HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Lois, livre II

Chapitre 14

  Chapitre 14

[2,14] XIV. (Ἀθηναῖος)
Οὐκοῦν αὖ ταύτης ἀρχὴ μὲν τῆς παιδιᾶς τὸ κατὰ (673d) φύσιν πηδᾶν εἰθίσθαι
πᾶν ζῷον, τὸ δὲ ἀνθρώπινον, ὡς ἔφαμεν, αἴσθησιν λαβὸν τοῦ ῥυθμοῦ ἐγέννησέν
τε ὄρχησιν καὶ ἔτεκεν, τοῦ δὲ μέλους ὑπομιμνῄσκοντος καὶ ἐγείροντος τὸν
ῥυθμόν, κοινωθέντ' ἀλλήλοις χορείαν καὶ παιδιὰν ἐτεκέτην.
(Κλεινίας)
Ἀληθέστατα.
(Ἀθηναῖος)
Καὶ τὸ μέν, φαμέν, ἤδη διεληλύθαμεν αὐτοῦ, τὸ δὲ πειρασόμεθα ἐφεξῆς διελθεῖν.
(Κλεινίας)
Πάνυ μὲν οὖν.
(Ἀθηναῖος)
Ἐπὶ τοίνυν τῇ τῆς μέθης χρείᾳ τὸν κολοφῶνα (673e) πρῶτον ἐπιθῶμεν, εἰ καὶ
σφῷν συνδοκεῖ.
(Κλεινίας)
Ποῖον δὴ καὶ τίνα λέγεις;
(Ἀθηναῖος)
Εἰ μέν τις πόλις ὡς οὔσης σπουδῆς τῷ ἐπιτηδεύματι τῷ νῦν εἰρημένῳ χρήσεται
μετὰ νόμων καὶ τάξεως, ὡς τοῦ σωφρονεῖν ἕνεκα μελέτῃ χρωμένη, καὶ τῶν
ἄλλων ἡδονῶν μὴ ἀφέξεται ὡσαύτως καὶ κατὰ τὸν αὐτὸν λόγον, τοῦ κρατεῖν
αὐτῶν ἕνεκα μηχανωμένη, τοῦτον μὲν τὸν τρόπον ἅπασι τούτοις χρηστέον· εἰ δ'
ὡς παιδιᾷ τε, καὶ ἐξέσται τῷ βουλομένῳ καὶ ὅταν βούληται καὶ μεθ' ὧν ἂν (674a)
βούληται πίνειν μετ' ἐπιτηδευμάτων ὡντινωνοῦν ἄλλων, οὐκ ἂν τιθείμην ταύτην
τὴν ψῆφον, ὡς δεῖ ποτε μέθῃ χρῆσθαι ταύτην τὴν πόλιν τοῦτον τὸν ἄνδρα,
ἀλλ' ἔτι μᾶλλον τῆς Κρητῶν καὶ Λακεδαιμονίων χρείας προσθείμην ἂν τῷ τῶν
Καρχηδονίων νόμῳ, μηδέποτε μηδένα ἐπὶ στρατοπέδου γεύεσθαι τούτου τοῦ
πώματος, ἀλλ' ὑδροποσίαις συγγίγνεσθαι τοῦτον τὸν χρόνον ἅπαντα, καὶ κατὰ
πόλιν μήτε δούλην μήτε δοῦλον γεύεσθαι μηδέποτε, μηδὲ ἄρχοντας τοῦτον τὸν
(674b) ἐνιαυτὸν ὃν ἂν ἄρχωσιν, μηδ' αὖ κυβερνήτας μηδὲ δικαστὰς ἐνεργοὺς
ὄντας οἴνου γεύεσθαι τὸ παράπαν, μηδ' ὅστις βουλευσόμενος εἰς βουλὴν ἀξίαν
τινὰ λόγου συνέρχεται, μηδέ γε μεθ' ἡμέραν μηδένα τὸ παράπαν εἰ μὴ
σωμασκίας νόσων ἕνεκα, μηδ' αὖ νύκτωρ ὅταν ἐπινοῇ τις παῖδας ποιεῖσθαι
ἀνὴρ καὶ γυνή. Καὶ ἄλλα δὲ πάμπολλα ἄν τις λέγοι ἐν οἷς τοῖς νοῦν τε καὶ
νόμον ἔχουσιν ὀρθὸν οὐ ποτέος (674c) οἶνος· ὥστε κατὰ τὸν λόγον τοῦτον οὐδ'
ἀμπελώνων ἂν πολλῶν δέοι οὐδ' ᾗτινι πόλει, τακτὰ δὲ τά τ' ἄλλ' ἂν εἴη
γεωργήματα καὶ πᾶσα δίαιτα, καὶ δὴ τά γε περὶ οἶνον σχεδὸν ἁπάντων
ἐμμετρότατα καὶ ὀλίγιστα γίγνοιτ' ἄν.
Οὗτος, ξένοι, ἡμῖν, εἰ συνδοκεῖ, κολοφὼν ἐπὶ τῷ περὶ οἴνου λόγῳ ῥηθέντι εἰρήσθω.
(Κλεινίας)
Καλῶς, καὶ συνδοκεῖ.
[2,14] XIV. (673c)
(L'ATHÉNIEN)
L'origine de ce divertissement est dans l'habitude qu'ont tous les animaux de
sauter naturellement ; mais d l'homme, nous l'avons dit, ayant reçu le sentiment
du rythme, a inventé et formé la danse ; ensuite la mélodie rappelant et
éveillant le rythme, les deux réunis ensemble ont enfanté la chorée et le jeu.
(CLINIAS)
C'est très vrai.
(L'ATHÉNIEN)
Nous avons déjà, dis-je, expliqué une de ces deux choses ; nous essayerons dans
la suite d'expliquer l'autre.
(CLINIAS)
Très bien.
(L'ATHÉNIEN)
Mais nous mettrons d'abord son couronnement à notre discussion sur l'utilité de
l'ivresse, si vous êtes tous les deux de mon avis.
(CLINIAS)
Qu'entends-tu par là ?
(L'ATHÉNIEN)
Si un État, attachant de l'importance à cette institution dont nous avons parlé,
en use suivant les lois et les règles, s'y exerce en vue de la tempérance et
goûte de même les autres plaisirs en s'appliquant à en être le maître, il ne
saurait, dans ces conditions, trop pratiquer tous ces divertissements. Mais si
l'on n'en use que pour s'amuser, et s'il est permis à qui le veut de boire quand
il veut et avec qui il veut et de quelque autre façon qu'on le veuille, je
n'admettrai jamais ni qu'un État, ni qu'un particulier s'abandonne à l'ivresse.
Je préférerais même à l'usage des Crétois et des Lacédémoniens celui des
Carthaginois, où la loi veut qu'aucun soldat ne goûte à cette boisson, lorsqu'il
est sous les armes, et qu'il ne boive que de l'eau tant qu'il est en campagne,
qu'aucun esclave, mâle ou femelle, n'y touche dans l'enceinte des remparts, ni
les magistrats pendant l'année où ils sont en charge, où elle en défend
absolument l'usage aux pilotes, et aux juges dans l'exercice de leurs fonctions,
et à tous ceux qui s'assemblent pour délibérer sur quelque résolution
importante, et à tout le monde pendant le jour, sauf pour se donner des forces
en soignant une maladie, et même pendant la nuit, quand un couple a dessein de
procréer des enfants. Et l'on pourrait énumérer un nombre infini de cas où le
bon sens et la loi doivent interdire l'usage du vin. A ce compte, aucune cité
n'aurait besoin de beaucoup de vignes, et le reste serait assigné à la culture
du sol et à tous les besoins de la vie, et la vigne serait bornée à la portion
la plus modique et la plus restreinte. Tel est, étranger, si vous partagez mon
avis, le couronnement que nous mettrons à notre discussion sur le vin.
(CLINIAS)
Il est beau et nous l'approuvons.


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Dernière mise à jour : 13/06/2006