HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

Page 200

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[200] ΛΑΧΗΣ Καὶ μὴν ἔγωγε, φίλε Νικία, ᾤμην σε εὑρήσειν, (200a) ἐπειδὴ ἐμοῦ κατεφρόνησας Σωκράτει ἀποκριναμένου· πάνυ δὴ μεγάλην ἐλπίδα εἶχον, ὡς τῇ παρὰ τοῦ Δάμωνος σοφίᾳ αὐτὴν ἀνευρήσεις. ΝΙΚΙΑΣ Εὖ γε, Λάχης, ὅτι οὐδὲν οἴει σὺ ἔτι πρᾶγμα εἶναι ὅτι αὐτὸς ἄρτι ἐφάνης ἀνδρείας πέρι οὐδὲν εἰδώς, ἀλλ' εἰ καὶ ἐγὼ ἕτερος τοιοῦτος ἀναφανήσομαι, πρὸς τοῦτο βλέπεις, καὶ οὐδὲν ἔτι διοίσει, ὡς ἔοικε, σοὶ μετ' ἐμοῦ μηδὲν εἰδέναι ὧν προσήκει ἐπιστήμην ἔχειν ἀνδρὶ οἰομένῳ τὶ εἶναι. Σὺ (200b) μὲν οὖν μοι δοκεῖς ὡς ἀληθῶς ἀνθρώπειον πρᾶγμα ἐργάζεσθαι οὐδὲ πρὸς σαυτὸν βλέπειν ἀλλὰ πρὸς τοὺς ἄλλους· ἐγὼ δ' οἶμαι ἐμοὶ περὶ ὧν ἐλέγομεν νῦν τε ἐπιεικῶς εἰρῆσθαι, καὶ εἴ τι αὐτῶν μὴ ἱκανῶς εἴρηται, ὕστερον ἐπανορθώσεσθαι καὶ μετὰ Δάμωνος - οὗ σύ που οἴει καταγελᾶν, καὶ ταῦτα οὐδ' ἰδὼν πώποτε τὸν Δάμωνα - καὶ μετ' ἄλλων· καὶ ἐπειδὰν βεβαιώσωμαι αὐτά, διδάξω καὶ σέ, καὶ οὐ φθονήσω· δοκεῖς (200c) γάρ μοι καὶ μάλα σφόδρα δεῖσθαι μαθεῖν. ΛΑΧΗΣ Σοφὸς γάρ τοι σὺ εἶ, Νικία. Ἀλλ' ὅμως ἐγὼ Λυσιμάχῳ τῷδε καὶ Μελησίᾳ συμβουλεύω σὲ μὲν καὶ ἐμὲ περὶ τῆς παιδείας τῶν νεανίσκων χαίρειν ἐᾶν, Σωκράτη δὲ τουτονί, ὅπερ ἐξ ἀρχῆς ἔλεγον, μὴ ἀφιέναι· εἰ δὲ καὶ ἐμοὶ ἐν ἡλικίᾳ ἦσαν οἱ παῖδες, ταὐτὰ ἂν ταῦτ' ἐποίουν. ΝΙΚΙΑΣ Ταῦτα μὲν κἀγὼ συγχωρῶ· ἐάνπερ ἐθέλῃ Σωκράτης τῶν μειρακίων ἐπιμελεῖσθαι, μηδένα ἄλλον ζητεῖν. Ἐπεὶ κἂν (200d) ἐγὼ τὸν Νικήρατον τούτῳ ἥδιστα ἐπιτρέποιμι, εἰ ἐθέλοι οὗτος· ἀλλὰ γὰρ ἄλλους μοι ἑκάστοτε συνίστησιν, ὅταν τι αὐτῷ περὶ τούτου μνησθῶ, αὐτὸς δὲ οὐκ ἐθέλει. Ἀλλ' ὅρα, Λυσίμαχε, εἴ τι σοῦ ἂν μᾶλλον ὑπακούοι Σωκράτης. ΛΥΣΙΜΑΧΟΣ Δίκαιόν γέ τοι, Νικία, ἐπεὶ καὶ ἐγὼ τούτῳ πολλὰ ἂν ἐθελήσαιμι ποιεῖν, οὐκ ἂν ἄλλοις πάνυ πολλοῖς ἐθέλοιμι. Πῶς οὖν φῄς, Σώκρατες; ὑπακούσῃ τι καὶ συμπροθυμήσῃ ὡς βελτίστοις γενέσθαι τοῖς μειρακίοις; (200e) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Καὶ γὰρ ἂν δεινὸν εἴη, Λυσίμαχε, τοῦτό γε, μὴ ἐθέλειν τῳ συμπροθυμεῖσθαι ὡς βελτίστῳ γενέσθαι. Εἰ μὲν οὖν ἐν τοῖς διαλόγοις τοῖς ἄρτι ἐγὼ μὲν ἐφάνην εἰδώς, τώδε δὲ μὴ εἰδότε, δίκαιον ἂν ἦν ἐμὲ μάλιστα ἐπὶ τοῦτο τὸ ἔργον παρακαλεῖν, νῦν δ' ὁμοίως γὰρ πάντες ἐν ἀπορίᾳ ἐγενόμεθα· τί οὖν ἄν τις ἡμῶν τίνα προαιροῖτο; [200] LACHÈS. J'ai cru pourtant, mon cher Nicias, que tu ne manquerais pas de le trouver, (200a) à voir ton air dédaigneux quand je répondais à Socrate; et j'avais en vérité grand espoir qu'avec le secours de la sagesse de Damon tu en viendrais à bout. NICIAS. A merveille, Lachès : tu ne t'embarrasses guère d'avoir paru tout à l'heure ne rien entendre au courage, pourvu que je paraisse aussi peu habile que toi ; et il semble qu'il te soit d'ailleurs indifférent de ne pas savoir plus que moi une chose que devrait connaître tout homme qui se croit quelque valeur. Je reconnais bien ici la nature humaine : tu (200b) regardes les autres sans faire attention à toi-même. Pour moi, je pense avoir passablement répondu à la question, et s'il reste encore quelque chose à éclaircir, j'espère par la suite en venir à bout et avec le secours de ce Damon, dont tu as cru devoir te moquer sans l'avoir pourtant jamais vu, et avec le secours de beaucoup d'autres habiles gens. Quand je serai bien instruit, je te ferai part de ma science; je ne veux pas te la cacher, car tu m'as l'air (200c) d'avoir encore grand besoin d'apprendre. LACHÈS. Tu es assurément fort sage, Nicias, toutefois je conseille à Lysimaque et à Mélésias de ne pas s'adresser davantage à toi ni à moi sur ce qui regarde l'éducation de leurs enfants; et s'ils m'en croient, comme je le disais d'abord, ils s'attacheront à Socrate. Si mes enfants étaient en âge, voilà le parti que je prendrais. NICIAS. Je n'ai rien à dire à cela; si Socrate veut bien s'occuper de ces jeunes gens, il ne faut point chercher d'autre maître; et je suis tout prêt à lui confier (200d) mon fils Nicérate, s'il consent à s'en charger. Mais quand je lui en parle, il me renvoie à d'autres, et me refuse ses soins. Vois donc, Lysimaque, si tu auras plus de crédit auprès de lui. LYSIMAQUE. Cela devrait être au moins, Nicias, car je ferais pour lui ce que je ne ferais pas pour beaucoup d'autres. Qu'en dis-tu, Socrate, te laisseras-tu fléchir, et voudras-tu aider ces jeunes gens à devenir meilleurs? (200e) SOCRATE. En vérité, il faudrait être bien étrange, pour ne vouloir pas aider quelqu'un à devenir meilleur; et si dans cette conversation j'avais paru fort habile et les autres ignorants, alors vous pourriez avoir raison de me choisir préférablement à tout autre ; mais puisque nous nous sommes trouvés tous dans le même embarras, pourquoi accorder la préférence à l'un de nous?


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Dernière mise à jour : 17/02/2010