HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 296

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[296] (Ἱππίας) Σφόδρα γε. Τά τε γοῦν ἄλλα, (296a) Σώκρατες, μαρτυρεῖ ἡμῖν ὅτι τοῦτο οὕτως ἔχει, ἀτὰρ οὖν καὶ τὰ πολιτικά· ἐν γὰρ τοῖς πολιτικοῖς τε καὶ τῇ ἑαυτοῦ πόλει τὸ μὲν δυνατὸν εἶναι πάντων κάλλιστον, τὸ δὲ ἀδύνατον πάντων αἴσχιστον. (Σωκράτης) Εὖ λέγεις. Ἆρ' οὖν πρὸς θεῶν, Ἱππία, διὰ ταῦτα καὶ σοφία πάντων κάλλιστον, δὲ ἀμαθία πάντων αἴσχιστον; (Ἱππίας) Ἀλλὰ τί οἴει, Σώκρατες; (Σωκράτης) Ἔχε δὴ ἠρέμα, φίλε ἑταῖρε· ὡς φοβοῦμαι τί ποτ' αὖ λέγομεν. (296b) (Ἱππίας) Τί δ' αὖ φοβῇ, Σώκρατες, ἐπεὶ νῦν γέ σοι λόγος παγκάλως προβέβηκε; (Σωκράτης) Βουλοίμην ἄν, ἀλλά μοι τόδε συνεπίσκεψαι· ἆρ' ἄν τίς τι ποιήσειεν μήτ' ἐπίσταιτο μήτε τὸ παράπαν δύναιτο; (Ἱππίας) Οὐδαμῶς· πῶς γὰρ ἂν γε μὴ δύναιτο; (Σωκράτης) Οἱ οὖν ἐξαμαρτάνοντες καὶ κακὰ ἐργαζόμενοί τε καὶ ποιοῦντες ἄκοντες, ἄλλο τι οὗτοι, εἰ μὴ ἐδύναντο ταῦτα ποιεῖν, οὐκ ἄν ποτε ἐποίουν; (Ἱππίας) Δῆλον δή. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μέντοι δυνάμει (296c) γε δύνανται οἱ δυνάμενοι· οὐ γάρ που ἀδυναμίᾳ γε. (Ἱππίας) Οὐ δῆτα. (Σωκράτης) Δύνανται δέ γε πάντες ποιεῖν οἱ ποιοῦντες ποιοῦσιν; (Ἱππίας) Ναί. (Σωκράτης) Κακὰ δέ γε πολὺ πλείω ποιοῦσιν ἀγαθὰ πάντες ἄνθρωποι, ἀρξάμενοι ἐκ παίδων, καὶ ἐξαμαρτάνουσιν ἄκοντες. (Ἱππίας) Ἔστι ταῦτα. (Σωκράτης) Τί οὖν; Ταύτην τὴν δύναμιν καὶ ταῦτα τὰ χρήσιμα, ἂν ἐπὶ τὸ κακόν τι ἐργάζεσθαι χρήσιμα, ἆρα φήσομεν ταῦτα εἶναι (296d) καλά, πολλοῦ δεῖ; (Ἱππίας) Πολλοῦ, ἔμοιγε δοκεῖ, Σώκρατες. (Σωκράτης) Οὐκ ἄρα, Ἱππία, τὸ δυνατόν τε καὶ τὸ χρήσιμον ἡμῖν, ὡς ἔοικεν, ἐστὶ τὸ καλόν. (Ἱππίας) Ἐάν γε, Σώκρατες, ἀγαθὰ δύνηται καὶ ἐπὶ τοιαῦτα χρήσιμον . (Σωκράτης) Ἐκεῖνο μὲν τοίνυν οἴχεται, τὸ δυνατόν τε καὶ χρήσιμον ἁπλῶς εἶναι καλόν· ἀλλ' ἄρα τοῦτ' ἦν ἐκεῖνο, Ἱππία, ἐβούλετο ἡμῶν ψυχὴ εἰπεῖν, ὅτι τὸ χρήσιμόν τε καὶ τὸ δυνατὸν ἐπὶ τὸ ἀγαθόν τι ποιῆσαι, τοῦτ' ἐστὶ τὸ (296e) καλόν; (Ἱππίας) Ἔμοιγε δοκεῖ. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν τοῦτό γε ὠφέλιμόν ἐστιν. οὔ; (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Οὕτω δὴ καὶ τὰ καλὰ σώματα καὶ τὰ καλὰ νόμιμα καὶ σοφία καὶ νυνδὴ ἐλέγομεν πάντα καλά ἐστιν, ὅτι ὠφέλιμα. (Ἱππίας) Δῆλον ὅτι. (Σωκράτης) Τὸ ὠφέλιμον ἄρα ἔοικεν ἡμῖν εἶναι τὸ καλόν, Ἱππία. (Ἱππίας) Πάντως δήπου, Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἀλλὰ μὴν τό γε ὠφέλιμον τὸ ποιοῦν ἀγαθόν ἐστιν. (Ἱππίας) Ἔστι γάρ. (Σωκράτης) Τὸ ποιοῦν δέ γ' ἐστὶν οὐκ ἄλλο τι τὸ αἴτιον· γάρ; (Ἱππίας) Οὕτως. [296] (Hippias) Assurément : tout atteste la vérité de cette définition, Socrate; mais la politique en est une preuve particulière (296a). En effet, avoir de la puissance politique dans sa propre ville, est ce qu’il y a de plus beau au monde, comme ne rien pouvoir est ce qu’il y a de plus laid. (Socrate) C’est fort bien dit. Et, au nom des dieux, Hippias, n’est-ce pas pour cette raison que rien n’est plus beau que la sagesse, ni plus laid que l’ignorance ? (Hippias) Et pour quelle autre raison, s’il te plaît, Socrate? (Socrate) Arrête un moment, mon cher ami : je tremble pour ce que nous dirons après cela. (Hippias) Que crains-tu, Socrate, maintenant que tes recherches vont on ne peut mieux ? (296b) (Socrate) Je le voudrais bien, mais examine, je te prie, ceci avec moi. Fait-on ce qu’on ne saurait et ce qu’on ne peut absolument faire ? (Hippias) Nullement ; et comment veux-tu qu’on fasse ce qu’on ne peut faire ? (Socrate) Ainsi ceux qui pèchent et font de mauvaises actions involontairement, ne les auraient pas commises s’ils n’avaient pas eu le pouvoir de les commettre ? (Hippias) Évidemment. (296c) (Socrate) Mais c’est la puissance qui rend capable de faire ce que l’on peut ; car ce n’est pas sans doute l’impuissance ? (Hippias) Non, certes. (Socrate) Et tous ceux qui font quelque chose, ont le pouvoir de le faire ? (Hippias) Oui. (Socrate) Mais tous les hommes, à commencer depuis l’enfance, font beaucoup plus de mal que de bien, et commettent des fautes involontairement ? (Hippias) Cela est vrai. (Socrate) Quoi donc ! Dirons-nous qu’une pareille puissance, et tout ce qui est utile pour faire le mal, est quelque chose de beau ? Ou s’en faut-il beaucoup que nous le disions ? (296d) (Hippias) Il s’en faut beaucoup, Socrate, à mon avis. (Socrate) A ce compte, Hippias, le pouvoir et l’utile ne sont donc pas la même chose que le beau ? (Hippias) Il faut, Socrate, que ce pouvoir ait le bien pour objet, et qu’il soit utile à cette fin. (Socrate) Il n’est plus vrai, du moins, que le pouvoir et l’utile soient le beau pur et simple ; et ce que nous avons voulu dire, Hippias, c’est que le pouvoir et l’utile sont le beau, dans la mesure ou ils tendent vers le bien. (296e) (Hippias) Il me parait que oui. (Socrate) Mais cela, n’est-ce pas l’avantageux ? (Hippias) Sans doute. (Socrate) Ainsi, et les beaux corps, et les belles institutions, et la sagesse, et toutes les autres choses dont nous avons parlé, sont belles, parce qu’elles sont avantageuses ? (Hippias) Cela est évident. (Socrate) Il apparaît donc que, pour nous, le beau, c’est l'avantageux. (Hippias) Assurément, Socrate. (Socrate) Mais l’avantageux est ce qui fait du bien ? (Hippias) Oui. (Socrate) Et ce qui fait n’est autre que la cause, n’est-ce pas ? (Hippias) Tout à fait.


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Dernière mise à jour : 12/04/2007