HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 300

  Page 300

[300] (300a) (Σωκράτης) « Οὐδέ γ' αὖ δι' ἀκοῆς ἡδονή, ὅτι δι' ἀκοῆς ἐστι, διὰ ταῦτα τυγχάνει καλή· οὐ γὰρ ἄν ποτε αὖ διὰ τῆς ὄψεως καλὴ ἦν· οὔκουν ἔστι γε δι' ἀκοῆς ἡδονή. » Ἀληθῆ φήσομεν, Ἱππία, λέγειν τὸν ἄνδρα ταῦτα λέγοντα; (Ἱππίας) Ἀληθῆ. (Σωκράτης) « Ἀλλὰ μέντοι ἀμφότεραί γ' εἰσὶ καλαί, ὡς φατέ. » Φαμὲν γάρ; (Ἱππίας) Φαμέν. (Σωκράτης) « Ἔχουσιν ἄρα τι τὸ αὐτὸ ποιεῖ αὐτὰς καλὰς εἶναι, τὸ κοινὸν τοῦτο, καὶ ἀμφοτέραις αὐταῖς ἔπεστι κοινῇ (300b) καὶ ἑκατέρᾳ ἰδίᾳ· οὐ γὰρ ἄν που ἄλλως ἀμφότεραί γε καλαὶ ἦσαν καὶ ἑκατέρα. Ἀποκρίνου ἐμοὶ ὡς ἐκείνῳ. (Ἱππίας) Ἀποκρίνομαι, καὶ ἐμοὶ δοκεῖ ἔχειν ὡς λέγεις. (Σωκράτης) Εἰ ἄρα τι αὗται αἱ ἡδοναὶ ἀμφότεραι πεπόνθασιν, ἑκατέρα δὲ μή, οὐκ ἂν τούτῳ γε τῷ παθήματι εἶεν καλαί. (Ἱππίας) Καὶ πῶς ἂν εἴη τοῦτο, Σώκρατες, μηδετέρας πεπονθυίας τι τῶν ὄντων ὁτιοῦν, ἔπειτα τοῦτο τὸ πάθος, μηδετέρα πέπονθεν, ἀμφοτέρας πεπονθέναι; (300c) (Σωκράτης) Οὐ δοκεῖ σοι; (Ἱππίας) Πολλὴ γὰρ ἄν μ' ἔχοι ἀπειρία καὶ τῆς τούτων φύσεως καὶ τῆς τῶν παρόντων λέξεως λόγων. (Σωκράτης) Ἡδέως γε, Ἱππία. Ἀλλὰ γὰρ ἐγὼ ἴσως κινδυνεύω δοκεῖν μέν τι ὁρᾶν οὕτως ἔχον ὡς σὺ φὴὴς ἀδύνατον εἶναι, ὁρῶ δ' οὐδέν. (Ἱππίας) Οὐ κινδυνεύεις, Σώκρατες, ἀλλὰ πάνυ ἑτοίμως παρορᾷς. (Σωκράτης) Καὶ μὴν πολλά γέ μοι προφαίνεται τοιαῦτα πρὸ τῆς ψυχῆς, ἀλλὰ ἀπιστῶ αὐτοῖς, ὅτι σοὶ μὲν οὐ φαντάζεται, (300d) ἀνδρὶ πλεῖστον ἀργύριον εἰργασμένῳ τῶν νῦν ἐπὶ σοφίᾳ, ἐμοὶ δέ, ὃς οὐδὲν πώποτε ἠργασάμην. Καὶ ἐνθυμοῦμαι, ἑταῖρε, μὴ παίζῃς πρός με καὶ ἑκὼν ἐξαπατᾷς· οὕτως μοι σφόδρα καὶ πολλὰ φαίνεται. (Ἱππίας) Οὐδεὶς σοῦ, Σώκρατες, κάλλιον εἴσεται εἴτε παίζω εἴτε μή, ἐὰν ἐπιχειρήσῃς λέγειν τὰ προφαινόμενά σοι ταῦτα· φανήσῃ γὰρ οὐδὲν λέγων. Οὐ γὰρ μήποτε εὕρῃς, μήτ' ἐγὼ πέπονθα μήτε σύ, τοῦτ' ἀμφοτέρους ἡμᾶς πεπονθότας. (300e) (Σωκράτης) Πῶς λέγεις, Ἱππία; Ἴσως μὲν τὶ λέγεις, ἐγὼ δ' οὐ μανθάνω· ἀλλά μου σαφέστερον ἄκουσον βούλομαι λέγειν. Ἐμοὶ γὰρ φαίνεται, μήτ' ἐγὼ πέπονθα εἶναι μήτ' εἰμὶ μηδ' αὖ σὺ εἶ, τοῦτο ἀμφοτέρους πεπονθέναι ἡμᾶς οἷόν τ' εἶναι· ἕτερα δ' αὖ, ἀμφότεροι πεπόνθαμεν εἶναι, ταῦτα οὐδέτερον εἶναι ἡμῶν. (Ἱππίας) Τέρατα αὖ ἀποκρινομένῳ ἔοικας, Σώκρατες, ἔτι μείζω ὀλίγον πρότερον ἀπεκρίνω. Σκόπει γάρ· πότερον εἰ ἀμφότεροι δίκαιοί ἐσμεν, οὐ καὶ ἑκάτερος ἡμῶν εἴη ἄν, εἰ ἄδικος ἑκάτερος, οὐ καὶ ἀμφότεροι, εἰ ὑγιαίνοντες, [300] (300a) (Socrate) « De même le plaisir qui naît de l’ouïe n’est pas beau précisément parce qu’il naît de l’ouïe ; car en ce cas le plaisir qui naît de la vue ne serait pas beau, puisque ce n’est pas un plaisir qui ait sa source dans l’ouïe. » N’avouerons-nous pas, Hippias, que cet homme dit vrai ? (Hippias) Nous l’avouerons. (Socrate) « Mais ces plaisirs sont beaux l’un et l’autre, à ce que vous dites. » Ne le disons-nous pas ? (Hippias) Oui. (Socrate) « Ils ont donc une même qualité qui fait qu’ils sont beaux, une qualité commune à tous les deux, et particulière à chacun. Car il serait impossible autrement qu’ils fussent beaux tous les deux ensemble, et chacun séparément. » (300b) Réponds-moi comme si tu avais affaire à lui. (Hippias) Je réponds qu’il me parait que la chose est comme tu le dis. (Socrate) Si donc ces deux plaisirs pris ensemble ont quelque qualité qui n’est point particulière à chacun d’eux, ce n’est point en vertu de cette qualité qu’ils sont beaux. (Hippias) Comment se peut-il faire, Socrate, qu’une qualité que deux choses quelconques n’ont point séparément, elles l’aient, prises ensemble ? (300c) (Socrate) Tu ne crois pas cela possible ? (Hippias) Il faudrait, pour le croire, que j’eusse bien peu de connaissance de la nature des choses, et des termes dont nous faisons usage dans la dispute présente. (Socrate) Voilà une charmante réponse, Hippias. Pour moi, il me semble que j’entrevois quelque chose qui est de cette façon, que tu dis être impossible : mais peut-être ne vois-je rien. (Hippias) Ce n’est pas peut-être, Socrate, mais très certainement, que tu vois de travers. (Socrate) Cependant il se présente à mon esprit bien des objets de cette espèce ; mais je m’en défie, puisque tu ne les vois pas, (300d) toi qui as amassé plus d’argent avec ta sagesse, qu’aucun homme de nos jours ; et que je les vois, moi qui n’ai jamais gagné une obole. Je crains, mon cher ami, que tu ne badines avec moi, et ne me trompes de gaieté de cœur, tant j’aperçois distinctement de choses telles que je t’ai dit. (Hippias) Personne ne saura mieux que toi, Socrate, si je badine ou non, si tu prends le parti de me dire ce que tu vois ; car il paraîtra clairement que ce n’est rien de solide ; et jamais tu ne trouveras une qualité qui soit étrangère à chacun de nous séparément et que nous possédions ensemble. (Socrate) Comment dis-tu, Hippias ? Peut-être as-tu (300e) raison, et ne te comprends-je pas. Mais je vais t’expliquer plus nettement ma pensée : écoute-moi. Il me parait que ce que nous n’avons pas la conscience d’être en particulier ni toi ni moi, il est très possible que nous le soyons tous deux pris ensemble ; et réciproquement, que ce que nous sommes tous deux conjointement, nous ne le soyons en particulier ni l’un ni l’autre. (Hippias) En vérité, Socrate, ceci est encore plus prodigieux que ce que tu disais tout à l’heure. En effet, penses-y un peu. Si nous étions justes tous les deux, chacun de nous ne le serait-il pas ? Et si chacun de nous était injuste, ne le serions-nous pas tous les deux ? Ou si nous étions tous les deux en bonne santé,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 12/04/2007