HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Lachès (dialogue complet)

Page 191

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[191] (191a) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ἐγὼ φράσω, ἐὰν οἷός τε γένωμαι. Ἀνδρεῖός που οὗτος, ὃν καὶ σὺ λέγεις, ὃς ἂν ἐν τῇ τάξει μένων μάχηται τοῖς πολεμίοις. ΛΑΧΗΣ Ἐγὼ γοῦν φημι. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Καὶ γὰρ ἐγώ. Ἀλλὰ τί αὖ ὅδε, ὃς ἂν φεύγων μάχηται τοῖς πολεμίοις ἀλλὰ μὴ μένων; ΛΑΧΗΣ Πῶς φεύγων; ΣΩΚΡΑΤΗΣ Ὥσπερ που καὶ Σκύθαι λέγονται οὐχ ἧττον φεύγοντες διώκοντες μάχεσθαι, καὶ Ὅμηρός που ἐπαινῶν τοὺς τοῦ Αἰνείου ἵππους κραιπνὰ μάλ' ἔνθα καὶ ἔνθα. (191b) Ἔφη αὐτοὺς ἐπίστασθαι διώκειν ἠδὲ φέβεσθαι· καὶ αὐτὸν τὸν Αἰνείαν κατὰ τοῦτ' ἐνεκωμίασε, κατὰ τὴν τοῦ φόβου ἐπιστήμην, καὶ εἶπεν αὐτὸν εἶναι μήστωρα φόβοιο. ΛΑΧΗΣ Καὶ καλῶς γε, Σώκρατες· περὶ ἁρμάτων γὰρ ἔλεγε. Καὶ σὺ τὸ τῶν Σκυθῶν ἱππέων πέρι λέγεις· τὸ μὲν γὰρ ἱππικὸν (τὸ ἐκείνων) οὕτω μάχεται, τὸ δὲ ὁπλιτικὸν (τό γε τῶν Ἑλλήνων), ὡς ἐγὼ λέγω. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Πλήν γ' ἴσως, Λάχης, τὸ Λακεδαιμονίων. Λακεδαιμονίους (191c) γάρ φασιν ἐν Πλαταιαῖς, ἐπειδὴ πρὸς τοῖς γερροφόροις ἐγένοντο, οὐκ ἐθέλειν μένοντας πρὸς αὐτοὺς μάχεσθαι, ἀλλὰ φεύγειν, ἐπειδὴ δ' ἐλύθησαν αἱ τάξεις τῶν Περσῶν, ἀναστρεφομένους ὥσπερ ἱππέας μάχεσθαι καὶ οὕτω νικῆσαι τὴν ἐκεῖ μάχην. ΛΑΧΗΣ Ἀληθῆ λέγεις. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τοῦτο τοίνυν ἄρτι ἔλεγον, ὅτι ἐγὼ αἴτιος μὴ καλῶς σε ἀποκρίνασθαι, ὅτι οὐ καλῶς ἠρόμην - βουλόμενος (191d) γάρ σου πυθέσθαι μὴ μόνον τοὺς ἐν τῷ ὁπλιτικῷ ἀνδρείους, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐν τῷ ἱππικῷ καὶ ἐν σύμπαντι τῷ πολεμικῷ εἴδει, καὶ μὴ μόνον τοὺς ἐν τῷ πολέμῳ, ἀλλὰ καὶ τοὺς ἐν τοῖς πρὸς τὴν θάλατταν κινδύνοις ἀνδρείους ὄντας, καὶ ὅσοι γε πρὸς νόσους καὶ ὅσοι πρὸς πενίας καὶ πρὸς τὰ πολιτικὰ ἀνδρεῖοί εἰσιν, καὶ ἔτι αὖ μὴ μόνον ὅσοι πρὸς λύπας ἀνδρεῖοί εἰσιν φόβους, ἀλλὰ καὶ πρὸς ἐπιθυμίας ἡδονὰς δεινοὶ (191e) μάχεσθαι, καὶ μένοντες καὶ ἀναστρέφοντες - εἰσὶ γάρ πού τινες, Λάχης, καὶ ἐν τοῖς τοιούτοις ἀνδρεῖοι - ΛΑΧΗΣ Καὶ σφόδρα, Σώκρατες. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὐκοῦν ἀνδρεῖοι μὲν πάντες οὗτοί εἰσιν, ἀλλ' οἱ μὲν ἐν ἡδοναῖς, οἱ δ' ἐν λύπαις, οἱ δ' ἐν ἐπιθυμίαις, οἱ δ' ἐν φόβοις τὴν ἀνδρείαν κέκτηνται· οἱ δέ γ' οἶμαι δειλίαν ἐν τοῖς αὐτοῖς τούτοις. ΛΑΧΗΣ Πάνυ γε. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τί ποτε ὂν ἑκάτερον τούτων; Τοῦτο ἐπυνθανόμην. Πάλιν οὖν πειρῶ εἰπεῖν ἀνδρείαν πρῶτον τί ὂν ἐν πᾶσι τούτοις ταὐτόν ἐστιν· οὔπω καταμανθάνεις λέγω; ΛΑΧΗΣ Οὐ πάνυ τι. [191] (191a) SOCRATE. Je vais te le dire, si j'en suis capable. L'homme courageux est, comme tu le dis, celui qui combat l'ennemi en gardant bien son poste. LACHÈS. Oui, c'est ce que je dis. SOCRATE. Et moi aussi ; mais celui qui combat l'ennemi en fuyant et sans garder son poste ? LACHÈS. Comment, en fuyant? SOCRATE. Comme les Scythes, par exemple, qui ne combattent pas moins en fuyant qu'en poursuivant; ou, comme Homère dit en quelque endroit pour louer les chevaux d'Énée, « qu'ils savaient se porter de tous les côtés, habiles à poursuivre et à fuir ». (191b) Et ne loue-t-il pas Énée lui-même, pour avoir su se laisser intimider à propos, puisqu'il l'appelle savant à fuir. LACHÈS. Il a bien raison, Socrate ; car il parle de chars en cet endroit ; et lorsque tu nous parles des Scythes, il s'agit de leur cavalerie; elle combat de cette manière, au lieu que notre infanterie grecque combat comme je le dis. SOCRATE. Excepté pourtant celle des Lacédémoniens ; (191c) car j'ai ouï dire qu'à la bataille de Platée, ayant affaire à des troupes armées de boucliers, ils ne jugèrent pas à propos de combattre de pied ferme ; ils prirent la fuite, et, quand les Perses eurent rompu les rangs, ils se retournèrent à la manière de la cavalerie, et par ce stratagème remportèrent la victoire. LACHÈS. Il est vrai. SOCRATE. Voilà pourquoi je te disais tout à l'heure que c'était ma faute si tu n'avais pas bien répondu, parce que je t'avais mal interrogé; je voulais (191d) savoir ce que c'était que le courage, non seulement pour l'infanterie, mais aussi pour la cavalerie et pour toutes les manières de faire la guerre, et je n'entendais pas parler uniquement du courage sur le champ de bataille, mais aussi dans les dangers de la mer, dans les maladies, dans la pauvreté, dans la conduite politique; et plus encore dans la lutte contre le chagrin et la crainte, surtout dans celle contre le désir et le plaisir, (191e) soit que le courage se montre par la résistance ou par la fuite. Car tu conviendras, Lachès, que le courage s'étend sur toutes ces choses. LACHÈS. Certainement, Socrate. SOCRATE. Tous ceux qui possèdent ces diverses formes de courage, sont donc vaillants. Les uns font preuve de courage contre le plaisir, les autres contre le chagrin; ceux-là contre le désir, ceux-ci contre la crainte; tandis que d'autres, au contraire, ne leur opposent que la lâcheté. LACHÈS. Sans contredit. SOCRATE. Je voulais justement savoir ce que c'est que chacun de ces deux contraires, le courage et la lâcheté. Commençons par le courage, et tâche de me dire quel est son caractère commun, quelles que soient les occasions où il se développe. Ne comprends-tu pas encore ce que je veux dire ? LACHÈS. Non, pas encore tout-à-fait.


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Dernière mise à jour : 17/02/2010