HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 693

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[3,693] ἀλλ' εἰ μὴ τό τε Ἀθηναίων καὶ τὸ Λακεδαιμονίων κοινῇ διανόημα (693a) ἤμυνεν τὴν ἐπιοῦσαν δουλείαν, σχεδὸν ἂν ἤδη πάντ' ἦν μεμειγμένα τὰ τῶν Ἑλλήνων γένη ἐν ἀλλήλοις, καὶ βάρβαρα ἐν Ἕλλησι καὶ Ἑλληνικὰ ἐν βαρβάροις, καθάπερ ὧν Πέρσαι τυραννοῦσι τὰ νῦν διαπεφορημένα καὶ συμπεφορημένα κακῶς ἐσπαρμένα κατοικεῖται. ταῦτ', Κλεινία καὶ Μέγιλλε, ἔχομεν ἐπιτιμᾶν τοῖς τε πάλαι πολιτικοῖς λεγομένοις καὶ νομοθέταις καὶ τοῖς νῦν, ἵνα τὰς αἰτίας αὐτῶν ἀναζητοῦντες, (693b) ἀνευρίσκωμεν τί παρὰ ταῦτα ἔδει πράττειν ἄλλο· οἷον δὴ καὶ τὸ παρὸν εἴπομεν, ὡς ἄρα οὐ δεῖ μεγάλας ἀρχὰς οὐδ' αὖ ἀμείκτους νομοθετεῖν, διανοηθέντας τὸ τοιόνδε, ὅτι πόλιν ἐλευθέραν τε εἶναι δεῖ καὶ ἔμφρονα καὶ ἑαυτῇ φίλην, καὶ τὸν νομοθετοῦντα πρὸς ταῦτα βλέποντα δεῖ νομοθετεῖν. Μὴ θαυμάσωμεν δὲ εἰ πολλάκις ἤδη προθέμενοι ἄττα, εἰρήκαμεν ὅτι πρὸς ταῦτα δεῖ νομοθετεῖν βλέποντα τὸν νομοθέτην, (693c) τὰ δὲ προτεθέντα οὐ ταὐτὰ ἡμῖν φαίνεται ἑκάστοτε· ἀλλὰ ἀναλογίζεσθαι χρή, ὅταν πρὸς τὸ σωφρονεῖν φῶμεν δεῖν βλέπειν, πρὸς φρόνησιν φιλίαν, ὡς ἔσθ' οὗτος σκοπὸς οὐχ ἕτερος ἀλλ' αὐτός, καὶ ἄλλα δὴ πολλὰ ἡμᾶς τοιαῦτα ἂν γίγνηται ῥήματα μὴ διαταραττέτω. (Κλεινίας) Πειρασόμεθα ποιεῖν οὕτως ἐπανιόντες τοὺς λόγους· καὶ νῦν δὴ τὸ περὶ τῆς φιλίας τε καὶ φρονήσεως καὶ ἐλευθερίας, πρὸς ὅτι βουλόμενος ἔμελλες λέγειν δεῖν στοχάζεσθαι (693d) τὸν νομοθέτην, λέγε. Chap. XII. (Ἀθηναῖος) Ἄκουσον δή νυν. εἰσὶν πολιτειῶν οἷον μητέρες δύο τινές, ἐξ ὧν τὰς ἄλλας γεγονέναι λέγων ἄν τις ὀρθῶς λέγοι, καὶ τὴν μὲν προσαγορεύειν μοναρχίαν ὀρθόν, τὴν δ' αὖ δημοκρατίαν, καὶ τῆς μὲν τὸ Περσῶν γένος ἄκρον ἔχειν, τῆς δὲ ἡμᾶς· αἱ δ' ἄλλαι σχεδὸν ἅπασαι, καθάπερ εἶπον, ἐκ τούτων εἰσὶ διαπεποικιλμέναι. δεῖ δὴ οὖν καὶ ἀναγκαῖον μεταλαβεῖν ἀμφοῖν τούτοιν, εἴπερ ἐλευθερία τ' ἔσται καὶ (693e) φιλία μετὰ φρονήσεως· δὴ βούλεται ἡμῖν λόγος προστάττειν, λέγων ὡς οὐκ ἄν ποτε τούτων πόλις ἄμοιρος γενομένη πολιτευθῆναι δύναιτ' ἂν καλῶς. (Κλεινίας) Πῶς γὰρ ἄν; (Ἀθηναῖος) μὲν τοίνυν τὸ μοναρχικόν, δὲ τὸ ἐλεύθερον ἀγαπήσασα μειζόνως ἔδει μόνον, οὐδετέρα τὰ μέτρια κέκτηται τούτων, αἱ δὲ ὑμέτεραι, τε Λακωνικὴ καὶ Κρητική, μᾶλλον· [3,693] Heureusement l'union des Athéniens et des Lacédémoniens écarta l'esclavage qui la menaçait ; autrement, tous les peuples auraient alors été confondus entre eux, et les barbares avec les Grecs et les Grecs avec les barbares, comme ceux que les Perses tyrannisent à présent, qui, dispersés ou ramassés, habitent séparément les uns des autres. Voilà, Clinias et Mégillos, les reproches qu'on peut faire aux soi-disants hommes d'État et aux législateurs d'autrefois et à ceux d'aujourd'hui. J'en ai cherché les causes, afin de découvrir ce qu'il aurait fallu faire au lieu de ce qu'ils ont fait. Par exemple, nous venons de voir que le législateur ne doit pas instituer d'autorité trop grande et qui ne soit pas tempérée, qu'il doit se persuader que l'état doit être libre, sage, uni, et que c'est dans ce but que le législateur doit légiférer. Au reste, si, en avançant certaines propositions, nous avons déjà dit plusieurs fois que le législateur doit les avoir en vue en légiférant, ne soyons pas surpris que ces propositions ne soient pas toujours exprimées dans les mêmes termes. Faisons plutôt réflexion que, lorsque nous dirons qu'il doit porter ses regards sur la tempérance, ou la prudence, ou la concorde, ce ne sont pas là des buts différents, mais le même but ; et s'il nous arrive encore d'employer des expressions du même genre, que cela ne nous trouble pas. (CLINIAS) Nous tâcherons de lie pas nous laisser troubler, en nous reportant au reste du discours. Et maintenant au sujet de la concorde, de la prudence et de la liberté, explique-nous ce que tu allais dire du but où le législateur doit viser. Chap. XII. (L'ATHÉNIEN) Ecoute-moi donc. Il y a deux constitutions qui sont pour ainsi dire les mères dont on peut dire sans se tromper que les autres sont issues. Et il est juste d'appeler l'une monarchie et l'autre démocratie. La première, chez la nation Perse, et la seconde, chez vous, sont portées au plus haut degré. Presque toutes les autres sont, comme je l'ai dit, un mélange de ces deux-là. Il faut de toute nécessité qu'un gouvernement tienne de l'une et de l'autre, si l'on veut que la liberté, la concorde et la sagesse y aient place, et c'est là ce que j'entendais dire en déclarant que sans ces trois choses un État ne saurait être bien policé. (CLINIAS) Il ne saurait l'être en effet. (L'ATHÉNIEN) L'un de ces deux États ayant eu pour la monarchie, l'autre pour la démocratie une prédilection qu'ils n'auraient pas dû avoir pour une seule forme de gouvernement, aucun des deux n'a gardé la juste mesure ; les vôtres, celui de Lacédémone et celui de Crète, l'ont mieux observée,


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Dernière mise à jour : 6/10/2006