HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 283

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[283] (Σωκράτης) Καλόν γε, Ἱππία, λέγεις καὶ μέγα τεκμήριον (283a) σοφίας τῆς τε σεαυτοῦ καὶ τῶν νῦν ἀνθρώπων πρὸς τοὺς ἀρχαίους ὅσον διαφέρουσι. Τῶν γὰρ προτέρων περὶ Ἀναξαγόρου λέγεται πολλὴ ἀμαθία κατὰ τὸν σὸν λόγον. Τοὐναντίον γὰρ Ἀναξαγόρᾳ φασὶ συμβῆναι ὑμῖν· καταλειφθέντων γὰρ αὐτῷ πολλῶν χρημάτων καταμελῆσαι καὶ ἀπολέσαι πάντα - οὕτως αὐτὸν ἀνόητα σοφίζεσθαι - λέγουσι δὲ καὶ περὶ ἄλλων τῶν παλαιῶν ἕτερα τοιαῦτα. Τοῦτο μὲν οὖν μοι δοκεῖς καλὸν τεκμήριον ἀποφαίνειν περὶ σοφίας τῶν (283b) νῦν πρὸς τοὺς προτέρους, καὶ πολλοῖς συνδοκεῖ ὅτι τὸν σοφὸν αὐτὸν αὑτῷ μάλιστα δεῖ σοφὸν εἶναι· τούτου δ' ὅρος ἐστὶν ἄρα, ὃς ἂν πλεῖστον ἀργύριον ἐργάσηται. Καὶ ταῦτα μὲν ἱκανῶς ἐχέτω· τόδε δέ μοι εἰπέ, σὺ αὐτὸς πόθεν πλεῖστον ἀργύριον ἠργάσω τῶν πόλεων εἰς ἃς ἀφικνῇ; δῆλον ὅτι ἐκ Λακεδαίμονος, οἷπερ καὶ πλειστάκις ἀφῖξαι; (Ἱππίας) Οὐ μὰ τὸν Δία, Σώκρατες. (Σωκράτης) Πῶς φῄς; Ἀλλ' ἐλάχιστον; (283c) (Ἱππίας) Οὐδὲν μὲν οὖν τὸ παράπαν πώποτε. (Σωκράτης) Τέρας λέγεις καὶ θαυμαστόν, Ἱππία. Καί μοι εἰπέ· πότερον σοφία σὴ οὐχ οἵα τοὺς συνόντας αὐτῇ καὶ μανθάνοντας εἰς ἀρετὴν βελτίους ποιεῖν; (Ἱππίας) Καὶ πολύ γε, Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἀλλὰ τοὺς μὲν Ἰνυκίνων ὑεῖς οἷός τε ἦσθα ἀμείνους ποιῆσαι, τοὺς δὲ Σπαρτιατῶν ἠδυνάτεις; (Ἱππίας) Πολλοῦ γε δέω. (Σωκράτης) Ἀλλὰ δῆτα Σικελιῶται μὲν ἐπιθυμοῦσιν ἀμείνους γίγνεσθαι, Λακεδαιμόνιοι (283d) δ' οὔ; (Ἱππίας) Πάντως γέ που, Σώκρατες, καὶ Λακεδαιμόνιοι. (Σωκράτης) Ἆρ' οὖν χρημάτων ἐνδείᾳ ἔφευγον τὴν σὴν ὁμιλίαν; (Ἱππίας) Οὐ δῆτα, ἐπεὶ ἱκανὰ αὐτοῖς ἐστιν. (Σωκράτης) Τί δῆτ' ἂν εἴη ὅτι ἐπιθυμοῦντες καὶ ἔχοντες χρήματα, καὶ σοῦ δυναμένου τὰ μέγιστα αὐτοὺς ὠφελεῖν, οὐ πλήρη σε ἀργυρίου ἀπέπεμψαν; Ἀλλ' ἐκεῖνο, μῶν μὴ Λακεδαιμόνιοι σοῦ βέλτιον ἂν παιδεύσειαν τοὺς αὑτῶν παῖδας; τοῦτο φῶμεν οὕτω, καὶ σὺ συγχωρεῖς; (283e) (Ἱππίας) Οὐδ' ὁπωστιοῦν. (Σωκράτης) Πότερον οὖν τοὺς νέους οὐχ οἷός τ' ἦσθα πείθειν ἐν Λακεδαίμονι ὡς σοὶ συνόντες πλέον ἂν εἰς ἀρετὴν ἐπιδιδοῖεν τοῖς ἑαυτῶν, τοὺς ἐκείνων πατέρας ἠδυνάτεις πείθειν ὅτι σοὶ χρὴ παραδιδόναι μᾶλλον αὐτοὺς ἐπιμελεῖσθαι, εἴπερ τι τῶν ὑέων κήδονται; Οὐ γάρ που ἐφθόνουν γε τοῖς ἑαυτῶν παισὶν ὡς βελτίστοις γενέσθαι. (Ἱππίας) Οὐκ οἶμαι ἔγωγε φθονεῖν. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν εὔνομός γ' Λακεδαίμων. [283] (Socrate) En vérité, Hippias, voilà une belle et grande (283a) preuve de ta sagesse, de celle des hommes de notre siècle, et de leur supériorité à cet égard sur les anciens. Il faut convenir, d’après ce que tu dis, que l’ignorance de vos devanciers était extrême, puisqu’on rapporte qu’il est arrivé à Anaxagore lui-même tout le contraire de ce qui vous arrive. Ses parents lui ayant laissé de grands biens, il les négligea et les laissa périr entièrement, tant sa sagesse était insensée. On raconte des traits à peu près semblables d’autres anciens. Il me paraît donc que c’est là une marque bien claire de l’avantage que vous avez sur eux pour ce qui est de la sagesse. C’est aussi le sentiment (283b) commun, qu’il faut que la sagesse serve principalement au sage lui-même ; et la fin d’une pareille sagesse est d’amasser le plus d’argent que l’on peut. Mais en voilà assez là-dessus. Dis-moi encore une chose : de toutes les villes où tu as été, quelle est celle dont tu as rapporté de plus grosses sommes ? Il ne faut pas le demander ; c’est sans doute Lacédémone, où tu es allé plus que partout ailleurs. (Hippias) Non, par Zeus, Socrate. (Socrate) Que dis-tu là ? Est-ce de cette ville que tu aurais tiré le moins d’argent ? (Hippias) Je n’en ai jamais tiré une obole. (283c) (Socrate) Voilà une chose bien étrange et qui tient du prodige, Hippias. Dis-moi, je te prie, n’aurais-tu point assez de sagesse pour rendre plus vertueux ceux qui la pratiquent et prennent tes leçons ? (Hippias) J’en ai de reste pour cela, Socrate. (Socrate) Est-ce donc que tu étais capable de rendre meilleurs les enfants des Inyciens, et que tu ne pouvais en faire autant des enfants des Spartiates ? (Hippias) Il s’en faut de beaucoup. (Socrate) C’est, apparemment, que les Siciliens ont le désir de devenir meilleurs et que les Lacédémoniens ne s’en soucient pas. (Hippias) Au contraire, Socrate, les Lacédémoniens n’ont (283d) rien plus à cœur. (Socrate) Auraient-ils par hasard fui ton commerce, faute d’argent ? (Hippias) Nullement ; ils en ont en abondance. (Socrate) Puisque les Lacédémoniens désirent devenir meilleurs, qu’ils ont de l’argent, et que tu peux leur être infiniment utile à cet égard, pourquoi donc ne t’ont-ils pas renvoyé chargé d’argent ? Cela ne viendrait-il point de ce que les Lacédémoniens élèvent mieux leurs enfants que tu ne ferais ? Est-ce là ce que nous dirons, et en conviens-tu ? (283e) (Hippias) J’en suis bien éloigné. (Socrate) N’es-tu donc pas parvenu à convaincre les jeunes gens de Lacédémone qu’en s’attachant à toi ils avanceraient plus dans la vertu qu’auprès de leurs parents ? ou bien n’as-tu pu mettre dans l’esprit de leurs pères que, pour peu qu’ils prissent intérêt à leurs enfants, ils devaient t’en confier l’éducation, plutôt que de s’en charger eux-mêmes ? Sans doute ne refusaient-ils pas à leurs enfants le bonheur de devenir aussi vertueux qu’il est possible ? (Hippias) Non, je ne le pense pas. (Socrate) Lacédémone est pourtant une ville bien policée.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007