| [3,690] (690a) (Ἀθηναῖος) Εἶεν· 
ἀξιώματα δὲ δὴ τοῦ τε ἄρχειν καὶ ἄρχεσθαι ποῖά ἐστι καὶ πόσα, ἔν τε πόλεσιν 
μεγάλαις καὶ σμικραῖς ἔν τε οἰκίαις ὡσαύτως; Ἆρ' οὐχὶ ἓν μὲν τό τε πατρὸς καὶ 
μητρός; Καὶ ὅλως γονέας ἐκγόνων ἄρχειν ἀξίωμα ὀρθὸν πανταχοῦ ἂν εἴη; 
(Κλεινίας) Καὶ μάλα. (Ἀθηναῖος) Τούτῳ δέ γε ἑπόμενον γενναίους ἀγεννῶν ἄρχειν· 
καὶ τρίτον ἔτι τούτοις συνέπεται τὸ πρεσβυτέρους μὲν ἄρχειν δεῖν, νεωτέρους δὲ 
ἄρχεσθαι. (Κλεινίας) Τί μήν; (690b) (Ἀθηναῖος) Τέταρτον δ' αὖ δούλους μὲν 
ἄρχεσθαι, δεσπότας δὲ ἄρχειν. (Κλεινίας) Πῶς γὰρ οὔ; (Ἀθηναῖος) Πέμπτον γε οἶμαι 
τὸ κρείττονα μὲν ἄρχειν, τὸν ἥττω δὲ ἄρχεσθαι. (Κλεινίας) Μάλα γε ἀναγκαῖον 
ἀρχὴν εἴρηκας. (Ἀθηναῖος) Καὶ πλείστην γε ἐν σύμπασιν τοῖς ζῴοις οὖσαν καὶ 
κατὰ φύσιν, ὡς ὁ Θηβαῖος ἔφη ποτὲ Πίνδαρος. Τὸ δὲ μέγιστον, ὡς ἔοικεν, ἀξίωμα 
ἕκτον ἂν γίγνοιτο, ἕπεσθαι μὲν τὸν ἀνεπιστήμονα κελεῦον, τὸν δὲ φρονοῦντα 
ἡγεῖσθαί τε καὶ (690c) ἄρχειν. Καίτοι τοῦτό γε, ὦ Πίνδαρε σοφώτατε, σχεδὸν οὐκ 
ἂν παρὰ φύσιν ἔγωγε φαίην γίγνεσθαι, κατὰ φύσιν δέ, τὴν τοῦ νόμου ἑκόντων 
ἀρχὴν ἀλλ' οὐ βίαιον πεφυκυῖαν. (Κλεινίας) Ὀρθότατα λέγεις. (Ἀθηναῖος) Θεοφιλῆ 
δέ γε καὶ εὐτυχῆ τινα λέγοντες ἑβδόμην ἀρχήν, εἰς κλῆρόν τινα προάγομεν, καὶ 
λαχόντα μὲν ἄρχειν, δυσκληροῦντα δὲ ἀπιόντα ἄρχεσθαι τὸ δικαιότατον εἶναί 
φαμεν. (Κλεινίας) Ἀληθέστατα λέγεις. (690d) (Ἀθηναῖος) “Ὁρᾷς δή,” φαῖμεν ἄν, “ὦ 
νομοθέτα,” πρός τινα παίζοντες τῶν ἐπὶ νόμων θέσιν ἰόντων ῥᾳδίως, “ὅσα ἐστὶ 
πρὸς ἄρχοντας ἀξιώματα, καὶ ὅτι πεφυκότα πρὸς ἄλληλα ἐναντίως; Νῦν γὰρ δὴ 
στάσεων πηγήν τινα ἀνηυρήκαμεν ἡμεῖς, ἣν δεῖ σε θεραπεύειν. πρῶτον δὲ μεθ' 
ἡμῶν ἀνάσκεψαι πῶς τε καὶ τί παρὰ ταῦτα ἁμαρτόντες οἱ περί τε Ἄργος καὶ 
Μεσσήνην βασιλῆς αὑτοὺς ἅμα καὶ τὴν τῶν Ἑλλήνων δύναμιν, (690e) οὖσαν 
θαυμαστὴν ἐν τῷ τότε χρόνῳ, διέφθειραν. Ἆρ' οὐκ ἀγνοήσαντες τὸν Ἡσίοδον 
ὀρθότατα λέγοντα ὡς τὸ ἥμισυ τοῦ παντὸς πολλάκις ἐστὶ πλέον; Ὁπόταν ᾖ τὸ 
μὲν ὅλον λαμβάνειν ζημιῶδες, τὸ δ' ἥμισυ μέτριον, τότε τὸ μέτριον τοῦ ἀμέτρου 
πλέον ἡγήσατο, ἄμεινον ὂν χείρονος.” (Κλεινίας) Ὀρθότατά γε. (Ἀθηναῖος) Πότερον 
οὖν οἰόμεθα περὶ βασιλέας τοῦτ' ἐγγιγνόμενον ἑκάστοτε διαφθείρειν πρότερον, 
ἢ ἐν τοῖσιν δήμοις; 
 | [3,690] (L'ATHÉNIEN) 
Fort bien : mais dans les États grands ou petits, comme aussi dans les familles, 
quels sont les titres en vertu desquels les uns commandent et les autres 
obéissent, et combien y en a-t-il ? Le premier n'est-il pas celui de père et de 
mère, et, en général, ne reconnaît-on pas en tous pays que les parents sont 
naturellement qualifiés pour commander à leurs descendants ?
(CLINIAS) C'est bien certain.
(L'ATHÉNIEN) 
A la suite de ce premier titre, il y en a un deuxième, celui qu'ont les nobles 
de commander aux roturiers ; puis un troisième, en vertu duquel les plus vieux 
commandent et les plus jeunes obéissent.
(CLINIAS) Sans doute.
(L'ATHÉNIEN) 
Il y en a un quatrième, qui attribue le commandement aux maîtres et l'obéissance 
aux esclaves.
(CLINIAS) Sans contredit.
(L'ATHÉNIEN) 
Le cinquième est, je pense, celui qui veut que le plus fort commande et que le 
plus faible obéisse.
(CLINIAS) C'est un commandement imposé par force, celui-là.
(L'ATHÉNIEN) 
C'est aussi le plus commun chez tous les êtres et qui a, comme l'a dit autrefois 
Pindare le Thébain, un droit dans la nature. Mais le titre le plus grand, 
ce me semble, c'est le sixième, qui ordonne à l'ignorant d'obéir et au sage de 
guider et de commander; et cet empire, très sage Pindare, j'oserai dire qu'il 
n'est pas contraire à la nature, et que l'obéissance volontaire à la loi y est, 
au contraire, tout à fait conforme et ne lui fait pas du tout violence.
(CLINIAS) Tu as parfaitement raison.
(L'ATHÉNIEN) 
Mettons le sort pour le septième titre, qui dépend de la faveur des dieux et de 
la chance, et disons qu'il est très juste que le commandement revienne à celui 
qu'il a désigné, et l'obéissance à celui qu'il a rejeté.
(CLINIAS) Rien de plus vrai.
(L'ATHÉNIEN) 
Tu vois donc, législateur, pourrions-nous dire en badinant à quelqu'un de ceux 
qui se chargent facilement d'établir des lois, tu vois combien il existe de 
titres au commandement et qu'ils sont naturellement opposés les uns aux autres; 
car nous avons tout à l'heure découvert là une source de séditions, à laquelle 
tu dois porter remède. Considère donc d'abord avec nous en quoi les rois d'Argos 
et de Messène ont péché contre ces principes et comptent ils se perdirent, eux 
et la puissance de la Grèce, qui était en ce temps-là admirable. N'est-ce pas 
parce qu'ils n'ont pas connu le mot si juste d'Hésiode, que la moitié est 
souvent plus que le tout. Il jugeait que, lorsqu'on s'expose à un dommage en 
prenant le tout et que la moitié suffit, ce qui suffit est plus que ce qui 
excède la mesure, parce qu'il vaut mieux.
(CLINIAS) C'est très juste.
(L'ATHÉNIEN) 
Faut-il croire que cette erreur, qui les perd toujours, soit une erreur des rois 
plutôt que des peuples ? 
 |