HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre III

Page 688

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[3,688] VIII. (688a) (Ἀθηναῖος) Ναί, καὶ δὴ καὶ πολιτικόν γε ἄνδρα νομοθέτην ὡς ἀεὶ δεῖ πρὸς τοῦτο βλέποντα τιθέναι τὰς τάξεις τῶν νόμων, αὐτός τε ἐμνήσθην καὶ ὑμᾶς ἐπαναμιμνῄσκω, κατ' ἀρχὰς εἰ μεμνήμεθα τὰ λεχθέντα, ὅτι τὸ μὲν σφῷν ἦν παρακέλευμα ὡς χρεὼν εἴη τὸν ἀγαθὸν νομοθέτην πάντα πολέμου χάριν τὰ νόμιμα τιθέναι, τὸ δὲ ἐμὸν ἔλεγον ὅτι τοῦτο μὲν πρὸς μίαν ἀρετὴν οὐσῶν τεττάρων κελεύοι τίθεσθαι τοὺς νόμους, (688b) δέοι δὲ δὴ πρὸς πᾶσαν μὲν βλέπειν, μάλιστα δὲ καὶ πρὸς πρώτην τὴν τῆς συμπάσης ἡγεμόνα ἀρετῆς, φρόνησις δ' εἴη τοῦτο καὶ νοῦς καὶ δόξα μετ' ἔρωτός τε καὶ ἐπιθυμίας τούτοις ἑπομένης. ἥκει δὴ πάλιν λόγος εἰς ταὐτόν, καὶ λέγων ἐγὼ νῦν λέγω πάλιν ἅπερ τότε, εἰ μὲν βούλεσθε, ὡς παίζων, εἰ δ', ὡς σπουδάζων, ὅτι δή φημι εὐχῇ χρῆσθαι σφαλερὸν εἶναι νοῦν μὴ κεκτημένον, ἀλλὰ τἀναντία ταῖς βουλήσεσίν (688c) οἱ γίγνεσθαι. σπουδάζοντα δ' εἴ με τιθέναι βούλεσθε, τίθετε· πάνυ γὰρ οὖν προσδοκῶ νῦν ὑμᾶς εὑρήσειν, τῷ λόγῳ ἑπομένους ὃν ὀλίγον ἔμπροσθε προυθέμεθα, τῆς τῶν βασιλέων τε φθορᾶς καὶ ὅλου τοῦ διανοήματος οὐ δειλίαν οὖσαν τὴν αἰτίαν, οὐδ' ὅτι τὰ περὶ τὸν πόλεμον οὐκ ἠπίσταντο ἄρχοντές τε καὶ οὓς προσῆκεν ἄρχεσθαι, τῇ λοιπῇ δὲ πάσῃ κακίᾳ διεφθαρμένα, καὶ μάλιστα τῇ περὶ τὰ μέγιστα τῶν (688d) ἀνθρωπίνων πραγμάτων ἀμαθίᾳ. ταῦτ' οὖν ὡς οὕτω γέγονε περὶ τὰ τότε, καὶ νῦν, εἴ που, γίγνεται, καὶ ἐς τὸν ἔπειτα χρόνον οὐκ ἄλλως συμβήσεται, ἐὰν βούλησθε, πειράσομαι ἰὼν κατὰ τὸν ἑξῆς λόγον ἀνευρίσκειν τε καὶ ὑμῖν δηλοῦν κατὰ δύναμιν ὡς οὖσιν φίλοις. (Κλεινίας) Λόγῳ μὲν τοίνυν σε, ξένε, ἐπαινεῖν ἐπαχθέστερον, ἔργῳ δὲ σφόδρα ἐπαινεσόμεθα· προθύμως γὰρ τοῖς λεγομένοις ἐπακολουθήσομεν, ἐν οἷς γε ἐλεύθερος ἐπαινῶν καὶ μὴ μάλιστ' ἐστὶν καταφανής. (688e) (Ἀθηναῖος) Ἄριστ', Κλεινία, καὶ ποιῶμεν λέγεις. (Κλεινίας) Ἔσται ταῦτα, ἐὰν θεὸς ἐθέλῃ. Λέγε μόνον. Chap. IX. (Ἀθηναῖος) Φαμὲν δή νυν, καθ' ὁδὸν ἰόντες τὴν λοιπὴν τοῦ λόγου, τὴν μεγίστην ἀμαθίαν τότε ἐκείνην τὴν δύναμιν ἀπολέσαι καὶ νῦν ταὐτὸν τοῦτο πεφυκέναι ποιεῖν, ὥστε τόν γε νομοθέτην, εἰ τοῦθ' οὕτως ἔχει, πειρατέον ταῖς πόλεσιν φρόνησιν μὲν ὅσην δυνατὸν ἐμποιεῖν, τὴν δ' ἄνοιαν ὅτι μάλιστα ἐξαιρεῖν. (Κλεινίας) δῆλον. [3,688] Chap. VIII. (L'ATHÉNIEN) Oui, je vous ai dit moi-même en commençant et je vous rappelle, si vous voulez bien vous en souvenir, qu'un homme d'État qui légifère ne doit jamais perdre de vue la sagesse, en édictant les dispositions de ses lois. Vous prétendiez tous les deux qu'un bon législateur ne doit avoir en vue dans toute sa législation que la guerre ; moi, de mon côté, je disais que c'était vouloir qu'il rapportât toutes ses lois à une seule vertu, alors qu'il y en a quatre et qu'au contraire, il devait les avoir toutes en vue, principalement la première, qui commande à toutes les autres, à savoir la sagesse, la raison avec les goûts et les désirs qui s'y rapportent. Ainsi le discours nous ramène au même point, et moi qui parle, je répète à présent ce que je disais alors, en badinant, si vous voulez, puis sérieusement, qu'il est dangereux de faire des voeux, quand on manque de raison et qu'il peut nous arriver le contraire de ce que nous voulons. Maintenant, s'il vous plaît, écoutez-moi vous parler sérieusement ; car je compte bien à présent vous faire voir, si vous suivez le raisonnement que j'ai développé tout à l'heure, que ce qui perdit les rois et fit avorter leur projet, ce ne fut point le manque de courage, ou l'ignorance de la guerre chez les chefs et ceux qui leur devaient obéissance, mais que ce qui gâta tout, ce furent tous les autres vices et surtout l'ignorance des affaires humaines les plus importantes. Que les choses se soient passées ainsi en ce temps-là, qu'elles se passent encore de même aujourd'hui et qu'il n'en saurait être autrement à l'avenir, je vais essayer de le découvrir dans la suite de mon discours et de vous le faire voir comme à des amis du mieux que je pourrai. (CLINIAS) Comme des louanges en paroles pourraient te mettre à la gêne, nous te louerons en action, tant nous mettrons de zèle à suivre tes discours : c'est la manière dont un honnête homme témoigne son approbation ou son blâme. (L'ATHÉNIEN) C'est fort bien dit, Clinias : faisons donc ce que tu dis. (CLINIAS) Je le ferai, s'il plait à Dieu ; parle seulement. Chap. IX. (L'ATHÉNIEN) Je dis donc, pour reprendre le fil de ce discours, que ce fut la plus grande ignorance qui perdit cette fameuse puissance, et que cette ignorance est de nature à produire encore le même effet, de sorte que, les choses étant ainsi, il est du devoir du législateur d'essayer d'inspirer autant que possible la sagesse aux États et d'en bannir le plus possible l'ignorance. (CLINIAS) Cela est évident.


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Dernière mise à jour : 6/10/2006