[3,697] (697a) (Μέγιλλος) Ἔχει ταύτῃ. (Ἀθηναῖος) τί οὖν; οὐ νομοθέτου καὶ ταῦτα αὖ
φήσομεν εἶναι διανέμειν; (Μέγιλλος) Καὶ μάλα. (Ἀθηναῖος) Βούλει δὴ τὰ μὲν ἅπαντα
καὶ ἐφ' ἕκαστον ἔργον καὶ κατὰ σμικρὰ ἐκείνῳ δῶμεν νεῖμαι, τὸ δὲ τριχῇ διελεῖν, ἐπειδὴ
νόμων ἐσμὲν καὶ αὐτοί πως ἐπιθυμηταί, πειραθῶμεν, διατεμεῖν χωρὶς τά τε
μέγιστα καὶ δεύτερα καὶ τρίτα; (Μέγιλλος) Πάνυ μὲν οὖν. (Ἀθηναῖος) Λέγομεν
τοίνυν ὅτι πόλιν, ὡς ἔοικεν, τὴν μέλλουσαν (697b) σῴζεσθαί τε καὶ
εὐδαιμονήσειν εἰς δύναμιν ἀνθρωπίνην δεῖ καὶ ἀναγκαῖον τιμάς τε καὶ ἀτιμίας
διανέμειν ὀρθῶς. Ἔστιν δὲ ὀρθῶς ἄρα τιμιώτατα μὲν καὶ πρῶτα τὰ περὶ τὴν
ψυχὴν ἀγαθὰ κεῖσθαι, σωφροσύνης ὑπαρχούσης αὐτῇ, δεύτερα δὲ τὰ περὶ τὸ
σῶμα καλὰ καὶ ἀγαθά, καὶ τρίτα τὰ περὶ τὴν οὐσίαν καὶ χρήματα λεγόμενα·
τούτων δὲ ἂν ἐκτός τις βαίνῃ νομοθέτης ἢ πόλις, εἰς τιμὰς ἢ χρήματα προάγουσα
(697c) ἤ τι τῶν ὑστέρων εἰς τὸ πρόσθεν τιμαῖς τάττουσα, οὔθ' ὅσιον οὔτε
πολιτικὸν ἂν δρῴη πρᾶγμα. εἰρήσθω ταῦτα ἢ πῶς ἡμῖν; (Μέγιλλος) Πάνυ μὲν οὖν
εἰρήσθω σαφῶς. (Ἀθηναῖος) Ταῦτα μὲν τοίνυν ἡμᾶς ἐπὶ πλέον ἐποίησεν εἰπεῖν ἡ
Περσῶν πέρι διάσκεψις τῆς πολιτείας· ἀνευρίσκομεν δὲ ἐπὶ ἔτι χείρους αὐτοὺς
γεγονότας, τὴν δὲ αἰτίαν φαμέν, ὅτι τὸ ἐλεύθερον λίαν ἀφελόμενοι τοῦ δήμου, τὸ
δεσποτικὸν δ' ἐπαγαγόντες μᾶλλον τοῦ προσήκοντος, τὸ φίλον ἀπώλεσαν (697d)
καὶ τὸ κοινὸν ἐν τῇ πόλει. τούτου δὲ φθαρέντος, οὔθ' ἡ τῶν ἀρχόντων βουλὴ ὑπὲρ
ἀρχομένων καὶ τοῦ δήμου βουλεύεται, ἀλλ' ἕνεκα τῆς αὑτῶν ἀρχῆς, ἄν τι καὶ
σμικρὸν πλέον ἑκάστοτε ἡγῶνται ἔσεσθαί σφισιν, ἀναστάτους μὲν πόλεις,
ἀνάστατα δὲ ἔθνη φίλια πυρὶ καταφθείραντες, ἐχθρῶς τε καὶ ἀνηλεήτως
μισοῦντες μισοῦνται· ὅταν τε εἰς χρείαν τοῦ μάχεσθαι περὶ ἑαυτῶν τοὺς δήμους
ἀφικνῶνται, οὐδὲν κοινὸν ἐν αὐτοῖς αὖ μετὰ προθυμίας τοῦ ἐθέλειν κινδυνεύειν
καὶ (697e) μάχεσθαι ἀνευρίσκουσιν, ἀλλὰ κεκτημένοι μυριάδας ἀπεράντους
λογισμῷ, ἀχρήστους εἰς πόλεμον πάσας κέκτηνται, καὶ καθάπερ ἐνδεεῖς
ἀνθρώπων μισθούμενοι, ὑπὸ μισθωτῶν καὶ ὀθνείων ἀνθρώπων ἡγοῦνταί ποτε
σωθήσεσθαι.
| [3,697] (MÉGILLOS) C'est ainsi qu'il faut faire.
(L'ATHÉNIEN)
Mais quoi ? n'est-ce pas au législateur qu'il appartient selon nous d'assigner à
chaque chose son véritable rang ?
(MÉGILLOS) Certainement si.
(L'ATHÉNIEN)
Veux-tu que nous lui laissions le soin d'assigner en détail son rang à chaque
action et que nous nous bornions à répartir nos actes en trois classes, et
puisque nous avons envie, nous aussi, de traiter de législation, nous essayions
de ranger séparément celles qui doivent tenir le premier, le second et le troisième rang ?
(MÉGILLOS) Je le veux bien.
(L'ATHÉNIEN)
Disons donc qu'il nous paraît qu'un État qui veut se conserver et jouir du
bonheur compatible avec l'humanité doit de toute nécessité faire une juste
distribution de l'estime et du mépris. Elle sera juste, si l'on réserve les
premiers et les plus grands honneurs aux qualités de l'âme accompagnées de la
tempérance, si l'on donne le second rang aux dualités du corps et le troisième à
ce qu'on appelle fortune et richesses. Tout législateur, tout État qui s'écarte
de cette règle, en mettant à l'honneur des richesses, ou en donnant le premier
rang à quelque bien qui ne mérite que le second, agit au rebours de la justice
et de la saine politique. Convenons-en ; autrement que faire ?
(MÉGILLOS) Convenons-en nettement.
(L'ATHÉNIEN)
Si nous nous sommes étendus sur ce point, c'était pour examiner le gouvernement
des Perses. Or nous trouvons qu'ils ont dégénéré d'année en année et, la cause
en est, selon moi, qu'en restreignant à l'excès la liberté du peuple et en
poussant le despotisme au-delà des limites convenables, ils ont ruiné l'union et
la communauté d'intérêts qui doit régner entre les membres de l'État. Cette
union une fois rompue, les chefs dans leurs délibérations n'ont plus égard à
leurs sujets et au bien public ; ils n'ont plus en vue que leur pouvoir, et,
toutes les fois qu'ils croient y gagner tant soit peu, ils renversent les
villes, portent le fer et le feu chez les nations amies. Comme ils sont cruels
et impitoyables dans leurs haines, ils sont haïs de même, et, quand ils ont
besoin que les peuples combattent pour leur défense, ils ne trouvent en eux ni
concert ni ardeur à affronter les périls des batailles. Ils peuvent avoir des
myriades de soldats ; ces armées innombrables ne leur sont d'aucun secours pour
la guerre. Ils soudoient des mercenaires et des étrangers, comme s'ils
manquaient d'hommes, et placent en eux l'espoir de leur salut.
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