HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

Page 199

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[199] ὡς εἰδυῖα κάλλιον (199a) τὰ περὶ τὸν πόλεμον καὶ γιγνόμενα καὶ γενησόμενα· καὶ νόμος οὕτω τάττει, μὴ τὸν μάντιν τοῦ στρατηγοῦ ἄρχειν, ἀλλὰ τὸν στρατηγὸν τοῦ μάντεως. Φήσομεν ταῦτα, Λάχης; ΛΑΧΗΣ Φήσομεν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τί δέ; Σὺ ἡμῖν, Νικία, σύμφῃς περὶ τῶν αὐτῶν τὴν αὐτὴν ἐπιστήμην καὶ ἐσομένων καὶ γιγνομένων καὶ γεγονότων ἐπαί̈ειν; ΝΙΚΙΑΣ Ἔγωγε· δοκεῖ γάρ μοι οὕτως, Σώκρατες. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν, ἄριστε, καὶ ἀνδρεία τῶν δεινῶν ἐπιστήμη (199b) ἐστὶν καὶ θαρραλέων, ὡς φῄς· γάρ; ΝΙΚΙΑΣ Ναί. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τὰ δὲ δεινὰ ὡμολόγηται καὶ τὰ θαρραλέα τὰ μὲν μέλλοντα ἀγαθά, τὰ δὲ μέλλοντα κακὰ εἶναι. ΝΙΚΙΑΣ Πάνυ γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ δέ γ' αὐτὴ ἐπιστήμη τῶν αὐτῶν καὶ μελλόντων καὶ πάντως ἐχόντων εἶναι. ΝΙΚΙΑΣ Ἔστι ταῦτα. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐ μόνον ἄρα τῶν δεινῶν καὶ θαρραλέων ἀνδρεία ἐπιστήμη ἐστίν· οὐ γὰρ μελλόντων μόνον πέρι τῶν ἀγαθῶν τε καὶ κακῶν ἐπαί̈ει, ἀλλὰ καὶ γιγνομένων καὶ γεγονότων (199c) καὶ πάντως ἐχόντων, ὥσπερ αἱ ἄλλαι ἐπιστῆμαι. ΝΙΚΙΑΣ Ἔοικέν γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Μέρος ἄρα ἀνδρείας ἡμῖν, Νικία, ἀπεκρίνω σχεδόν τι τρίτον· καίτοι ἡμεῖς ἠρωτῶμεν ὅλην ἀνδρείαν ὅτι εἴη. Καὶ νῦν δή, ὡς ἔοικεν, κατὰ τὸν σὸν λόγον οὐ μόνον δεινῶν τε καὶ θαρραλέων ἐπιστήμη ἀνδρεία ἐστίν, ἀλλὰ σχεδόν τι περὶ πάντων ἀγαθῶν τε καὶ κακῶν καὶ πάντως ἐχόντων, ὡς (199d) νῦν αὖ σὸς λόγος, ἀνδρεία ἂν εἴη. Οὕτως αὖ μετατίθεσθαι πῶς λέγεις, Νικία; ΝΙΚΙΑΣ Ἔμοιγε δοκεῖ, Σώκρατες. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Δοκεῖ οὖν σοι, δαιμόνιε, ἀπολείπειν ἄν τι τοιοῦτος ἀρετῆς, εἴπερ εἰδείη τά τε ἀγαθὰ πάντα καὶ παντάπασιν ὡς γίγνεται καὶ γενήσεται καὶ γέγονε, καὶ τὰ κακὰ ὡσαύτως; καὶ τοῦτον οἴει ἂν σὺ ἐνδεᾶ εἶναι σωφροσύνης δικαιοσύνης τε καὶ ὁσιότητος, γε μόνῳ προσήκει καὶ περὶ θεοὺς καὶ περὶ ἀνθρώπους ἐξευλαβεῖσθαί τε τὰ δεινὰ καὶ τὰ (199e) μή, καὶ τἀγαθὰ πορίζεσθαι, ἐπισταμένῳ ὀρθῶς προσομιλεῖν; ΝΙΚΙΑΣ Λέγειν τὶ Σώκρατές μοι δοκεῖς. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκ ἄρα, Νικία, μόριον ἀρετῆς ἂν εἴη τὸ νῦν σοι λεγόμενον, ἀλλὰ σύμπασα ἀρετή. ΝΙΚΙΑΣ Ἔοικεν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Καὶ μὴν ἔφαμέν γε τὴν ἀνδρείαν μόριον εἶναι ἓν τῶν τῆς ἀρετῆς. ΝΙΚΙΑΣ Ἔφαμεν γάρ. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τὸ δέ γε νῦν λεγόμενον οὐ φαίνεται. ΝΙΚΙΑΣ Οὐκ ἔοικεν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκ ἄρα ηὑρήκαμεν, Νικία, ἀνδρεία ὅτι ἔστιν. ΝΙΚΙΑΣ Οὐ φαινόμεθα. [199] comme sachant beaucoup mieux (199a) dans tout ce qui regarde la guerre et ce qui arrive et ce qui doit arriver. La loi même ordonne, non pas que le devin commandera au général, mais que le général commandera au devin. N'est-ce pas là ce que nous disons, Lachès ? LACHÈS. C'est cela même. SOCRATE. Et toi, Nicias, conviens-tu aussi avec nous, que la science d'une chose est toujours la même, soit qu'elle juge du passé, du présent, ou de l'avenir? NICIAS. Je l'accorde, Socrate, et je le crois comme vous. SOCRATE. Et maintenant, ô excellent Nicias! le courage est la science de ce qui est à craindre (199b) et de ce qui ne l'est pas. Tel est ton avis, je pense? NICIAS. Oui. SOCRATE. Et nous sommes convenus que par ce qui est à craindre et ce qui ne l'est pas, il faut entendre les biens ou les maux à venir? NICIAS. En effet. SOCRATE. Et qu'une science est toujours la même et pour l'avenir et pour tous les temps en général? NICIAS. Il est vrai. SOCRATE. Le courage n'est donc pas uniquement la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l'est pas ; car elle ne connaît pas seulement les biens et les maux à venir, mais les biens et les maux présents et passés, tous les biens (199c) et tous les maux en général, comme les autres sciences. NICIAS. Il semble bien. SOCRATE. Alors, tu ne nous aurais parlé, Nicias, que de la troisième partie du courage, tandis que nous voulions connaître le courage dans toute son étendue. Mais d'après ce que tu dis, je présume maintenant qu'outre la science de ce qui est à craindre et de ce qui ne l'est pas, le courage serait encore, (199d) selon toi, la science de tous les biens et de tous les maux, en général. Est-ce bien là cette fois ton opinion, ou que veux-tu dire? NICIAS. Oui, c'est là ce que je pense. SOCRATE. Mais alors, mon très cher Nicias, penses-tu qu'il manquât encore quelque partie de la vertu à celui qui posséderait la science de tous les biens et de tous les maux, quels qu'ils soient, passés, présents et futurs? Un tel homme aurait-il encore besoin de la sagesse, de la justice et de la piété, lui qui déjà serait en état d'éviter ou de se procurer tous les maux et tous les biens qui lui peuvent arriver de la part des dieux et des hommes, (199e) qui saurait enfin comment s'y prendre en toutes choses? NICIAS. Ce que tu dis-là, Socrate, me paraît assez juste. SOCRATE. Ce n'est donc pas une partie de la vertu, mais bien toute la vertu que tu nous a définie? NICIAS. Il semble. SOCRATE. Cependant nous avions dit que le courage n'en est qu'une partie. NICIAS. Nous l'avions dit, il est vrai. SOCRATE. Mais il n'en va plus ainsi, d'après notre définition actuelle. NICIAS. Je l'avoue. SOCRATE. Nous n'avons donc pas trouvé, Nicias, ce que c'est que le courage. NICIAS. Non, à ce qu'il paraît.


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Dernière mise à jour : 17/02/2010