HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 691

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[3,691] (691a) (Κλεινίας) Τὸ μὲν εἰκὸς καὶ τὸ πολύ, βασιλέων τοῦτ' εἶναι νόσημα ὑπερηφάνως ζώντων διὰ τρυφάς. (Ἀθηναῖος) Οὐκοῦν δῆλον ὡς πρῶτον τοῦτο οἱ τότε βασιλῆς ἔσχον, τὸ πλεονεκτεῖν τῶν τεθέντων νόμων, καὶ λόγῳ τε καὶ ὅρκῳ ἐπῄνεσαν, οὐ συνεφώνησαν αὑτοῖς, ἀλλὰ διαφωνία, ὡς ἡμεῖς φαμεν, οὖσα ἀμαθία μεγίστη, δοκοῦσα δὲ σοφία, πάντ' ἐκεῖνα διὰ πλημμέλειαν καὶ ἀμουσίαν τὴν πικρὰν διέφθειρεν; (Κλεινίας) Ἔοικε γοῦν. (691b) (Ἀθηναῖος) Εἶεν· τί δὴ τὸν νομοθέτην ἔδει τότε τιθέντα εὐλαβηθῆναι τούτου περὶ τοῦ πάθους τῆς γενέσεως; Ἆρ' πρὸς θεῶν νῦν μὲν οὐδὲν σοφὸν γνῶναι τοῦτο οὐδ' εἰπεῖν χαλεπόν, εἰ δὲ προϊδεῖν ἦν τότε, σοφώτερος ἂν ἦν ἡμῶν προϊδών; (Μέγιλλος) Τὸ ποῖον δὴ λέγεις; (Ἀθηναῖος) Εἰς τὸ γεγονὸς παρ' ὑμῖν, Μέγιλλε, ἔστιν νῦν γε κατιδόντα γνῶναι, καὶ γνόντα εἰπεῖν ῥᾴδιον, τότε ἔδει γίγνεσθαι. (Μέγιλλος) Σαφέστερον ἔτι λέγε. (Ἀθηναῖος) Τὸ τοίνυν σαφέστατον ἂν εἴη τὸ τοιόνδε. (Μέγιλλος) Τὸ ποῖον; Chap. XII. (691c) (Ἀθηναῖος) Ἐάν τις μείζονα διδῷ τοῖς ἐλάττοσι (δύναμιν) παρεὶς τὸ μέτριον, πλοίοις τε ἱστία καὶ σώμασιν τροφὴν καὶ ψυχαῖς ἀρχάς, ἀνατρέπεταί που πάντα, καὶ ἐξυβρίζοντα τὰ μὲν εἰς νόσους θεῖ, τὰ δ' εἰς ἔκγονον ὕβρεως ἀδικίαν. Τί οὖν δή ποτε λέγομεν; Ἆρά γε τὸ τοιόνδε, ὡς οὐκ ἔστ', φίλοι ἄνδρες, θνητῆς ψυχῆς φύσις ἥτις ποτὲ δυνήσεται τὴν μεγίστην ἐν ἀνθρώποις ἀρχὴν φέρειν νέα καὶ ἀνυπεύθυνος, (691d) ὥστε μὴ τῆς μεγίστης νόσου ἀνοίας πληρωθεῖσα αὑτῆς τὴν διάνοιαν, μῖσος ἔχειν πρὸς τῶν ἐγγύτατα φίλων, γενόμενον ταχὺ διέφθειρεν αὐτὴν καὶ πᾶσαν τὴν δύναμιν ἠφάνισεν αὐτῆς; Τοῦτ' οὖν εὐλαβηθῆναι γνόντας τὸ μέτριον μεγάλων νομοθετῶν. Ὡς οὖν δὴ τότε γενόμενον, νῦν ἔστιν μετριώτατα τοπάσαι· τὸ δ' ἔοικεν εἶναι. (Μέγιλλος) Τὸ ποῖον; (Ἀθηναῖος) Θεὸς εἶναι κηδόμενος ὑμῶν τις, ὃς τὰ μέλλοντα προορῶν, δίδυμον ὑμῖν φυτεύσας τὴν τῶν βασιλέων γένεσιν (691e) ἐκ μονογενοῦς, εἰς τὸ μέτριον μᾶλλον συνέστειλε. Καὶ μετὰ τοῦτο ἔτι φύσις τις ἀνθρωπίνη μεμειγμένη θείᾳ τινὶ δυνάμει, κατιδοῦσα ὑμῶν τὴν ἀρχὴν φλεγμαίνουσαν ἔτι, [3,691] (CLINIAS) On peut croire que c'est généralement une maladie des rois, chez qui le luxe engendre l'orgueil. (L'ATHÉNIEN) N'est-il pas évident que les rois de ce temps-là commirent la faute de s'arroger plus que les lois établies ne le leur permettaient et se mirent en désaccord avec eux-mêmes en reniant ce qu'ils avaient approuvé et juré ? Cette contradiction, qui est, comme nous le disons, la plus grande ignorance, mais qu'ils prirent pour de la sagesse, fit qu'ils perdirent tout par un manque de mesure et une ignorance amère. (CLINIAS) Il semble bien qu'il en fut ainsi. (L'ATHÉNIEN) Fort bien. Mais quelle précaution devait prendre le législateur de ce temps-là pour empêcher le mal de naître ? Au nom des dieux, n'est-il pas vrai qu'il n'y a pas de malice aujourd'hui à le voir, ni de difficulté à le dire ? mais pour le prévoir en ce temps-là il aurait fallu être plus habile que nous ne le sommes. (MÉGILLOS) Qu'entends-tu par là ? (L'ATHÉNIEN) Qu'on n'a maintenant qu'à regarder ce qui s'est passé chez vous, Mégillos; alors on n'aura pas de peine à voir, puis à dire ce qu'il aurait fallu faire. (MÉGILLOS) Explique-toi plus clairement. (L'ATHÉNIEN) Je ne puis rien dire de plus clair que ceci. (MÉGILLOS) Quoi ? Chap. XI. (L'ATHÉNIEN) Si, négligeant la mesure, on donne trop de force à des objets trop faibles, par exemple trop de voiles à un bateau, trop de nourriture au corps, trop d'autorité à l'âme, le bateau se renverse, l'excès de nourriture amène vite des maladies et l'excès d'autorité suscite l'injustice, fille de l'insolence. Que voulons-nous donc dire par là ? N'est-ce pas ceci, qu'il n'y a pas, mes amis, un seul être mortel, s'il est jeune et n'a de compte à rendre à personne, qui puisse jamais soutenir le poids du souverain pouvoir parmi les hommes, sans que la plus grave des maladies, l'ignorance, envahisse son âme et le fasse haïr de ses amis les plus proches, ce qui ne tarde pas à le perdre lui-même et à faire disparaître toute sa puissance ? Il n'appartient qu'aux grands législateurs, qui connaissent la mesure, de prévenir cet inconvénient. Quant à ce qui se passa en ce temps-là, il est très facile à présent de le conjecturer, et voici ce qui paraît vrai. (MÉGILLOS) Qu'est-ce ? (L'ATHÉNIEN) Un dieu qui vous protège, prévoyant l'avenir, a tiré d'une seule famille une double souche de rois, et a réduit leur autorité à plus de modération. Ensuite un homme dans l'âme duquel un pouvoir divin s'alliait à la nature humaine, voyant l'autorité royale trop gonflée encore,


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Dernière mise à jour : 6/10/2006