HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 677

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[3,677] (677a) (Ἀθηναῖος) Ἆρ' οὖν ὑμῖν οἱ παλαιοὶ λόγοι ἀλήθειαν ἔχειν τινὰ δοκοῦσιν; (Κλεινίας) Ποῖοι δή; (Ἀθηναῖος) Τὸ πολλὰς ἀνθρώπων φθορὰς γεγονέναι κατακλυσμοῖς τε καὶ νόσοις καὶ ἄλλοις πολλοῖς, ἐν οἷς βραχύ τι τῶν ἀνθρώπων λείπεσθαι γένος. (Κλεινίας) Πάνυ μὲν οὖν πιθανὸν τὸ τοιοῦτον πᾶν παντί. (Ἀθηναῖος) Φέρε δή, νοήσωμεν μίαν τῶν πολλῶν ταύτην τὴν τῷ κατακλυσμῷ ποτε γενομένην. (Κλεινίας) Τὸ ποῖόν τι περὶ αὐτῆς διανοηθέντες; (677b) (Ἀθηναῖος) Ὡς οἱ τότε περιφυγόντες τὴν φθορὰν σχεδὸν ὄρειοί τινες ἂν εἶεν νομῆς, ἐν κορυφαῖς που σμικρὰ ζώπυρα τοῦ τῶν ἀνθρώπων διασεσωμένα γένους. (Κλεινίας) Δῆλον. (Ἀθηναῖος) Καὶ δὴ τοὺς τοιούτους γε ἀνάγκη που τῶν ἄλλων ἀπείρους εἶναι τεχνῶν καὶ τῶν ἐν τοῖς ἄστεσι πρὸς ἀλλήλους μηχανῶν εἴς τε πλεονεξίας καὶ φιλονικίας καὶ ὁπόσ' ἄλλα κακουργήματα πρὸς ἀλλήλους ἐπινοοῦσιν. (Κλεινίας) Εἰκὸς γοῦν. (677c) (Ἀθηναῖος) Θῶμεν δὴ τὰς ἐν τοῖς πεδίοις πόλεις καὶ πρὸς θαλάττῃ κατοικούσας ἄρδην ἐν τῷ τότε χρόνῳ διαφθείρεσθαι; (Κλεινίας) Θῶμεν. (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν ὄργανά τε πάντα ἀπόλλυσθαι, καὶ εἴ τι τέχνης ἦν ἐχόμενον σπουδαίως ηὑρημένον πολιτικῆς καὶ σοφίας τινὸς ἑτέρας, πάντα ἔρρειν ταῦτα ἐν τῷ τότε χρόνῳ φήσομεν; Πῶς γὰρ ἄν, ἄριστε, εἴ γε ἔμενεν τάδε οὕτω τὸν πάντα χρόνον ὡς νῦν διακεκόσμηται, καινὸν ἀνηυρίσκετό ποτε καὶ ὁτιοῦν; (677d) (Κλεινίας) Τοῦτο ὅτι μὲν μυριάκις μύρια ἔτη διελάνθανεν ἄρα τοὺς τότε, χίλια δὲ ἀφ' οὗ γέγονεν δὶς τοσαῦτα ἔτη, τὰ μὲν Δαιδάλῳ καταφανῆ γέγονεν, τὰ δὲ Ὀρφεῖ, τὰ δὲ Παλαμήδει, τὰ δὲ περὶ μουσικὴν Μαρσύᾳ καὶ Ὀλύμπῳ, περὶ λύραν δὲ Ἀμφίονι, τὰ δὲ ἄλλα ἄλλοις πάμπολλα, ὡς ἔπος εἰπεῖν χθὲς καὶ πρῴην γεγονότα. (Ἀθηναῖος) Ἄριστ', Κλεινία, τὸν φίλον ὅτι παρέλιπες, τὸν ἀτεχνῶς χθὲς γενόμενον. (Κλεινίας) Μῶν φράζεις Ἐπιμενίδην; (677e) (Ἀθηναῖος) Ναί, τοῦτον· πολὺ γὰρ ὑμῖν ὑπερεπήδησε τῷ μηχανήματι τοὺς σύμπαντας, φίλε, λόγῳ μὲν Ἡσίοδος ἐμαντεύετο πάλαι, τῷ δὲ ἔργῳ ἐκεῖνος ἀπετέλεσεν, ὡς ὑμεῖς φατε. (Κλεινίας) Φαμὲν γὰρ οὖν. Chap. II (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν οὕτω δὴ λέγωμεν ἔχειν τότε, ὅτ' ἐγένετο φθορά, τὰ περὶ τοὺς ἀνθρώπους πράγματα, μυρίαν μέν τινα φοβερὰν ἐρημίαν, γῆς δ' ἀφθόνου πλῆθος πάμπολυ, ζῴων δὲ τῶν ἄλλων ἐρρόντων, βουκόλι' ἄττα, καὶ εἴ τί που αἰγῶν περιλειφθὲν ἐτύγχανεν γένος, [3,677] (L'ATHÉNIEN) Eh bien ! croyez-vous que les anciennes traditions contiennent quelque part de vérité ? (CLINIAS) Que disent-elles ? (L'ATHÉNIEN) Que le genre humain a été plusieurs fois détruit par des inondations, des maladies et beaucoup d'autres accidents, qui ne laissèrent subsister qu'un petit nombre d'hommes. (CLINIAS) Il n'y a dans tout cela rien qui ne soit tout à fait vraisemblable. (L'ATHÉNIEN) Eh bien, maintenant représentons-nous une de ces nombreuses catastrophes, par exemple, celle qui fut autrefois causée par le déluge. (CLINIAS) Quelle idée faut-il s'en faire ? (L'ATHÉNIEN) Que ceux qui échappèrent alors à la destruction furent sans doute des bergers, habitants des montagnes, sur le sommet desquelles se conservèrent de faibles étincelles du genre humain. (CLINIAS) C'est évident. (L'ATHÉNIEN) Ces gens-là étaient forcément ignorants de tous les arts et des intrigues où l'avarice et l'ambition mettent aux prises les habitants des villes, et de tous les méfaits qu'ils imaginent les uns contre les autres. (CLINIAS) C'est du moins vraisemblable. (L'ATHÉNIEN) Posons donc pour certain que les villes situées en rase campagne et sur les bords de la mer furent en ce temps-là détruites de fond en comble. (CLINIAS) Posons-le. (L'ATHÉNIEN) Ne dirons-nous pas aussi que tous les instruments et toutes les découvertes importantes touchant les arts, la politique ou toute autre science s'en allèrent à-vau-l'eau en ce temps là ? Comment en effet, mon excellent ami, si ces connaissances s'étaient toujours conservées dans l'état où elles sont à présent, comment aurait-on inventé quoi que ce soit de nouveau ? (CLINIAS) Les gens de ce temps-là ne se doutaient pas que des milliers et des milliers d'années s'étaient écoulées avant eux ; et, il n'y a pas plus de mille ou de deux mille ans que les découvertes de Dédale, celles d'Orphée, celles de Palamède ont vu le jour, que Marsyas et Olympos ont inventé la musique, Amphion la lyre, et d'autres, une foule infinie d'autres choses, nées pour ainsi dire d'hier et d'avant-hier. (L'ATHÉNIEN) Savez-vous, Clinias, que tu as oublié un ami qui n'est véritablement que d'hier ? (CLINIAS) Veux-tu parler d'Épiménide ? (L'ATHÉNIEN) Oui, de lui-même ; car il a de beaucoup dépassé tout le monde chez vous par son esprit inventif, mon ami, et ce qu'Hésiode avait depuis longtemps présagé dans ses écrits, il l'a, lui, effectivement réalisé, à ce que vous dites. (CLINIAS) C'est en effet ce que nous disons. Chap. II. (L'ATHÉNIEN) Dès lors ne pouvons-nous pas nous faire une idée de la condition de l'homme en ce temps de destruction ? Le monde n'était plus qu'un immense et effrayant, désert, une étendue immense de terre ; et, comme tous les autres animaux avaient péri, quelques troupeaux de boeufs et ce qui était resté de la race des chèvres, qui, elles aussi, étaient en petit nombre,


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Dernière mise à jour : 6/10/2006