HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 696

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[3,696] ἀλλ' κακὸς βίος ὃν οἱ τῶν (696a) διαφερόντως πλουσίων καὶ τυράννων παῖδες τὰ πολλὰ ζῶσιν· οὐ γὰρ μή ποτε γένηται παῖς καὶ ἀνὴρ καὶ γέρων ἐκ ταύτης τῆς τροφῆς διαφέρων πρὸς ἀρετήν. δή, φαμέν, τῷ νομοθέτῃ σκεπτέον, καὶ ἡμῖν δὲ ἐν τῷ νῦν παρόντι. δίκαιον μήν, Λακεδαιμόνιοι, τοῦτό γε τῇ πόλει ὑμῶν ἀποδιδόναι, ὅτι πενίᾳ καὶ πλούτῳ καὶ ἰδιωτείᾳ καὶ βασιλείᾳ διαφέρουσαν οὐδ' ἡντινοῦν τιμὴν καὶ τροφὴν νέμετε, ἃς μὴ τὸ κατ' ἀρχὰς (696b) ὑμῖν θεῖον παρὰ θεοῦ διεμαντεύσατό τινος. Οὐ γὰρ δὴ δεῖ κατὰ πόλιν γε εἶναι τὰς τιμὰς ὑπερεχούσας, ὅτι τίς ἐστιν πλούτῳ διαφέρων, ἐπεὶ οὐδ' ὅτι ταχὺς καλὸς ἰσχυρὸς ἄνευ τινὸς ἀρετῆς, οὐδ' ἀρετῆς ἧς ἂν σωφροσύνη ἀπῇ. (Μέγιλλος) Πῶς τοῦτο, ξένε, λέγεις; (Ἀθηναῖος) Ἀνδρεία που μόριον ἀρετῆς ἕν; (Μέγιλλος) Πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) Δίκασον τοίνυν αὐτὸς τὸν λόγον ἀκούσας εἴ σοι δέξαι' ἂν σύνοικον γείτονα εἶναί τινα σφόδρα μὲν ἀνδρεῖον, μὴ σώφρονα δὲ ἀλλ' ἀκόλαστον. (696c) (Μέγιλλος) Εὐφήμει. (Ἀθηναῖος) Τί δέ; Τεχνικὸν μὲν καὶ περὶ ταῦτα σοφόν, ἄδικον δέ; (Μέγιλλος) Οὐδαμῶς. (Ἀθηναῖος) Ἀλλὰ μὴν τό γε δίκαιον οὐ φύεται χωρὶς τοῦ σωφρονεῖν. (Μέγιλλος) Πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) Οὐδὲ μὴν ὅν γε σοφὸν ἡμεῖς νυνδὴ προυθέμεθα, τὸν τὰς ἡδονὰς καὶ λύπας κεκτημένον συμφώνους τοῖς ὀρθοῖς λόγοις καὶ ἑπομένας. (Μέγιλλος) Οὐ γὰρ οὖν. (Ἀθηναῖος) Ἔτι δὴ καὶ τόδε ἐπισκεψώμεθα τῶν ἐν ταῖς πόλεσιν (696d) τιμήσεων ἕνεκα, ποῖαί τε ὀρθαὶ καὶ μὴ γίγνονται ἑκάστοτε. (Μέγιλλος) Τὸ ποῖον; (Ἀθηναῖος) Σωφροσύνη ἄνευ πάσης τῆς ἄλλης ἀρετῆς ἐν ψυχῇ τινι μεμονωμένη τίμιον ἄτιμον γίγνοιτ' ἂν κατὰ δίκην; (Μέγιλλος) Οὐκ ἔχω ὅπως εἴπω. (Ἀθηναῖος) Καὶ μὴν εἴρηκάς γε μετρίως· εἰπὼν γὰρ δὴ ὧν ἠρόμην ὁποτερονοῦν, παρὰ μέλος ἔμοιγ' ἂν δοκεῖς φθέγξασθαι. (Μέγιλλος) Καλῶς τοίνυν γεγονὸς ἂν εἴη. (Ἀθηναῖος) Εἶεν· τὸ μὲν δὴ πρόσθημα ὧν τιμαί τε καὶ ἀτιμίαι (696e) οὐ λόγου, ἀλλά τινος μᾶλλον ἀλόγου σιγῆς, ἄξιον ἂν εἴη. (Μέγιλλος) Σωφροσύνην μοι φαίνῃ λέγειν. (Ἀθηναῖος) Ναί. Τὸ δέ γε τῶν ἄλλων πλεῖστα ἡμᾶς ὠφελοῦν μετὰ τῆς προσθήκης μάλιστ' ἂν τιμώμενον ὀρθότατα τιμῷτο, καὶ τὸ δεύτερον δευτέρως· καὶ οὕτω δὴ κατὰ τὸν ἑξῆς λόγον τὰς ἐφεξῆς τιμὰς λαγχάνον ἕκαστον ὀρθῶς ἂν λαγχάνοι. [3,696] mais la mauvaise vie que mènent les enfants des gens puissamment riches et des tyrans. Jamais enfant, ni homme fait, ni vieillard sorti d'une pareille école ne se distinguera par sa vertu. C'est à quoi, je le déclare, le législateur et nous-mêmes dans le moment présent devons faire attention. Quant à vous, Lacédémoniens, il faut rendre cette justice à votre cité, que, pour les honneurs et l'éducation, vous ne faites pas la moindre distinction entre les pauvres et les riches, entre le simple particulier et le roi, sauf celles qui ont été définies dès le début par votre divin législateur, inspiré par Apollon. En effet, il ne faut pas qu'il y ait dans l'État des honneurs extraordinaires accordés à un homme, parce qu'il est supérieurement riche, ni parce qu'il est agile ou beau ou fort, s'il n'est pas en même temps vertueux, ni même à un homme vertueux qui ne serait pas tempérant. (MÉGILLOS) Que dis-tu là, étranger ? (L'ATHÉNIEN) Le courage est sans doute une partie de la vertu. (MÉGILLOS) Certainement. (L'ATHÉNIEN) Tu peux donc juger, d'après ce que nous avons dit, si tu consentirais à loger et à avoir pour voisin un homme plein de courage, mais intempérant et peu maître de ses passions. (MÉGILLOS) A Dieu ne plaise ! (L'ATHÉNIEN) Y consentirais-tu, si c'était un artisan habile en son métier, mais injuste ? (MÉGILLOS) Pas du tout. (L'ATHÉNIEN) Or la justice ne peut exister sans la tempérance. (MÉGILLOS) Assurément. (L'ATHÉNIEN) Pas d'homme sage non plus sans la tempérance, si l'homme sage est celui que nous avons défini tout à l'heure, celui qui accorde ses sentiments de plaisir et de peine avec la droite raison et les y conforme. (MÉGILLOS) Non, en effet. (L'ATHÉNIEN) Examinons encore ceci : parmi les honneurs en usage dans un État, quels sont ceux qui sont justifiés et ceux qui ne le sont pas? (MÉGILLOS) Qu'entends-tu par là ? (L'ATHÉNIEN) La tempérance, lorsqu'elle est seule dans une âme, sans aucune autre vertu, mérite-t-elle ou non d'être honorée? (MÉGILLOS) Je ne sais que répondre. (L'ATHÉNIEN) Tu as répondu comme il fallait. Si tu avais fait une réponse quelconque à ma double question, je crois que tu aurais répondu à contre temps. (MÉGILLOS) J'ai donc bien fait. (L'ATHÉNIEN) Oui. Cet accessoire des dualités que l'on honore ou que l'on méprise. ne vaut pas la peine qu'on en parle; il vaut. mieux n'en pas tenir compte. (MÉGILLOS) C'est sans doute de la tempérance que tu parles. (L'ATHÉNIEN) Oui, et, parmi les autres qualités, celles qui nous procurent le plus d'avantages méritent aussi le plus justement d'être les plus honorées, et après celles-là celles qui tiennent le second rang, et ainsi de suite, en proportionnant toujours le degré d'estime au degré d'utilité.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006