HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 678

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[3,678] σπάνια καὶ ταῦτα (678a) νέμουσιν εἶναι ζῆν τότε κατ' ἀρχάς; (Κλεινίας) Τί μήν; (Ἀθηναῖος) Πόλεως δὲ καὶ πολιτείας πέρι καὶ νομοθεσίας, ὧν νῦν λόγος ἡμῖν παρέστηκεν, ἆρ' ὡς ἔπος εἰπεῖν οἰόμεθα καὶ μνήμην εἶναι τὸ παράπαν; (Κλεινίας) Οὐδαμῶς. (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν ἐξ ἐκείνων τῶν διακειμένων οὕτω τὰ νῦν γέγονεν ἡμῖν σύμπαντα, πόλεις τε καὶ πολιτεῖαι καὶ τέχναι καὶ νόμοι, καὶ πολλὴ μὲν πονηρία, πολλὴ δὲ καὶ ἀρετή; (Κλεινίας) Πῶς λέγεις; (678b) (Ἀθηναῖος) Ἆρ' οἰόμεθα, θαυμάσιε, τοὺς τότε, ἀπείρους ὄντας πολλῶν μὲν καλῶν τῶν κατὰ τὰ ἄστη, πολλῶν δὲ καὶ τῶν ἐναντίων, τελέους πρὸς ἀρετὴν πρὸς κακίαν γεγονέναι; (Κλεινίας) Καλῶς εἶπες, καὶ μανθάνομεν λέγεις. (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν προϊόντος μὲν τοῦ χρόνου, πληθύοντος δ' ἡμῶν τοῦ γένους, εἰς πάντα τὰ νῦν καθεστηκότα προελήλυθεν πάντα; (Κλεινίας) Ὀρθότατα. (Ἀθηναῖος) Οὐκ ἐξαίφνης γε, ὡς εἰκός, κατὰ σμικρὸν δὲ ἐν παμπόλλῳ τινὶ χρόνῳ. (678c) (Κλεινίας) Καὶ μάλα πρέπει τοῦθ' οὕτως. (Ἀθηναῖος) Ἐκ γὰρ τῶν ὑψηλῶν εἰς τὰ πεδία καταβαίνειν, οἶμαι, πᾶσιν φόβος ἔναυλος ἐγεγόνει. (Κλεινίας) Πῶς δ' οὔ; (Ἀθηναῖος) Ἆρ' οὐχ ἅσμενοι μὲν ἑαυτοὺς ἑώρων δι' ὀλιγότητα ἐν τοῖς περὶ ἐκεῖνον τὸν χρόνον, πορεῖα δέ, ὥστ' ἐπ' ἀλλήλους τότε πορεύεσθαι κατὰ γῆν κατὰ θάλατταν, σὺν ταῖς τέχναις ὡς ἔπος εἰπεῖν πάντα σχεδὸν ἀπωλώλει; Συμμίσγειν οὖν ἀλλήλοις οὐκ ἦν οἶμαι σφόδρα δυνατόν· σίδηρος γὰρ (678d) καὶ χαλκὸς καὶ πάντα τὰ μεταλλεῖα συγκεχυμένα ἠφάνιστο, ὥστε ἀπορία πᾶσα ἦν τοῦ ἀνακαθαίρεσθαι τὰ τοιαῦτα, δρυοτομίας τε εἶχον σπάνιν. Εἰ γάρ πού τι καὶ περιγεγονὸς ἦν ὄργανον ἐν ὄρεσι, ταῦτα μὲν ταχὺ κατατριβέντα ἠφάνιστο, ἄλλα δὲ οὐκ ἔμελλεν γενήσεσθαι, πρὶν πάλιν τῶν μεταλλέων ἀφίκοιτο εἰς ἀνθρώπους τέχνη. (Κλεινίας) Πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) Γενεαῖς δὴ πόσαις ὕστερον οἰόμεθα τοῦθ' οὕτως γεγονέναι; (678e) (Κλεινίας) Δῆλον ὅτι παμπόλλαις τισίν. (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν καὶ τέχναι, ὅσαιπερ σιδήρου δέονται καὶ χαλκοῦ καὶ τῶν τοιούτων ἁπάντων, τὸν αὐτὸν χρόνον καὶ ἔτι πλείονα ἠφανισμέναι ἂν εἶεν ἐν τῷ τότε; (Κλεινίας) Τί μήν; (Ἀθηναῖος) Καὶ τοίνυν στάσις ἅμα καὶ πόλεμος ἀπωλώλει κατὰ τὸν τότε χρόνον πολλαχῇ. (Κλεινίας) Πῶς; (Ἀθηναῖος) Πρῶτον μὲν ἠγάπων καὶ ἐφιλοφρονοῦντο ἀλλήλους δι' ἐρημίαν, ἔπειτα οὐ περιμάχητος ἦν αὐτοῖς τροφή. [3,678] telles étaient les ressources que les bergers eurent d'abord pour assurer leur subsistance. (CLINIAS) Sans doute. (L'ATHÉNIEN) Et pour ce qui est de l'État, de la politique et de la législation, dont nous nous occupons à présent, peut-on croire qu'ils en eussent gardé, le moindre souvenir ? (CLINIAS) Pas du tout. (L'ATHÉNIEN) N'est-ce pas de cet état de choses que s'est formé tout ce que nous voyons à présent, Etats, gouvernements, arts et lois, et bien des vices et bien des vertus ? (CLINIAS) Comment cela ? (L'ATHÉNIEN) Devons-nous croire, mon admirable ami, que les hommes de ce temps là, qui n'avaient aucune expérience des biens et des maux propres aux villes, fussent tout à fait bons ou tout à fait méchants ? (CLINIAS) Ta question est bien posée, et nous comprenons ce que tu veux dire. (L'ATHÉNIEN) N'est-ce pas avec le progrès du temps et la multiplication de notre espèce que les choses en sont venues au point où nous les voyons ? (CLINIAS) C'est très juste. (L'ATHÉNIEN). - Non pas tout d'un coup, naturellement, mais peu à peu, en un temps considérable. (CLINIAS). - C'est fort vraisemblable. (L'ATHÉNIEN). - En effet, à l'idée de descendre des hauteurs dans les plaines, tous, j'imagine, sentaient se renouveler leur terreur (CLINIAS). — Évidemment. (L'ATHÉNIEN). — Ne leur était-ce pas une joie, en ce temps-là, du fait de leur petit nombre, de se voir entre eux ? Mais les moyens de transport, qui les auraient reliés alors les uns aux autres par terre ou par mer, n'avaient-ils pas péri avec les métiers, autant dire à peu près tous? Ainsi donc, il ne leur était guère possible, je pense, de se mêler les uns aux autres : le fer, le cuivre, tous les minerais avaient disparu pêle-mêle, de sorte qu'il y avait toute sorte de difficultés pour en extraire à nouveau, et on était à court de bois de charpente. Car si des outils avaient pu subsister quelque part dans les montagnes, ils avaient bientôt disparu par usure, et il ne devait pas s'en fabriquer d'autres jusqu'à ce que l'art des mineurs revint parmi les hommes. (CLINIAS). Le moyen, en effet ? (L'ATHÉNIEN). — Et combien de générations plus tard pensons-nous que cela s'est produit ? (CLINIAS). — Apparemment, un grand nombre. (L'ATHÉNIEN). Mais alors, les métiers qui ont besoin de fer, de cuivre et de tous les métaux, ne dirons-nous pas qu'ils avaient disparu aussi à cette époque, pour le même temps et un plus long encore ? (CLINIAS). — Et comment (L'ATHÉNIEN). — Ce sont donc aussi la discorde et la guerre qui étaient mortes en ce temps-là sur plusieurs points. (CLINIAS). — De quelle manière ? (L'ATHÉNIEN). Tout d'abord, ils s'aimaient et se regardaient avec bienveillance dans leur isolement ; ensuite, ils n'avaient pas à se disputer la nourriture.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006