HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 302

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[302] (Σωκράτης) Ταῦτα ἅπερ λέγω· φοβοῦμαι γάρ σε σαφῶς λέγειν, (302a) ὅτι μοι χαλεπαίνεις, ἐπειδὰν τὶ δόξῃς σαυτῷ λέγειν. Ὅμως δ' ἔτι μοι εἰπέ· οὐχ εἷς ἡμῶν ἑκάτερός ἐστι καὶ πέπονθε τοῦτο, εἷς εἶναι; (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Οὐκοῦν εἴπερ εἷς, καὶ περιττὸς ἂν εἴη ἑκάτερος ἡμῶν· οὐ τὸ ἓν περιττὸν ἡγῇ; (Ἱππίας) Ἔγωγε. (Σωκράτης) καὶ ἀμφότεροι οὖν περιττοί ἐσμεν δύο ὄντες; (Ἱππίας) Οὐκ ἂν εἴη, Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἀλλ' ἄρτιοί γε ἀμφότεροι· γάρ; (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Μῶν οὖν, ὅτι ἀμφότεροι ἄρτιοι, τούτου ἕνεκα καὶ ἑκάτερος (302b) ἄρτιος ἡμῶν ἐστιν; (Ἱππίας) Οὐ δῆτα. (Σωκράτης) Οὐκ ἄρα πᾶσα ἀνάγκη, ὡς νυνδὴ ἔλεγες, ἂν ἀμφότεροι καὶ ἑκάτερον, καὶ ἂν ἑκάτερος καὶ ἀμφοτέρους εἶναι. (Ἱππίας) Οὐ τά γε τοιαῦτα, ἀλλ' οἷα ἐγὼ πρότερον ἔλεγον. (Σωκράτης) Ἐξαρκεῖ, Ἱππία· ἀγαπητὰ γὰρ καὶ ταῦτα, ἐπειδὴ τὰ μὲν οὕτω φαίνεται, τὰ δ' οὐχ οὕτως ἔχοντα. Καὶ γὰρ ἐγὼ ἔλεγον, εἰ μέμνησαι ὅθεν οὗτος λόγος ἐλέχθη, ὅτι διὰ τῆς ὄψεως καὶ ἀκοῆς ἡδονὴ οὐ τούτῳ εἶεν καλαί, (302c) ὅτι τυγχάνοιεν ἑκατέρα μὲν αὐτῶν εἶναι πεπονθυῖα, ἀμφότεραι δὲ μή, ἀμφότεραι μέν, ἑκατέρα δὲ μή, ἀλλ' ἐκείνῳ ἀμφότεραί τε καὶ ἑκατέρα, διότι συνεχώρεις ἀμφοτέρας τε αὐτὰς εἶναι καλὰς καὶ ἑκατέραν. Τούτου δὴ ἕνεκα τῇ οὐσίᾳ τῇ ἐπ' ἀμφότερα ἑπομένῃ ᾤμην, εἴπερ ἀμφότερά ἐστι καλά, ταύτῃ δεῖν αὐτὰ καλὰ εἶναι, τῇ δὲ κατὰ τὰ ἕτερα ἀπολειπομένῃ μή· καὶ ἔτι νῦν οἴομαι. Ἀλλά μοι λέγε, ὥσπερ ἐξ ἀρχῆς· δι' ὄψεως ἡδονὴ καὶ δι' ἀκοῆς, εἴπερ (302d) ἀμφότεραί τ' εἰσὶ καλαὶ καὶ ἑκατέρα, ἆρα καὶ ποιεῖ αὐτὰς καλὰς οὐχὶ καὶ ἀμφοτέραις γε αὐταῖς ἕπεται καὶ ἑκατέρᾳ; (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Ἆρ' οὖν ὅτι ἡδονὴ ἑκατέρα τ' ἐστὶ καὶ ἀμφότεραι, διὰ τοῦτο ἂν εἶεν καλαί; διὰ τοῦτο μὲν καὶ αἱ ἄλλαι πᾶσαι ἂν οὐδὲν τούτων ἧττον εἶεν καλαί; Οὐδὲν γὰρ ἧττον ἡδοναὶ ἐφάνησαν οὖσαι, εἰ μέμνησαι. (Ἱππίας) Μέμνημαι. (Σωκράτης) Ἀλλ' ὅτι γε δι' ὄψεως καὶ ἀκοῆς αὗταί (302e) εἰσι, διὰ τοῦτο ἐλέγετο καλὰς αὐτὰς εἶναι. (Ἱππίας) Καὶ ἐρρήθη οὕτως. (Σωκράτης) Σκόπει δὲ εἰ ἀληθῆ λέγω. Ἐλέγετο γάρ, ὡς ἐγὼ μνήμης ἔχω, τοῦτ' εἶναι καλὸν τὸ ἡδύ, οὐ πᾶν, ἀλλ' ἂν δι' ὄψεως καὶ ἀκοῆς . (Ἱππίας) Ἀληθῆ. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τοῦτό γε τὸ πάθος ἀμφοτέραις μὲν ἕπεται, ἑκατέρᾳ δ' οὔ; Οὐ γάρ που ἑκάτερόν γε αὐτῶν, ὅπερ ἐν τοῖς πρόσθεν ἐλέγετο, δι' ἀμφοτέρων ἐστίν, ἀλλ' ἀμφότερα μὲν δι' ἀμφοῖν, ἑκάτερον δ' οὔ· ἔστι ταῦτα; (Ἱππίας) Ἔστιν. (Σωκράτης) Οὐκ ἄρα τούτῳ γε ἑκάτερον αὐτῶν ἐστι καλόν, μὴ ἕπεται ἑκατέρῳ ῳτὸ γὰρ ἀμφότερον ἑκατέρῳ οὐχ ἕπεταἰ ὥστε ἀμφότερα μὲν αὐτὰ φάναι καλὰ κατὰ τὴν ὑπόθεσιν ἔξεστιν, [302] (Socrate) Je dis ce que je dis : car je crains de m’expliquer (302a) nettement devant toi, parce que tu t’emportes contre moi, lorsque tu crois avoir dit quelque chose de bon. Néanmoins dis-moi encore : chacun de nous n’est-il pas un, et n’a-t-il pas cette qualité d’être un ? (Hippias) Sans doute. (Socrate) Si donc chacun de nous est un, il est impair. Ne juges-tu pas qu’un est impair ? (Hippias) Assurément. (Socrate) Mais pris conjointement, et étant deux, sommes-nous aussi impairs ? (Hippias) Non, Socrate. (302b) (Socrate) Nous sommes pairs au contraire, n’est-ce pas ? (Hippias) Oui. (Socrate) Parce que nous sommes pairs tous deux ensemble, s’ensuit-il que chacun de nous est pair ? (Hippias) Non, assurément. (Socrate) Il n’est donc pas nécessaire, comme tu disais, que chacun de nous soit ce que nous sommes tous les deux, et que nous soyons tous deux ce qu’est chacun de nous ? (Hippias) Non pour ces sortes de choses ; mais cela est vrai pour celles dont je parlais plus haut. (Socrate) Je n’en demande pas davantage, Hippias : il me suffit qu’en certains cas il en soit ainsi, et en d’autres d’une autre manière. Je disais en effet, si tu te rappelles ce qui a donné lieu à cette discussion, que les plaisirs de la vue et de l’ouïe ne sont pas beaux par une beauté qui fut propre à chacun d’eux en particulier, sans leur être (302c) commune à tous deux ensemble ; ni par une beauté qui leur fût commune à tous deux, sans être propre à chacun d’eux séparément ; mais par une beauté commune aux deux, et propre à chacun ; puisque tu accordais que ces plaisirs sont beaux pris conjointement et séparément. J’ai cru en conséquence que s’ils étaient beaux tous les deux, ce ne pouvait être qu’en vertu d’une qualité inhérente à l’un et à l’autre, et non d’une qualité qui manquât à l’un des deux ; et je le crois encore. Dis-moi donc de nouveau : si le plaisir de la vue et celui de l’ouïe sont beaux pris (302d) point commun aux deux et propre à chacun ? (Hippias) Sans contredit. (Socrate) Sont-ils beaux parce que ce sont des plaisirs, qu’on les prenne séparément ou ensemble ? A cet égard tous les autres plaisirs ne sont-ils pas aussi beaux que ceux-là, puisque nous avons reconnu, s’il t’en souvient, que ce ne sont pas moins des plaisirs ? (Hippias) Je m’en souviens. (Socrate) Nous avons dit en fait qu’ils sont beaux parce qu’ils naissent de la vue et de l’ouïe. (302e) (Hippias) J’en conviens. (Socrate) Vois si je dis vrai. Autant que je me rappelle, il a été dit que le beau est non pas simplement l’agréable, mais cette espèce d’agréable qui a sa source dans la vue et l’ouïe. (Hippias) Cela est vrai. (Socrate) N’est-il pas vrai aussi que cette qualité est commune à ces deux plaisirs pris conjointement, et n’est pas propre à chacun séparément ? Car chacun d’eux en particulier, comme nous avons dit plus haut n’est pas plaisirs (303a) pris ensemble qui sont produits par les deux sens pris ensemble,


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Dernière mise à jour : 12/04/2007