HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 288

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[288] Ἄλλο τι οὖν, ἂν ἐγὼ τοῦτο ἀποκρίνωμαι, τὸ (288a) ἐρωτώμενόν τε ἀποκεκριμένος ἔσομαι καὶ ὀρθῶς, καὶ οὐ μή ποτε ἐλεγχθῶ; (Ἱππίας) Πῶς γὰρ ἄν, Σώκρατες, ἐλεγχθείης, γε πᾶσιν δοκεῖ καὶ πάντες σοι μαρτυρήσουσιν οἱ ἀκούοντες ὅτι ὀρθῶς λέγεις; (Σωκράτης) Εἶεν· πάνυ μὲν οὖν. Φέρε δή, Ἱππία, πρὸς ἐμαυτὸν ἀναλάβω λέγεις. μὲν ἐρήσεταί με οὑτωσί πως· « ἴθι μοι, Σώκρατες, ἀπόκριναι· ταῦτα πάντα φῂς καλὰ εἶναι, εἰ τί ἐστιν αὐτὸ τὸ καλόν, ταῦτ' ἂν εἴη καλά; » Ἐγὼ δὲ δὴ ἐρῶ ὅτι εἰ παρθένος καλὴ καλόν, ἔστι δι' ταῦτ' ἂν εἴη καλά; (288b) (Ἱππίας) Οἴει οὖν ἔτι αὐτὸν ἐπιχειρήσειν σε ἐλέγχειν ὡς οὐ καλόν ἐστιν λέγεις, ἐὰν ἐπιχειρήσῃ, οὐ καταγέλαστον ἔσεσθαι; (Σωκράτης) Ὅτι μὲν ἐπιχειρήσει, θαυμάσιε, εὖ οἶδα· εἰ δὲ ἐπιχειρήσας ἔσται καταγέλαστος, αὐτὸ δείξει. μέντοι ἐρεῖ, ἐθέλω σοι λέγειν. (Ἱππίας) Λέγε δή. (Σωκράτης) « Ὡς γλυκὺς εἶ, » φήσει, « Σώκρατες. Θήλεια δὲ ἵππος καλὴ οὐ καλόν, ἣν καὶ θεὸς ἐν τῷ χρησμῷ ἐπῄνεσεν; » (288c) τί φήσομεν, Ἱππία; Ἄλλο τι φῶμεν καὶ τὴν ἵππον καλὸν εἶναι, τήν γε καλήν; Πῶς γὰρ ἂν τολμῷμεν ἔξαρνοι εἶναι τὸ καλὸν μὴ καλὸν εἶναι; (Ἱππίας) Ἀληθῆ λέγεις, Σώκρατες· ἐπεί τοι καὶ ὀρθῶς αὐτὸ θεὸς εἶπεν· πάγκαλαι γὰρ παρ' ἡμῖν ἵπποι γίγνονται. (Σωκράτης) « Εἶεν, » φήσει δή· « τί δὲ λύρα καλή; Οὐ καλόν; » Φῶμεν, Ἱππία; (Ἱππίας) Ναί. (Σωκράτης) Ἐρεῖ τοίνυν μετὰ τοῦτ' ἐκεῖνος, σχεδόν τι εὖ οἶδα ἐκ τοῦ τρόπου τεκμαιρόμενος· « βέλτιστε σύ, τί δὲ χύτρα καλή; Οὐ καλὸν ἄρα; » (288d) (Ἱππίας) Σώκρατες, τίς δ' ἐστὶν ἄνθρωπος; Ὡς ἀπαίδευτός τις ὃς οὕτω φαῦλα ὀνόματα ὀνομάζειν τολμᾷ ἐν σεμνῷ πράγματι. (Σωκράτης) Τοιοῦτός τις, Ἱππία, οὐ κομψὸς ἀλλὰ συρφετός, οὐδὲν ἄλλο φροντίζων τὸ ἀληθές. Ἀλλ' ὅμως ἀποκριτέον τῷ ἀνδρί, καὶ ἔγωγε προαποφαίνομαι· εἴπερ χύτρα κεκεραμευμένη εἴη ὑπὸ ἀγαθοῦ κεραμέως λεία καὶ στρογγύλη καὶ καλῶς ὠπτημένη, οἷαι τῶν καλῶν χυτρῶν εἰσί τινες δίωτοι, τῶν ἓξ χοᾶς χωρουσῶν, πάγκαλαι, εἰ τοιαύτην ἐρωτῴη (288e) χύτραν, καλὴν ὁμολογητέον εἶναι. Πῶς γὰρ ἂν φαῖμεν καλὸν ὂν μὴ καλὸν εἶναι; (Ἱππίας) Οὐδαμῶς, Σώκρατες. (Σωκράτης) « Οὐκοῦν καὶ χύτρα, » φήσει, « καλὴ καλόν; Ἀποκρίνου. » (Ἱππίας) Ἀλλ' οὕτως, Σώκρατες, ἔχει, οἶμαι· καλὸν μὲν καὶ τοῦτο τὸ σκεῦός ἐστι καλῶς εἰργασμένον, ἀλλὰ τὸ ὅλον τοῦτο οὐκ ἔστιν ἄξιον κρίνειν ὡς ὂν καλὸν πρὸς ἵππον τε καὶ παρθένον καὶ τἆλλα πάντα τὰ καλά. [288] Si je réponds ainsi, aurai-je répondu, et répondu juste à la question, et n’aura-t-on rien à répliquer ? (288a) (Hippias) Comment le ferait-on, Socrate, puisque tout le monde pense de même, et que ceux qui entendront ta réponse te rendront tous témoignage qu’elle est bonne ? (Socrate) Admettons... Mais permets, Hippias, que je reprenne ce que tu viens de dire. Cet homme m’interrogera à peu près de cette manière : « Socrate, réponds-moi : toutes les choses que tu appelles belles ne sont-elles pas belles, parce qu’il y a quelque chose de beau par soi-même ? » Et moi, je lui répondrai que, si une jeune fille est belle, c’est qu’il existe quelque chose qui donne leur beauté aux belles choses. (Hippias) Crois-tu qu’il entreprenne après cela de te prouver que ce que tu donnes pour beau ne l’est point ; ou s’il l’entreprend, qu’il ne se couvrira pas de ridicule ? (288b) (Socrate) Je sais bien sur, mon cher, qu’il l’entreprendra ; mais s’il se rend ridicule par là, c’est ce que la chose elle-même fera voir. Je veux néanmoins te faire part de ce qu’il me dira. (Hippias)Voyons. (Socrate) « Que tu es plaisant, Socrate! me dira-t-il. Une belle cavale n’est-elle pas quelque chose de beau, puisque Apollon lui-même l’a vantée dans un de ses oracles ? » Que répondrons-nous, Hippias ? N’accorderons-nous pas qu’une cavale est quelque chose de beau, je veux dire une cavale qui soit belle ? Car, comment oser soutenir que ce qui est beau n’est pas beau ? (288c) (Hippias) Tu dis vrai, Socrate, et le dieu a très bien parlé. En effet, nous avons chez nous des cavales parfaitement belles. (Socrate) « Fort bien, dira-t-il. Mais quoi ! une belle lyre n’est-elle pas quelque chose de beau ? » En conviendrons-nous, Hippias ? (Hippias) Oui. (Socrate) Cet homme me dira après cela, j’en suis à peu près sûr, je connais son humeur : « Quoi donc, mon cher ami, une belle marmite n’est-elle pas quelque chose de beau ? » (Hippias) Quel homme est-ce donc là, Socrate? Qu’il est malappris d’oser employer des termes si bas dans un sujet si noble ! (288d) (Socrate) Il est ainsi fait, (Hippias). Il ne faut point chercher en lui de politesse ; c’est un homme grossier, qui ne se soucie que de la vérité. Il faut pourtant lui répondre, et je vais dire le premier mon avis. Si une marmite est faite par un habile potier ; si elle est unie, ronde et bien cuite, comme sont quelques-unes de ces belles marmites à deux anses, qui tiennent six mesures, et sont faites au tour ; si c’est d’une pareille marmite qu’il veut parler, il faut avouer qu’elle est belle. Car comment refuser la beauté à ce qui est beau. (288e) (Hippias) Cela ne se peut, Socrate. (Socrate) « Une belle marmite est donc aussi quelque chose de beau ? » dira-t-il. Réponds. (Hippias) Mais, oui, (Socrate), je le crois. Cet objet, à la vérité, est beau quand il est bien travaillé ; mais tout ce qui est de ce genre ne mérite pas d’être appelé beau, si tu le compares avec une belle cavale, une belle fille, et toutes les autres belles choses.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007