[3,692] μείγνυσιν τὴν (692a) κατὰ γῆρας σώφρονα δύναμιν τῇ κατὰ γένος αὐθάδει
ῥώμῃ, τὴν τῶν ὀκτὼ καὶ εἴκοσι γερόντων ἰσόψηφον εἰς τὰ μέγιστα τῇ τῶν βασιλέων
ποιήσασα δυνάμει. Ὁ δὲ τρίτος σωτὴρ ὑμῖν ἔτι σπαργῶσαν καὶ θυμουμένην τὴν ἀρχὴν
ὁρῶν, οἷον ψάλιον ἐνέβαλεν αὐτῇ τὴν τῶν ἐφόρων δύναμιν, ἐγγὺς τῆς κληρωτῆς
ἀγαγὼν δυνάμεως· καὶ κατὰ δὴ τοῦτον τὸν λόγον ἡ βασιλεία παρ' ὑμῖν, ἐξ ὧν
ἔδει σύμμεικτος γενομένη καὶ μέτρον ἔχουσα, σωθεῖσα αὐτὴ σωτηρίας τοῖς
ἄλλοις γέγονεν (692b) αἰτία. Ἐπεὶ ἐπί γε Τημένῳ καὶ Κρεσφόντῃ καὶ τοῖς τότε
νομοθέταις, οἵτινες ἄρα ἦσαν νομοθετοῦντες, οὐδ' ἡ Ἀριστοδήμου μερὶς ἐσώθη
ποτ' ἄν - οὐ γὰρ ἱκανῶς ἦσαν νομοθεσίας ἔμπειροι· σχεδὸν γὰρ οὐκ ἄν ποτ'
ᾠήθησαν ὅρκοις μετριάσαι ψυχὴν νέαν, λαβοῦσαν ἀρχὴν ἐξ ἧς δυνατὸν ἦν
τυραννίδα γενέσθαι - νῦν δ' ὁ θεὸς ἔδειξεν οἵαν ἔδει καὶ δεῖ δὴ τὴν μενοῦσαν
μάλιστα ἀρχὴν γίγνεσθαι. τὸ δὲ παρ' (692c) ἡμῶν γιγνώσκεσθαι ταῦτα, ὅπερ
εἶπον ἔμπροσθεν, νῦν μὲν γενόμενον οὐδὲν σοφόν - ἐκ γὰρ παραδείγματος ὁρᾶν
γεγονότος οὐδὲν χαλεπόν - εἰ δ' ἦν τις προορῶν τότε ταῦτα καὶ δυνάμενος
μετριάσαι τὰς ἀρχὰς καὶ μίαν ἐκ τριῶν ποιῆσαι, τά τε νοηθέντα ἂν καλὰ τότε
πάντα ἀπέσωσε καὶ οὐκ ἄν ποτε ὁ Περσικὸς ἐπὶ τὴν Ἑλλάδα οὐδ' ἄλλος οὐδεὶς
στόλος ἂν ὥρμησε, καταφρονήσας ὡς ὄντων ἡμῶν βραχέος ἀξίων. (Κλεινίας)
Ἀληθῆ λέγεις. (692d) (Ἀθηναῖος) Αἰσχρῶς γοῦν ἠμύναντο αὐτούς, ὦ Κλεινία. τὸ δ'
αἰσχρὸν λέγω οὐχ ὡς οὐ νικῶντές γε οἱ τότε καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν
καλὰς νενικήκασι μάχας· ἀλλὰ ὅ φημι αἰσχρὸν τότ' εἶναι, τόδε λέγω, τὸ πρῶτον
μὲν ἐκείνων τῶν πόλεων τριῶν οὐσῶν μίαν ὑπὲρ τῆς Ἑλλάδος ἀμῦναι, τὼ δὲ δύο
κακῶς οὕτως εἶναι διεφθαρμένα, ὥστε ἡ μὲν καὶ Λακεδαίμονα διεκώλυεν
ἐπαμύνειν αὐτῇ, πολεμοῦσα αὐτῇ κατὰ κράτος, ἡ δ' αὖ πρωτεύουσα ἐν τοῖς τότε
χρόνοις τοῖς (692e) περὶ τὴν διανομήν, ἡ περὶ τὸ Ἄργος, παρακαλουμένη ἀμύνειν
τὸν βάρβαρον οὔθ' ὑπήκουσεν οὔτ' ἤμυνεν. Πολλὰ δὲ λέγων ἄν τις τὰ τότε
γενόμενα περὶ ἐκεῖνον τὸν πόλεμον, τῆς Ἑλλάδος οὐδαμῶς εὐσχήμονα ἂν
κατηγοροῖ· οὐδ' αὖ ἀμύνασθαι τήν γε Ἑλλάδα λέγων ὀρθῶς ἂν λέγοι,
| [3,692] la tempéra en alliant à la force présomptueuse que leur naissance donne
aux rois l'autorité que la vieillesse donne aux vieillards : il octroya à vingt-huit
d'entre eux un droit de suffrage dans les plus grandes affaires égal à celui dont
jouissaient les rois.
Enfin un troisième sauveur, voyant que l'esprit des gouvernants était encore trop
plein de sève et trop bouillonnant, y mit un frein par l'autorité des
éphores, assez voisine d'un pouvoir conféré par le sort; c'est ainsi que la
royauté mélangée chez vous avec des autorités nécessaires et maintenue dans de
justes bornes, se sauva elle-même et sauva l'État, au lieu qu'en suivant
Téménos et Cresphonte et les législateurs de ce temps, quels qu'ils fussent, on
n'aurait pas même sauvé la part d'Aristodème ; car ils n'étaient pas assez
habiles en législation; autrement, ils n'auraient jamais cru pouvoir modérer par
des serments un jeune prince revêtu d'une autorité qu'il pouvait porter jusqu'à
la tyrannie. Mais maintenant le dieu a fait voir ce que devait et ce que doit
être un gouvernement fait pour durer très longtemps, et il n'est pas besoin
d'être bien fin, comme je le disais tout à l'heure, pour reconnaître ces
choses, maintenant qu'elles sont arrivées. L'exemple que nous avons sous les
veux les rend faciles à voir. Mais s'il s'était trouvé alors un homme capable de
prévoir ces événements et de modérer ces monarchies, et des trois n'en faire
qu'une, les beaux projets qu'il eût pu faire auraient tout sauvé, et jamais
l'armée perse ni aucune autre ne se serait jetée sur la Grèce et ne nous eût
méprisés comme des gens de faible valeur.
(CLINIAS) C'est vrai.
(L'ATHÉNIEN)
En tout cas, les Grecs se déshonorèrent à se défendre comme ils le firent,
Clinias. Quand je dis qu'ils se déshonorèrent, je ne veux pas dire qu'ils ne
furent pas victorieux et ne remportèrent pas d'éclatantes victoires sur terre et
sur mer ; mais ce que je trouve honteux dans leur conduite d'alors, c'est que,
sur ces trois villes, il n'y en est qu'une qui se porta au secours de la Grèce
et que les deux autres étaient tellement dégénérées que l'une d'elles mit
obstacle au secours qu'on attendait de Lacédémone, en lui faisant la guerre avec
acharnement, et que l'autre, Argos, qui tenait le premier rang lors du partage,
invitée à repousser le barbare, n'entendit pas l'appel et n'envoya aucun
secours. On pourrait citer bien d'autres traits arrivés à l'occasion de cette
guerre, qui ne sont pas à l'honneur de la Grèce. On ne pourrait même pas dire,
si l'on veut dire la vérité, qu'elle se défendit.
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