[3,681] καὶ ἐπὶ γεωργίας τὰς ἐν ταῖς (681a) ὑπωρείαις τρέπονται πρώτας,
περιβόλους τε αἱμασιώδεις τινὰς τειχῶν ἐρύματα τῶν θηρίων
ἕνεκα ποιοῦνται, μίαν οἰκίαν αὖ κοινὴν καὶ μεγάλην ἀποτελοῦντες. (Κλεινίας) Τὸ
γοῦν εἰκὸς ταῦθ' οὕτως γίγνεσθαι. (Ἀθηναῖος) Τί δέ; Τόδε ἆρα οὐκ εἰκός; (Κλεινίας)
Τὸ ποῖον; (Ἀθηναῖος) Τῶν οἰκήσεων τούτων μειζόνων αὐξανομένων ἐκ τῶν
ἐλαττόνων καὶ πρώτων, ἑκάστην τῶν σμικρῶν παρεῖναι κατὰ γένος ἔχουσαν τόν
τε πρεσβύτατον ἄρχοντα καὶ αὑτῆς (681b) ἔθη ἄττα ἴδια διὰ τὸ χωρὶς ἀλλήλων
οἰκεῖν, ἕτερα ἀφ' ἑτέρων ὄντων τῶν γεννητόρων τε καὶ θρεψάντων, ἃ εἰθίσθησαν
περὶ θεούς τε καὶ ἑαυτούς, κοσμιωτέρων μὲν κοσμιώτερα καὶ ἀνδρικῶν
ἀνδρικώτερα, καὶ κατὰ τρόπον οὕτως ἑκάστους τὰς αὑτῶν ἂν αἱρέσεις εἰς τοὺς
παῖδας ἀποτυπουμένους καὶ παίδων παῖδας, ὃ λέγομεν, ἥκειν ἔχοντας ἰδίους
νόμους εἰς τὴν μείζονα συνοικίαν. (Κλεινίας) Πῶς γὰρ οὔ; (681c) (Ἀθηναῖος) Καὶ μὴν
τούς γε αὑτῶν νόμους ἀρέσκειν ἑκάστοις ἀναγκαῖόν που, τοὺς δὲ τῶν ἄλλων
ὑστέρους. (Κλεινίας) Οὕτως. (Ἀθηναῖος) Ἀρχῇ δὴ νομοθεσίας οἷον ἐμβάντες
ἐλάθομεν, ὡς ἔοικεν. (Κλεινίας) Πάνυ μὲν οὖν.
Chap. IV. (Ἀθηναῖος) Τὸ γοῦν μετὰ ταῦτα
ἀναγκαῖον αἱρεῖσθαι τοὺς συνελθόντας τούτους κοινούς τινας ἑαυτῶν, οἳ δὴ τὰ
πάντων ἰδόντες νόμιμα, τά σφισιν ἀρέσκοντα αὐτῶν μάλιστα εἰς τὸ κοινὸν τοῖς
ἡγεμόσι καὶ ἀγαγοῦσι τοὺς δήμους οἷον (681d) βασιλεῦσι φανερὰ δείξαντες
ἑλέσθαι τε δόντες, αὐτοὶ μὲν νομοθέται κληθήσονται, τοὺς δὲ ἄρχοντας
καταστήσαντες, ἀριστοκρατίαν τινὰ ἐκ τῶν δυναστειῶν ποιήσαντες ἢ καί τινα
βασιλείαν, ἐν ταύτῃ τῇ μεταβολῇ τῆς πολιτείας οἰκήσουσιν. (Κλεινίας) Ἐφεξῆς
γοῦν ἂν οὕτω τε καὶ ταύτῃ γίγνοιτο. (Ἀθηναῖος) Τρίτον τοίνυν εἴπωμεν ἔτι
πολιτείας σχῆμα γιγνόμενον, ἐν ᾧ δὴ πάντα εἴδη καὶ παθήματα πολιτειῶν καὶ
ἅμα πόλεων συμπίπτει γίγνεσθαι. (Κλεινίας) Τὸ ποῖον δὴ τοῦτο; (681e) (Ἀθηναῖος)
Ὃ μετὰ τὸ δεύτερον καὶ Ὅμηρος ἐπεσημήνατο, λέγων τὸ τρίτον οὕτω γεγονέναι.
“- - - κτίσσε δὲ Δαρδανίην” γάρ πού φησιν, “- - - ἐπεὶ οὔπω Ἴλιος ἱρὴ ἐν πεδίῳ
πεπόλιστο, πόλις μερόπων ἀνθρώπων, ἀλλ' ἔθ' ὑπωρείας ᾤκουν πολυπιδάκου Ἴδης.”
| [3,681] ils s'adonnent à l'agriculture et cultivent d'abord le pied des montagnes
et, pour écarter les bêtes fauves, ils font des haies d'épines en guise de remparts,
et de tout cela il se forme une habitation unique, vaste et commune à tous.
(CLINIAS)
Que les choses se passent ainsi, c'est en tout cas vraisemblable.
(L'ATHÉNIEN) Et ceci, ne l'est-il pas aussi ?
(CLINIAS) Quoi ?
(L'ATHÉNIEN)
Ces familles prenant de l'extension par l'accession des petites familles
primitives, il est naturel que chacune de celles-ci se soit présentée avec le
plus ancien comme chef et certaines habitudes particulières, dues à leur vie
séparée, habitudes qui différaient entre elles, parce que ces familles avaient
reçu de leurs pères et de leurs éducateurs des principes différents touchant le
culte des dieux et les rapports sociaux ; aussi les unes avaient des moeurs
mieux réglées ou plus de courage que les autres ; et parce que les chefs de
famille imprimaient ainsi naturellement leurs principes dans l'âme de leurs
enfants et de leurs petits-enfants, chaque famille dut, connue je l'ai dit, se
présenter avec ses usages particuliers dans la grande communauté.
(CLINIAS) Il n'en pouvait être autrement.
(L'ATHÉNIEN)
Et il était forcé que chaque famille fût attachée à ses propres usages et les
préférât à ceux des autres.
(CLINIAS) C'est vrai.
(L'ATHÉNIEN)
Nous voilà, ce semble, parvenus à l'origine de la législation, sans que nous
nous en soyons aperçus.
(CLINIAS) Sans aucun doute.
Chap. IV. (L'ATHÉNIEN)
Après cela, ceux qui se sont réunis ensemble ont dû choisir en commun parmi eux
des hommes chargés d'examiner les usages de toutes les familles, d'y prendre
ceux qui leur plaisaient le plus, de les faire connaître aux chefs et aux
conducteurs des peuples, comme à autant de rois, et de s'en remettre à eux du
soin de choisir. Ils sont eux-mêmes appelés législateurs. Puis, après avoir
constitué des chefs et passé du patriarcat à une sorte d'aristocratie ou de
royauté, le peuple a dû se gouverner d'après cette nouvelle constitution.
(CLINIAS)
C'est en effet par une suite naturelle qu'ils ont dû en arriver là.
(L'ATHÉNIEN)
Parlons encore d'une troisième forme de gouvernement, où l'on trouve toutes les
espèces de constitutions et tous les accidents auxquels les États sont sujets.
(CLINIAS) Quelle est cette forme-là ?
(L'ATHÉNIEN)
Celle qui vient après la deuxième et qu'Homère a signalée, quand il dit que la
troisième se produisit ainsi :
"(Dardanos) fonda Dardanie, en un temps où la sainte Ilion, habitée par des
hommes mortels, n'avait pas encore été bâtie dans la plaine, mais où ils
vivaient encore au pied de l'Ida riche en sources."
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