HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 695

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[3,695] (695a) αὐτοὺς δὲ οἷς ταῦτα παραδώσειν ἔμελλεν ἠγνόει τὴν πατρῴαν οὐ παιδευομένους τέχνην, οὖσαν Περσικήν - ποιμένων ὄντων Περσῶν, τραχείας χώρας ἐκγόνων - σκληρὰν καὶ ἱκανὴν ποιμένας ἀπεργάζεσθαι μάλα ἰσχυροὺς καὶ δυναμένους θυραυλεῖν καὶ ἀγρυπνεῖν καὶ εἰ στρατεύεσθαι δέοι στρατεύεσθαι· διεφθαρμένην δὲ παιδείαν ὑπὸ τῆς λεγομένης εὐδαιμονίας τὴν Μηδικὴν περιεῖδεν ὑπὸ γυναικῶν τε καὶ εὐνούχων παιδευθέντας (695b) αὑτοῦ τοὺς ὑεῖς, ὅθεν ἐγένοντο οἵους ἦν αὐτοὺς εἰκὸς γενέσθαι, τροφῇ ἀνεπιπλήκτῳ τραφέντας. παραλαβόντες δ' οὖν οἱ παῖδες τελευτήσαντος Κύρου τρυφῆς μεστοὶ καὶ ἀνεπιπληξίας, πρῶτον μὲν τὸν ἕτερον ἅτερος ἀπέκτεινε τῷ ἴσῳ ἀγανακτῶν, μετὰ δὲ τοῦτο αὐτὸς μαινόμενος ὑπὸ μέθης τε καὶ ἀπαιδευσίας τὴν ἀρχὴν ἀπώλεσεν ὑπὸ Μήδων τε καὶ τοῦ λεγομένου τότε εὐνούχου, καταφρονήσαντος τῆς Καμβύσου μωρίας. (695c) (Κλεινίας) Λέγεται δὴ ταῦτά γε, καὶ ἔοικεν σχεδὸν οὕτω πως γεγονέναι. (Ἀθηναῖος) Καὶ μὴν καὶ πάλιν εἰς Πέρσας ἐλθεῖν τὴν ἀρχὴν διὰ Δαρείου καὶ τῶν ἑπτὰ λέγεταί που. (Κλεινίας) Τί μήν; Chap. XIII. (Ἀθηναῖος) Θεωρῶμεν δὴ συνεπόμενοι τῷ λόγῳ. Δαρεῖος γὰρ βασιλέως οὐκ ἦν ὑός, παιδείᾳ τε οὐ διατρυφώσῃ τεθραμμένος, ἐλθὼν δ' εἰς τὴν ἀρχὴν καὶ λαβὼν αὐτὴν ἕβδομος, διείλετο ἑπτὰ μέρη τεμόμενος, ὧν καὶ νῦν ἔτι σμικρὰ ὀνείρατα λέλειπται, καὶ νόμους ἠξίου θέμενος οἰκεῖν ἰσότητα (695d) κοινήν τινα εἰσφέρων, καὶ τὸν τοῦ Κύρου δασμόν, ὃν ὑπέσχετο Πέρσαις, εἰς τὸν νόμον ἐνέδει, φιλίαν πορίζων καὶ κοινωνίαν πᾶσιν Πέρσαις, χρήμασι καὶ δωρεαῖς τὸν Περσῶν δῆμον προσαγόμενος· τοιγαροῦν αὐτῷ τὰ στρατεύματα μετ' εὐνοίας προσεκτήσατο χώρας οὐκ ἐλάττους ὧν κατέλιπε Κῦρος. μετὰ δὲ Δαρεῖον τῇ βασιλικῇ καὶ τρυφώσῃ πάλιν παιδευθεὶς παιδείᾳ Ξέρξης - “ Δαρεῖε,” εἰπεῖν ἐστιν δικαιότατον ἴσως, “ὃς τὸ Κύρου κακὸν οὐκ (695e) ἔμαθες, ἐθρέψω δὲ Ξέρξην ἐν τοῖς αὐτοῖς ἤθεσιν ἐν οἷσπερ Κῦρος Καμβύσην” - δέ, ἅτε τῶν αὐτῶν παιδειῶν γενόμενος ἔκγονος, παραπλήσια ἀπετέλεσεν τοῖς Καμβύσου παθήμασιν· καὶ σχεδὸν ἔκ γε τοσούτου βασιλεὺς ἐν Πέρσαις οὐδείς πω μέγας ἐγγέγονεν ἀληθῶς, πλήν γε ὀνόματι. Τὸ δ' αἴτιον οὐ τύχης, ὡς ἐμὸς λόγος, [3,695] mais il ignorait que ceux à qui il devait les transmettre n'étaient pas élevés suivant la coutume des ancêtres, celle des Perses, peuple pasteur, issu d'un pays âpre, rude, propre à faire des bergers très robustes et capables de coucher en plein air, de supporter les veilles et de faire, s'il le fallait, des expéditions militaires. Il laissa des femmes et des eunuques donner à ses fils une éducation comme celles des Mèdes, éducation corrompue par ce qu'on appelle le bonheur, et ils devinrent ainsi ce que devaient devenir des enfants élevés sans jamais être châtiés. En tout cas, à peine les fils de Cyrus furent-ils montés sur le trône après sa mort, avec les défauts dont la mollesse et la licence les avaient remplis, que l'un des deux tua l'autre, jaloux d'avoir en lui un égal ; puis, devenu lui-même furieux par l'abus du vin et l'ignorance, il fut dépouillé de son empire par les Mèdes et par celui qu'on appelait alors l'eunuque, qui méprisait l'extravagance de Cambyse. (CLINIAS) C'est du moins ce qu'on raconte, et il semble bien que les choses se soient passées ainsi. (L'ATHÉNIEN) On raconte aussi que l'empire revint aux Perses par la conspiration de Darius et des sept satrapes. (CLINIAS) Certainement. Chap. XIII. (L'ATHÉNIEN) Poursuivons notre entretien et voyons ce qui arriva. Darius n'était pas fils de roi et il avait été élevé sans mollesse. Arrivé au pouvoir et devenu, lui septième, maître de l'empire, il le coupa et le partagea en sept portions, dont il resta encore aujourd'hui de faibles images ; puis il fit des lois où il introduisit une sorte d'égalité suivant laquelle il voulait gouverner, et fixa par une loi le tribut que Cyrus avait promis aux Perses ; il établit entre eux tous l'union et la facilité du commerce et s'attacha le peuple perse par des présents d'argent et des bienfaits. Aussi fut-il aimé de ses soldats qui lui conquirent autant d'états que Cyrus en avait laissé. Mais après Darius vint Xerxès. Aussi, Darius, on peut te reprocher à très juste titre de n'avoir pas compris la faute de Cyrus et d'avoir élevé Xerxès dans les mêmes moeurs que Cyrus avait élevé Cambyse. C'est pourquoi Xerxès, héritier des mêmes enseignements, se conduisit à peu près comme ce fou de Cambyse, et l'on peut dire que, depuis ce temps, il n'y a pas eu en Perse de roi vraiment grand, sinon de nom ; et ce n'est point, selon moi, la fortune qu'il faut en accuser,


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Dernière mise à jour : 6/10/2006