[3,699] νέος δὲ καὶ σφοδρὸς ὁ ὑὸς αὐτοῦ παρειληφέναι τὴν ἀρχὴν καὶ οὐδαμῶς (699a)
ἀφίστασθαι τῆς ὁρμῆς. Οἱ δὲ Ἀθηναῖοι πᾶν τοῦτο ᾤοντο ἐπὶ σφᾶς αὐτοὺς
παρασκευάζεσθαι διὰ τὸ Μαραθῶνι γενόμενον, καὶ ἀκούοντες Ἄθων τε διορυττόμενον
καὶ Ἑλλήσποντον ζευγνύμενον καὶ τὸ τῶν νεῶν πλῆθος, ἡγήσαντο οὔτε κατὰ γῆν
σφίσιν εἶναι σωτηρίαν οὔτε κατὰ θάλατταν· οὔτε γὰρ βοηθήσειν αὑτοῖς οὐδένα -
μεμνημένοι ὡς οὐδ' ὅτε τὸ πρότερον ἦλθον καὶ τὰ περὶ Ἐρέτριαν διεπράξαντο,
σφίσι γε οὐδεὶς τότε ἐβοήθησεν οὐδ' ἐκινδύνευσεν συμμαχόμενος· ταὐτὸν (699b)
δὴ προσεδόκων καὶ τότε γενήσεσθαι τό γε κατὰ γῆν - καὶ κατὰ θάλατταν δ' αὖ
πᾶσαν ἀπορίαν ἑώρων σωτηρίας, νεῶν χιλίων καὶ ἔτι πλεόνων ἐπιφερομένων.
Μίαν δὴ σωτηρίαν συνενόουν, λεπτὴν μὲν καὶ ἄπορον, μόνην δ' οὖν, βλέψαντες
πρὸς τὸ πρότερον γενόμενον, ὡς ἐξ ἀπόρων καὶ τότε ἐφαίνετο γενέσθαι τὸ
νικῆσαι μαχομένους· ἐπὶ δὲ τῆς ἐλπίδος ὀχούμενοι ταύτης ηὕρισκον καταφυγὴν
αὑτοῖς εἰς αὑτοὺς μόνους (699c) εἶναι καὶ τοὺς θεούς. Ταῦτ' οὖν αὐτοῖς πάντα
φιλίαν ἀλλήλων ἐνεποίει, ὁ φόβος ὁ τότε παρὼν ὅ τε ἐκ τῶν νόμων τῶν
ἔμπροσθεν γεγονώς, ὃν δουλεύοντες τοῖς πρόσθεν νόμοις ἐκέκτηντο, ἣν αἰδῶ
πολλάκις ἐν τοῖς ἄνω λόγοις εἴπομεν, ᾗ καὶ δουλεύειν ἔφαμεν δεῖν τοὺς
μέλλοντας ἀγαθοὺς ἔσεσθαι, ἧς ὁ δειλὸς ἐλεύθερος καὶ ἄφοβος· ὃν εἰ τότε μὴ
δέος ἔλαβεν, οὐκ ἄν ποτε συνελθὼν ἠμύνατο, οὐδ' ἤμυνεν ἱεροῖς τε καὶ τάφοις
καὶ πατρίδι καὶ τοῖς ἄλλοις οἰκείοις τε ἅμα καὶ φίλοις, (699d) ὥσπερ τότ'
ἐβοήθησεν, ἀλλὰ κατὰ σμικρὰ ἂν ἐν τῷ τότε ἡμῶν ἕκαστος σκεδασθεὶς ἄλλος
ἄλλοσε διεσπάρη. (Μέγιλλος) Καὶ μάλα, ὦ ξένε, ὀρθῶς τε εἴρηκας καὶ σαυτῷ τε
καὶ τῇ πατρίδι πρεπόντως.
Chap. XV. (Ἀθηναῖος) Ἔστι ταῦτα, ὦ Μέγιλλε· πρὸς γὰρ σὲ τὰ
ἐν τῷ τότε χρόνῳ γενόμενα, κοινωνὸν τῇ τῶν πατέρων γεγονότα φύσει, δίκαιον
λέγειν. ἐπισκόπει μὴν καὶ σὺ καὶ (Κλεινίας) εἴ τι πρὸς τὴν νομοθεσίαν προσήκοντα
λέγομεν· οὐ γὰρ μύθων (699e) ἕνεκα διεξέρχομαι, οὗ λέγω δ' ἕνεκα. Ὁρᾶτε γάρ·
ἐπειδή τινα τρόπον ταὐτὸν ἡμῖν συμβεβήκει πάθος ὅπερ Πέρσαις, ἐκείνοις μὲν
ἐπὶ πᾶσαν δουλείαν ἄγουσιν τὸν δῆμον, ἡμῖν δ' αὖ τοὐναντίον ἐπὶ πᾶσαν
ἐλευθερίαν προτρέπουσι τὰ πλήθη, πῶς δὴ καὶ τί λέγωμεν τοὐντεῦθεν, οἱ
προγεγονότες ἡμῖν ἔμπροσθεν λόγοι τρόπον τινὰ καλῶς εἰσιν εἰρημένοι.
| [3,699] et que son fils, jeune et ardent, avait pris le pouvoir et ne
renonçait pas à l'entreprise projetée par son père. Les Athéniens, persuadés
qu'ils étaient visés par ces préparatifs à cause de ce qui s'était passé à
Marathon, et apprenant que l'Athos était percé, qu'un pont avait été jeté sur
l'Hellespont et que la flotte du roi était innombrable, jugèrent qu'il ne leur
restait plus aucun espoir de salut ni sur terre ni sur mer. Sur terre, ils ne
comptaient sur le secours de personne ; car ils se rappelaient que, lors de la
précédente invasion et du dépeuplement de l'Érétrie, personne n'était venu à
leur aide et ne s'était risqué à combattre avec eux, et ils s'attendaient à être
abandonnés de même. Du coté de la mer, attaqués par une flotte de plus de mille
vaisseaux, ils ne voyaient aucun moyen de se sauver. Ils ne concevaient qu'une
seule espérance, et encore bien faible et bien hasardeuse, c'est qu'en jetant
les yeux sur les événements précédents, ils voyaient qu'ils étaient sortis d'une
situation désespérée par une victoire obtenue en combattant, et, appuyés sur
cette espérance, ils comprirent qu'ils n'avaient de refuge qu'en eux-mêmes et
dans les dieux. Tout contribuait donc à resserrer leur union, et la crainte du
danger pressant et la crainte que les anciennes lois avaient gravée en eux et
qui était le fruit de leur fidélité à les observer. C'est cette crainte que nous
avons souvent appelée pudeur dans nos discours précédents ; c'est elle,
disions-nous, qui doit commander en maîtresse absolue ceux qui veulent devenir
vertueux ; c'est elle qui fait du lâche un homme libre et intrépide. Si les
Athéniens n'en avaient pas été possédés en ce temps-là, jamais ils ne se
seraient réunis, comme ils le firent, pour se défendre et protéger leurs
temples, les tombeaux de leurs ancêtres, leur patrie, leurs parents et leurs
amis. Chacun se serait peu à peu tiré à part et ils se seraient dispersés, qui
d'un côté, qui de l'autre.
(MÉGILLOS) Cela est certain, étranger. Tu as bien parlé et tu t'es montré digne
de toi et de ton pays.
Chap. XV. (L'ATHÉNIEN)
J'en conviens, Mégillos, et c'est bien à toi qu'il est juste de rappeler ce qui
s'est passé en ce temps-là, à toi qui as hérité du caractère de tes pères.
Écoutez maintenant, toi et Clinias, si ce que je dis a quelque rapport à la
législation ; car ce n'est pas pour faire des contes que je me suis étendu sur
ce sujet, mais pour prouver ce que j'avance. Voyez donc. Puisqu'il nous est
arrivé en quelque sorte le même malheur qu'aux Perses, qu'ils réduisent le
peuple à la servitude complète et que nous, de notre côté, nous poussons les
foules à la liberté complète, nos discours précédents nous ont bien préparés à
ce que nous avons à dire maintenant.
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