HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

Page 198

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[198] ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἀλλὰ δοκεῖ. σὺ δέ, Νικία, λέγε ἡμῖν πάλιν ἐξ (198a) ἀρχῆς· οἶσθ' ὅτι τὴν ἀνδρείαν κατ' ἀρχὰς τοῦ λόγου ἐσκοποῦμεν ὡς μέρος ἀρετῆς σκοποῦντες; ΝΙΚΙΑΣ Πάνυ γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν καὶ σὺ τοῦτο ἀπεκρίνω ὡς μόριον, ὄντων δὴ καὶ ἄλλων μερῶν, σύμπαντα ἀρετὴ κέκληται; ΝΙΚΙΑΣ Πῶς γὰρ οὔ; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἆρ' οὖν ἅπερ ἐγὼ καὶ σὺ ταῦτα λέγεις; Ἐγὼ δὲ καλῶ πρὸς ἀνδρείᾳ σωφροσύνην καὶ δικαιοσύνην καὶ ἄλλ' ἄττα τοιαῦτα. οὐ καὶ σύ; (198b) ΝΙΚΙΑΣ Πάνυ μὲν οὖν. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἔχε δή. Ταῦτα μὲν γὰρ ὁμολογοῦμεν, περὶ δὲ τῶν δεινῶν καὶ θαρραλέων σκεψώμεθα, ὅπως μὴ σὺ μὲν ἄλλ' ἄττα ἡγῇ, ἡμεῖς δὲ ἄλλα. μὲν οὖν ἡμεῖς ἡγούμεθα, φράσομέν σοι· σὺ δὲ ἂν μὴ ὁμολογῇς, διδάξεις. ἡγούμεθα δ' ἡμεῖς δεινὰ μὲν εἶναι καὶ δέος παρέχει, θαρραλέα δὲ μὴ δέος παρέχει - δέος δὲ παρέχει οὐ τὰ γεγονότα οὐδὲ τὰ παρόντα τῶν κακῶν, ἀλλὰ τὰ προσδοκώμενα· δέος γὰρ εἶναι προσδοκίαν μέλλοντος κακοῦ - οὐχ οὕτω καὶ συνδοκεῖ, Λάχης; (198c) ΛΑΧΗΣ Πάνυ γε σφόδρα, Σώκρατες. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τὰ μὲν ἡμέτερα τοίνυν, Νικία, ἀκούεις, ὅτι δεινὰ μὲν τὰ μέλλοντα κακά φαμεν εἶναι, θαρραλέα δὲ τὰ μὴ κακὰ ἀγαθὰ μέλλοντα· σὺ δὲ ταύτῃ ἄλλῃ περὶ τούτων λέγεις; ΝΙΚΙΑΣ Ταύτῃ ἔγωγε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τούτων δέ γε τὴν ἐπιστήμην ἀνδρείαν προσαγορεύεις; ΝΙΚΙΑΣ Κομιδῇ γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἔτι δὴ τὸ τρίτον σκεψώμεθα εἰ συνδοκεῖ σοί τε καὶ ἡμῖν. ΝΙΚΙΑΣ Τὸ ποῖον δὴ τοῦτο; (198d) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἐγὼ δὴ φράσω. Δοκεῖ γὰρ δὴ ἐμοί τε καὶ τῷδε, περὶ ὅσων ἐστὶν ἐπιστήμη, οὐκ ἄλλη μὲν εἶναι περὶ γεγονότος εἰδέναι ὅπῃ γέγονεν, ἄλλη δὲ περὶ γιγνομένων ὅπῃ γίγνεται, ἄλλη δὲ ὅπῃ ἂν κάλλιστα γένοιτο καὶ γενήσεται τὸ μήπω γεγονός, ἀλλ' αὐτή. Οἷον περὶ τὸ ὑγιεινὸν εἰς ἅπαντας τοὺς χρόνους οὐκ ἄλλη τις ἰατρική, μία οὖσα, ἐφορᾷ καὶ γιγνόμενα καὶ γεγονότα καὶ γενησόμενα ὅπῃ (198e) γενήσεται· καὶ περὶ τὰ ἐκ τῆς γῆς αὖ φυόμενα γεωργία ὡσαύτως ἔχει· καὶ δήπου τὰ περὶ τὸν πόλεμον αὐτοὶ ἂν μαρτυρήσαιτε ὅτι στρατηγία κάλλιστα προμηθεῖται τά τε ἄλλα καὶ περὶ τὸ μέλλον ἔσεσθαι, οὐδὲ τῇ μαντικῇ οἴεται δεῖν ὑπηρετεῖν ἀλλὰ ἄρχειν, [198] SOCRATE. Certainement; ainsi, Nicias, reprenons dès (198a) le commencement; tu sais que d'abord nous avons regardé le courage comme une partie de la vertu. NICIAS. Oui. SOCRATE. Tu as répondu dans ce sens; or, si elle n'est qu'une partie, il doit y en avoir d'autres parties, qui toutes ensemble sont appelées du nom de vertu ? NICIAS. Sans doute. SOCRATE. Tu reconnais que ce sont les mêmes parties que j'y trouve : outre le courage, je compte encore la sagesse, la justice, et beaucoup d'autres parties; et toi de même, n'est-ce pas? (198b) NICIAS. Assurément. SOCRATE. Bon, nous voilà d'accord là-dessus ; quant aux choses que tu trouves à craindre ou à ne pas craindre, voyons si peut-être tu les entends d'une autre manière que nous. Nous allons te dire ce que nous en pensons; et si tu n'es pas de notre avis, tu nous apprendras le tien. Nous regardons comme une chose à craindre, tout ce qui inspire de la peur ; et comme une chose qui n'est pas à craindre, tout ce qui n'inspire aucune peur. Or, la peur ne nous vient ni des maux passés ni des maux présents, mais de ceux qui nous menacent ; car la peur n'est que l'attente d'un mal à venir. N'es-tu pas de mon avis, Lachès? (198c) LACHÈS. Certainement. SOCRATE. Voilà donc notre sentiment, Nicias. Selon nous, ce qui est à craindre, ce sont les maux à venir, et ce qui n'est pas à craindre, ce serait un avenir qui paraîtrait bon, ou du moins qui ne paraîtrait pas mauvais. Est-ce comme cela que tu l'entends toi-même? NICIAS. Tout-à-fait. SOCRATE. Et la science de ces choses, voilà ce que tu appelles le courage? NICIAS. Oui. SOCRATE. Passons à un troisième point, et voyons si tu seras encore cette fois de notre avis. NICIAS. Quel est-il ? (198d) SOCRATE. Je vais te le dire. Nous pensons, Lachès et moi, qu'une science, si elle existe, est absolue et s'applique également et au passé et au présent et à l'avenir. Par exemple, pour la santé, la médecine qui en est la seule science, n'est pas circonscrite (198e) dans tel ou tel temps. Il en est de même de l'agriculture, pour tout ce qui croît sur la terre. A la guerre, vous pouvez témoigner vous-même que la science du général s'étend également sur l'avenir et sur tout le reste ; qu'elle ne croit pas devoir se soumettre à la science du devin, mais au contraire lui commander,


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Dernière mise à jour : 17/02/2010