος θεοῦ ὄνομα λέγεσθαι. (Κλεινίας) τίς δ' θεός; (Ἀθηναῖος) ἆρ' οὖν μύθῳ σμικρά γ' ἔτι προσχρηστέον, εἰ μέλλομεν ἐμμελῶς πως δηλῶσαι τὸ νῦν ἐρωτώμενον; (Κλεινίας) οὐκοῦν χρὴ ταύτῃ δρᾶν; (Ἀθηναῖος) πάνυ μὲν οὖν. τῶν γὰρ δὴ πόλεων ὧν ἔμπροσθε (713b) τὰς συνοικήσεις διήλθομεν, ἔτι προτέρα τούτων πάμπολυ λέγεταί τις ἀρχή τε καὶ οἴκησις γεγονέναι ἐπὶ Κρόνου μάλ' εὐδαίμων, ἧς μίμημα ἔχουσά ἐστιν ἥτις τῶν νῦν ἄριστα οἰκεῖται. (Κλεινίας) σφόδρ' ἄν, ὡς ἔοικ', εἴη περὶ αὐτῆς δέον ἀκούειν. (Ἀθηναῖος) ἐμοὶ γοῦν φαίνεται· διὸ καὶ παρήγαγον αὐτὴν εἰς τὸ μέσον τοῖς λόγοις. (Κλεινίας) ὀρθότατά γε δρῶν· καὶ τόν γε ἑξῆς περαίνων ἂν (713c) μῦθον, εἴπερ προσήκων ἐστίν, μάλ' ὀρθῶς ἂν ποιοίης. (Ἀθηναῖος) δραστέον ὡς λέγετε. φήμην τοίνυν παραδεδέγμεθα τῆς τῶν τότε μακαρίας ζωῆς ὡς ἄφθονά τε καὶ αὐτόματα πάντ' εἶχεν. δὲ τούτων αἰτία λέγεται τοιάδε τις. γιγνώσκων Κρόνος ἄρα, καθάπερ ἡμεῖς διεληλύθαμεν, ὡς ἀνθρωπεία φύσις οὐδεμία ἱκανὴ τὰ ἀνθρώπινα διοικοῦσα αὐτοκράτωρ πάντα, μὴ οὐχ ὕβρεώς τε καὶ ἀδικίας μεστοῦσθαι, ταῦτ' οὖν διανοούμενος ἐφίστη τότε βασιλέας τε καὶ (713d) ἄρχοντας ταῖς πόλεσιν ἡμῶν, οὐκ ἀνθρώπους ἀλλὰ γένους θειοτέρου τε καὶ ἀμείνονος, δαίμονας, οἷον νῦν ἡμεῖς δρῶμεν τοῖς ποιμνίοις καὶ ὅσων ἥμεροί εἰσιν ἀγέλαι· οὐ βοῦς βοῶν οὐδὲ αἶγας αἰγῶν ἄρχοντας ποιοῦμεν αὐτοῖσί τινας, ἀλλ' ἡμεῖς αὐτῶν δεσπόζομεν, ἄμεινον ἐκείνων γένος. ταὐτὸν δὴ καὶ θεὸς ἄρα καὶ φιλάνθρωπος ὤν, τὸ γένος ἄμεινον ἡμῶν ἐφίστη τὸ τῶν δαιμόνων, διὰ πολλῆς μὲν αὐτοῖς ῥᾳστώνης, (713e) πολλῆς δ' ἡμῖν, ἐπιμελούμενον ἡμῶν, εἰρήνην τε καὶ αἰδῶ καὶ εὐνομίαν καὶ ἀφθονίαν δίκης παρεχόμενον, ἀστασίαστα καὶ εὐδαίμονα τὰ τῶν ἀνθρώπων ἀπηργάζετο γένη. λέγει δὴ καὶ νῦν οὗτος λόγος, ἀληθείᾳ χρώμενος, ὡς ὅσων ἂν πόλεων μὴ θεὸς ἀλλά τις ἄρχῃ θνητός, οὐκ ἔστιν κακῶν αὐτοῖς οὐδὲ πόνων ἀνάφυξις· ἀλλὰ μιμεῖσθαι δεῖν ἡμᾶς οἴεται πάσῃ μηχανῇ τὸν ἐπὶ τοῦ Κρόνου λεγόμενον βίον, καὶ ὅσον ἐν ἡμῖν ἀθανασίας ἔνεστι, [4,713] ils ne sont que des assemblages de citoyens, dont une partie est maîtresse et l'autre esclave, et chacun prend son nom de la partie maîtresse. Mais, s'il fallait qualifier chaque constitution d'après ce principe, c'est le nom du dieu qui est le vrai maître des gens sensés qu'il conviendrait de lui donner. (CLINIAS) Quel est ce dieu ? (L'ATHÉNIEN) Faut-il encore recourir un peu à la fable pour nous aider à expliquer comme il faut ce que vous demandez ? (CLINIAS) Est-il donc nécessaire d'y recourir ? (L'ATHÉNIEN) Assurément. On raconte donc que très longtemps avant les États dont nous avons passé en revue les établissements, au temps de Cronos, il y eut un règne, une administration qui fit le bonheur des peuples, et dont le meilleur gouvernement d'aujourd'hui n'est qu'une imitation. (CLINIAS) Il est donc, semble-t-il, indispensable que nous écoutions ce que tu as en dire. (L'ATHÉNIEN) C'est mon avis, et c'est pour cela que j'en ai fait mention au cours de cet entretien. (MÉGILLOS) Tu as très bien fait, et, si ta fable a rapport à notre sujet, tu ne feras pas moins bien d'en conter la suite jusqu'au bout. (L'ATHÉNIEN) Il faut faire comme vous dites. La tradition nous a appris combien la vie était heureuse en ce temps-là, où la terre fournissait tout en abondance et sans travail. Voici, à ce qu'on dit, quelle en fut la cause : Cronos, sachant, comme nous l'avons remarqué, qu'aucun homme n'est assez doué par la nature pour gouverner en maître absolu toutes les affaires humaines, sans s'abandonner à la violence et à l'injustice, Cronos, dis-je, persuadé d de cette vérité, établit comme rois et chefs de nos cités, non des hommes, mais des êtres d'une race plus divine et meilleure, des démons, comme nous faisons nous-mêmes à présent à l'égard des moutons et de tous les troupeaux d'animaux domestiques. Et en effet nous ne donnons pas des boeufs aux boeufs ou des chèvres aux chèvres pour les commander, mais c'est nous-mêmes, race supérieure, qui les gouvernons en maîtres absolus. De même ce dieu, qui aimait les hommes, préposa pour nous gouverner des êtres d'une espèce meilleure que la nôtre, des démons, qui, prenant soin de nous, sans peine ni pour eux ni pour nous, firent régner la paix, la pudeur, les bonnes lois, la justice intégrale, avec la concorde et le bonheur, parmi les races humaines. Ce récit ne sort point de la vérité ; encore aujourd'hui il nous enseigne que, si un État n'est point gouverné par un dieu, mais par un homme, il ne saurait échapper aux maux et aux travaux ; que nous devons imiter par tous les moyens la vie que l'on menait, dit-on, au temps de Cronos et que, soit dans la vie politique, soit dans la vie privée,


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Dernière mise à jour : 6/12/2006