| [287] (Ἱππίας) 
Οὐδεὶς μέντοι· φαῦλον γὰρ ἂν εἴη τὸ ἐμὸν πρᾶγμα (287a) καὶ ἰδιωτικόν. 
(Σωκράτης) 
Εὖ γε νὴ τὴν Ἥραν λέγεις, ὦ Ἱππία, εἰ χειρωσόμεθα τὸν ἄνδρα. Ἀτὰρ μή τι 
κωλύω μιμούμενος ἐγὼ ἐκεῖνον, ἐὰν σοῦ ἀποκρινομένου ἀντιλαμβάνωμαι τῶν 
λόγων, ἵνα ὅτι μάλιστά με ἐκμελετήσῃς; Σχεδὸν γάρ τι ἔμπειρός εἰμι τῶν 
ἀντιλήψεων. Εἰ οὖν μή τί σοι διαφέρει, βούλομαι ἀντιλαμβάνεσθαι, ἵν' 
ἐρρωμενέστερον μάθω. 
(Ἱππίας) 
Ἀλλ' ἀντιλαμβάνου. Καὶ γάρ, ὃ νυνδὴ εἶπον, οὐ (287b) μέγα ἐστὶ τὸ ἐρώτημα, 
ἀλλὰ καὶ πολὺ τούτου χαλεπώτερα ἂν ἀποκρίνασθαι ἐγώ σε διδάξαιμι, ὥστε 
μηδένα ἀνθρώπων δύνασθαί σε ἐξελέγχειν. 
(Σωκράτης)  
Φεῦ ὡς εὖ λέγεις· ἀλλ' ἄγ', ἐπειδὴ καὶ σὺ κελεύεις, φέρε ὅτι μάλιστα 
ἐκεῖνος γενόμενος πειρῶμαί σε ἐρωτᾶν. Εἰ γὰρ δὴ αὐτῷ τὸν λόγον τοῦτον 
ἐπιδείξαις ὃν φῄς, τὸν περὶ τῶν καλῶν ἐπιτηδευμάτων, ἀκούσας, ἐπειδὴ 
παύσαιο λέγων, ἔροιτ' ἂν οὐ περὶ ἄλλου πρότερον ἢ περὶ τοῦ καλοῦ - ἔθος 
(287c) γάρ τι τοῦτ' ἔχει - καὶ εἴποι ἄν· « ὦ ξένε Ἠλεῖε, ἆρ' οὐ δικαιοσύνῃ 
δίκαιοί εἰσιν οἱ δίκαιοι; » Ἀπόκριναι δή, ὦ Ἱππία, ὡς ἐκείνου ἐρωτῶντος.
(Ἱππίας) Ἀποκρινοῦμαι ὅτι δικαιοσύνῃ. 
(Σωκράτης) « Οὐκοῦν ἔστι τι τοῦτο, ἡ δικαιοσύνη; »
(Ἱππίας) Πάνυ γε. 
(Σωκράτης) 
« Οὐκοῦν καὶ σοφίᾳ οἱ σοφοί εἰσι σοφοὶ καὶ τῷ ἀγαθῷ πάντα τἀγαθὰ ἀγαθά; »
(Ἱππίας) Πῶς δ' οὔ; 
(Σωκράτης) 
« Οὖσί γέ τισι τούτοις· οὐ γὰρ δήπου μὴ οὖσί γε. »
(Ἱππίας) Οὖσι μέντοι. 
(Σωκράτης) 
« Ἆρ' οὖν οὐ καὶ τὰ καλὰ πάντα τῷ καλῷ (287d) ἐστι καλά; »
(Ἱππίας) Ναί, τῷ καλῷ. 
(Σωκράτης) « Ὄντι γέ τινι τούτῳ; »
(Ἱππίας) Ὄντι· ἀλλὰ τί γὰρ μέλλει; 
(Σωκράτης) 
« Εἰπὲ δή, ὦ ξένε, φήσει, τί ἐστι τοῦτο τὸ καλόν; »
(Ἱππίας) 
Ἄλλο τι οὖν, ὦ Σώκρατες, ὁ τοῦτο ἐρωτῶν δεῖται πυθέσθαι τί ἐστι καλόν; 
(Σωκράτης) 
Οὔ μοι δοκεῖ, ἀλλ' ὅτι ἐστὶ τὸ καλόν, ὦ Ἱππία. 
(Ἱππίας) Καὶ τί διαφέρει τοῦτ' ἐκείνου; 
(Σωκράτης) Οὐδέν σοι δοκεῖ; 
(Ἱππίας) Οὐδὲν γὰρ διαφέρει. 
(Σωκράτης) 
Ἀλλὰ μέντοι δῆλον ὅτι σὺ κάλλιον οἶσθα. Ὅμως δέ, ὠγαθέ, ἄθρει· ἐρωτᾷ γάρ 
σε οὐ τί ἐστι καλόν, ἀλλ' ὅτι (287e) ἐστὶ τὸ καλόν. 
(Ἱππίας) 
Μανθάνω, ὠγαθέ, καὶ ἀποκρινοῦμαί γε αὐτῷ ὅτι ἐστι τὸ καλόν, καὶ οὐ μή ποτε 
ἐλεγχθῶ. Ἔστι γάρ, ὦ Σώκρατες, εὖ ἴσθι, εἰ δεῖ τὸ ἀληθὲς λέγειν, παρθένος 
καλὴ καλόν. 
(Σωκράτης) 
Καλῶς γε, ὦ Ἱππία, νὴ τὸν κύνα καὶ εὐδόξως ἀπεκρίνω. 
 | [287] (Hippias)
Personne, j’en réponds. Ma profession, sans cela, n’aurait rien que de 
commun et de méprisable. (287a)
(Socrate)
Par Héra, tu m’annonces une bonne nouvelle, Hippias, s’il est vrai que 
nous puissions venir à bout de cet homme. Mais ne te gênerai-je pas si, 
faisant ici son personnage, j’attaque tes discours à mesure que tu 
répondras, afin de m’exercer davantage ? Car je m’entends assez à faire 
des objections ; et, si cela t’est indifférent, je veux te proposer mes 
difficultés, pour être plus ferme dans ce que tu m’apprendras.
(Hippias)
Argumente, j’y consens : aussi bien, comme je t’ai dit, cette question 
n’est pas d’importance et je te mettrais en état d’en résoudre de bien 
plus difficiles, de façon qu’aucun homme ne pourrait te réfuter. (287b)
(Socrate)
Tu me charmes, en vérité. Allons, puisque tu le veux bien, je vais me 
mettre à sa place, et tacher de t’interroger. Car si tu récitais en sa 
présence ce discours que tu as, dis-tu, composé sur les belles 
occupations, après l’avoir entendu, et au moment que tu cesserais de 
parler, il ne manquerait pas de t’interroger avant toutes choses sur le 
beau (car telle est sa manie), et il te dirait : (287c) « Étranger d’Élis, 
n’est-ce point par la justice que les justes sont justes ? » Réponds, 
Hippias, comme si c’était lui qui te fit cette demande.
(Hippias) Je réponds que c’est par la justice.
(Socrate) La justice n’est-elle pas quelque chose de réel ?
(Hippias) Sans doute.
(Socrate)
N’est-ce point aussi par la sagesse que les sages sont sages, et par le 
bien que tout ce qui est bien est bien ?
(Hippias) Assurément.
(Socrate)
Cette sagesse et ce bien sont des réalités, car il n’y aurait, sinon, rien 
de tout cela ?
(Hippias) Ce sont des réalités.
(Socrate)
Toutes les belles choses pareillement ne sont-elles point belles par le 
beau ? (287d)
(Hippias) Oui. Par le beau.
(Socrate) Ce beau est aussi quelque chose de réel, sans doute ?
(Hippias) Certainement. Comment pourrait-il en être autrement ?
(Socrate)
Étranger, poursuivra-t-il, dis-moi donc ce que c’est que le beau.
(Hippias)
Celui qui fait cette question, Socrate, veut qu’on lui apprenne ce qui est 
beau ?
(Socrate)
Ce n’est pas là ce qu’il demande, ce me semble, Hippias, mais ce que c’est 
que le beau.
(Hippias) Et quelle différence y a-t-il entre ces deux questions ?
(Socrate) Tu n’en vois pas ?
(Hippias) Non, je n’en vois aucune.
(Socrate)
Il est évident que tu en sais davantage que moi. Cependant fais attention, 
mon cher. Il te demande, non pas ce qui est beau mais ce que c’est que le 
beau. (287e)
(Hippias)
Je comprends, mon cher ami : je vais lui dire ce que c’est que le beau, et 
il n’aura rien à répliquer. Tu sauras donc, puisqu’il faut te dire la 
vérité, que le beau, c’est une belle jeune fille.
(Socrate)
Par le chien, Hippias, voilà une belle et brillante réponse. 
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