HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 284

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[284] (Ἱππίας) Πῶς γὰρ (284a) οὔ; (Σωκράτης) Ἐν δέ γε ταῖς εὐνόμοις πόλεσιν τιμιώτατον ἀρετή. (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Σὺ δὲ ταύτην παραδιδόναι ἄλλῳ κάλλιστ' ἀνθρώπων ἐπίστασαι. (Ἱππίας) Καὶ πολύ γε, Σώκρατες. (Σωκράτης) οὖν κάλλιστ' ἐπιστάμενος ἱππικὴν παραδιδόναι ἆρ' οὐκ ἂν ἐν Θετταλίᾳ τῆς Ἑλλάδος μάλιστα τιμῷτο καὶ πλεῖστα χρήματα λαμβάνοι, καὶ ἄλλοθι ὅπου τοῦτο σπουδάζοιτο; (Ἱππίας) Εἰκός γε. (Σωκράτης) δὴ δυνάμενος παραδιδόναι τὰ πλείστου ἄξια μαθήματα εἰς ἀρετὴν οὐκ ἐν (284b) Λακεδαίμονι μάλιστα τιμήσεται καὶ πλεῖστα ἐργάσεται χρήματα, ἂν βούληται, καὶ ἐν ἄλλῃ πόλει ἥτις τῶν Ἑλληνίδων εὐνομεῖται; Ἀλλ' ἐν Σικελίᾳ, ἑταῖρε, οἴει μᾶλλον καὶ ἐν Ἰνυκῷ; Ταῦτα πειθώμεθα, Ἱππία; Ἐὰν γὰρ σὺ κελεύῃς, πειστέον. (Ἱππίας) Οὐ γὰρ πάτριον, Σώκρατες, Λακεδαιμονίοις κινεῖν τοὺς νόμους, οὐδὲ παρὰ τὰ εἰωθότα παιδεύειν τοὺς ὑεῖς. (Σωκράτης) Πῶς λέγεις; Λακεδαιμονίοις οὐ πάτριον ὀρθῶς (284c) πράττειν ἀλλ' ἐξαμαρτάνειν; (Ἱππίας) Οὐκ ἂν φαίην ἔγωγε, Σώκρατες. (Σωκράτης) Οὐκοῦν ὀρθῶς ἂν πράττοιεν βέλτιον ἀλλὰ μὴ χεῖρον παιδεύοντες τοὺς νέους; (Ἱππίας) Ὀρθῶς· ἀλλὰ ξενικὴν παίδευσιν οὐ νόμιμον αὐτοῖς παιδεύειν, ἐπεὶ εὖ ἴσθι, εἴπερ τις ἄλλος ἐκεῖθεν χρήματα ἔλαβεν πώποτε ἐπὶ παιδεύσει, καὶ ἐμὲ ἂν λαβεῖν πολὺ μάλιστα - χαίρουσι γοῦν ἀκούοντες ἐμοῦ καὶ ἐπαινοῦσιν - ἀλλ', λέγω, οὐ νόμος. (284c) (Σωκράτης) Νόμον δὲ λέγεις, Ἱππία, βλάβην πόλεως εἶναι ὠφελίαν; (Ἱππίας) Τίθεται μὲν οἶμαι ὠφελίας ἕνεκα, ἐνίοτε δὲ καὶ βλάπτει, ἐὰν κακῶς τεθῇ νόμος. (Σωκράτης) Τί δέ; Οὐχ ὡς ἀγαθὸν μέγιστον πόλει τίθενται τὸν νόμον οἱ τιθέμενοι; Καὶ ἄνευ τούτου μετὰ εὐνομίας ἀδύνατον οἰκεῖν; (Ἱππίας) Ἀληθῆ λέγεις. (Σωκράτης) Ὅταν ἄρα ἀγαθοῦ ἁμάρτωσιν οἱ ἐπιχειροῦντες τοὺς νόμους τιθέναι, νομίμου τε καὶ νόμου ἡμαρτήκασιν· (284e) πῶς λέγεις; (Ἱππίας) Τῷ μὲν ἀκριβεῖ λόγῳ, Σώκρατες, οὕτως ἔχει· οὐ μέντοι εἰώθασιν ἅνθρωποι ὀνομάζειν οὕτω. (Σωκράτης) Πότερον, Ἱππία, οἱ εἰδότες οἱ μὴ εἰδότες; (Ἱππίας) Οἱ πολλοί. (Σωκράτης) Εἰσὶν δ' οὗτοι οἱ εἰδότες τἀληθές, οἱ πολλοί; (Ἱππίας) Οὐ δῆτα. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μήν που οἵ γ' εἰδότες τὸ ὠφελιμώτερον τοῦ ἀνωφελεστέρου νομιμώτερον ἡγοῦνται τῇ ἀληθείᾳ πᾶσιν ἀνθρώποις· οὐ συγχωρεῖς; (Ἱππίας) Ναί, συγχωρῶ, ὅτι γε τῇ ἀληθείᾳ. (Σωκράτης) Οὐκοῦν ἔστιν τε καὶ ἔχει οὕτως ὡς οἱ εἰδότες ἡγοῦνται; (Ἱππίας) Πάνυ γε. [284] (Hippias) Sans contredit. (284a) (Socrate) Mais, dans les villes bien policées, la vertu est ce qu’on estime le plus. (Hippias) Assurément. (Socrate) Or, personne au monde n’est plus capable que toi de l’enseigner aux autres. (Hippias) Personne, Socrate. (Socrate) Celui qui saurait parfaitement apprendre à monter à cheval ne serait-il pas considéré en Thessalie plus qu’en nul autre endroit de la Grèce ? Et n’est-ce pas là qu’il amasserait le plus d’argent, ainsi que partout où l’on aurait de l’ardeur pour cet exercice ? (Hippias) C’est probable. (Socrate) Et un homme capable de donner les enseignements les plus propres à conduire à la vertu ne serait point honore à Lacédémone, et dans toute autre ville grecque gouvernée par de bonnes lois ? Il n’en retirerait pas, s’il (284b) le veut, plus d’argent que de nulle autre part ? Et tu crois, mon cher, qu’il ferait plutôt fortune en Sicile et à Inycos ? Te croirai-je en cela, (Hippias) ? Car si tu l’ordonnes, il faudra bien te croire. (Hippias) Ce n’est point, Socrate, l’usage à Lacédémone de toucher aux lois, ni de donner aux enfants une autre éducation que celle qui est établie. (Socrate) Comment dis-tu ? La coutume n’est point, à Lacédémone, d’agir sagement, mais de faire des fautes ? (284c) (Hippias) Je n’ai garde de dire cela, Socrate. (Socrate) N’agiraient-ils donc pas sagement s’ils donnaient à leurs enfants une éducation meilleure, au lieu d’une moins bonne ? (Hippias) J’en conviens ; mais la loi ne permet pas chez eux d’élever les enfants suivant une méthode étrangère. Sans cela, je puis te garantir que, si quelqu’un avait jamais reçu de l’argent à Lacédémone pour former la jeunesse, j’en aurais reçu plus que personne, car ils se plaisent m’entendre et m’applaudissent. Mais, comme je viens de dire, la loi est contre moi. (Socrate) Par la loi, Hippias, entends-tu ce qui est nuisible ou salutaire à une ville ? (284d) (Hippias) On ne fait des lois, ce me semble, qu’en vue de leur utilité ; mais elles nuisent quelquefois quand elles sont mal faites. (Socrate) Quoi ! les législateurs, en faisant des lois, ne les font-ils point pour le plus grand bien de l’État ? Et sans cela n’est-il pas impossible qu’un État soit bien policé ? (Hippias) Tu as raison. (Socrate) Lors donc que ceux qui entreprennent de faire des lois en manquent le but, qui est le bien, ils manquent ce qui est légitime et la loi elle-même. Qu’en penses-tu ? (Hippias) A prendre la chose à la rigueur, Socrate, cela est vrai ; mais les hommes n’ont point coutume de l’entendre ainsi. (284e) (Socrate) De qui parles-tu, Hippias ? des hommes instruits, ou des ignorants ? (Hippias) Du grand nombre. (Socrate) Mais ce grand nombre connaît-il la vérité ? (Hippias) Pas du tout. (Socrate) Ceux qui la connaissent regardent sans doute ce qui est utile comme plus légitime en soi et pour tous les hommes que ce qui est moins utile. Ne l’accordes-tu pas ? (Hippias) Oui, plus légitime, je te l’accorde, à prendre les choses selon la stricte vérité. (Socrate) Et les choses sont en effet comme les personnes instruites les conçoivent ? (Hippias) Oui.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007