HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 295

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[295] (295a) (Σωκράτης) Ἀλλὰ μέντοι, ἑταῖρε, μήπω γε ἀνῶμεν αὐτό· ἔτι γάρ τινα ἐλπίδα ἔχω ἐκφανήσεσθαι τί ποτ' ἐστὶν τὸ καλόν. (Ἱππίας) Πάντως δήπου, Σώκρατες· οὐδὲ γὰρ χαλεπόν ἐστιν εὑρεῖν. Ἐγὼ μὲν οὖν εὖ οἶδ' ὅτι, εἰ ὀλίγον χρόνον εἰς ἐρημίαν ἐλθὼν σκεψαίμην πρὸς ἐμαυτόν, ἀκριβέστερον ἂν αὐτό σοι εἴποιμι τῆς ἁπάσης ἀκριβείας. (Σωκράτης) μὴ μέγα, Ἱππία, λέγε. Ὁρᾷς ὅσα πράγματα ἡμῖν ἤδη παρέσχηκε· μὴ καὶ ὀργισθὲν ἡμῖν ἔτι μᾶλλον (295b) ἀποδρᾷ. Καίτοι οὐδὲν λέγω· σὺ μὲν γὰρ οἶμαι ῥᾳδίως αὐτὸ εὑρήσεις, ἐπειδὰν μόνος γένῃ. Ἀλλὰ πρὸς θεῶν ἐμοῦ ἐναντίον αὐτὸ ἔξευρε, εἰ δὲ βούλει, ὥσπερ νῦν ἐμοὶ συζήτει· καὶ ἐὰν μὲν εὕρωμεν, κάλλιστα ἕξει, εἰ δὲ μή, στέρξω οἶμαι ἐγὼ τῇ ἐμῇ τύχῃ, σὺ δ' ἀπελθὼν ῥᾳδίως εὑρήσεις· καὶ ἐὰν μὲν νῦν εὕρωμεν, ἀμέλει οὐκ ὀχληρὸς ἔσομαί σοι πυνθανόμενος ὅτι ἦν ἐκεῖνο κατὰ σαυτὸν ἐξηῦρες· νῦν δὲ θέασαι αὐτὸ σοι (295c) δοκεῖ εἶναι τὸ καλόν. Λέγω δὴ αὐτὸ εἶναι - ἀλλὰ γὰρ ἐπισκόπει μοι πάνυ προσέχων τὸν νοῦν μὴ παραληρήσω - τοῦτο γὰρ δὴ ἔστω ἡμῖν καλόν, ἂν χρήσιμον . Εἶπον δὲ ἐκ τῶνδε ἐννοούμενος· καλοί, φαμέν, οἱ ὀφθαλμοί εἰσιν, οὐχ οἳ ἂν δοκῶσι τοιοῦτοι εἶναι οἷοι μὴ δυνατοὶ ὁρᾶν, ἀλλ' οἳ ἂν δυνατοί τε καὶ χρήσιμοι πρὸς τὸ ἰδεῖν. γάρ; (Ἱππίας) Ναί. (Σωκράτης) Οὐκοῦν καὶ τὸ ὅλον σῶμα οὕτω λέγομεν καλὸν εἶναι, τὸ μὲν πρὸς δρόμον, τὸ δὲ πρὸς πάλην, καὶ αὖ τὰ (295d) ζῷα πάντα, ἵππον καλὸν καὶ ἀλεκτρυόνα καὶ ὄρτυγα, καὶ τὰ σκεύη πάντα καὶ τὰ ὀχήματα τά τε πεζὰ καὶ τὰ ἐν τῇ θαλάττῃ πλοῖά τε καὶ τριήρεις, καὶ τά γε ὄργανα πάντα τά τε ὑπὸ τῇ μουσικῇ καὶ τὰ ὑπὸ ταῖς ἄλλαις τέχναις, εἰ δὲ βούλει, τὰ ἐπιτηδεύματα καὶ τοὺς νόμους, σχεδόν τι πάντα ταῦτα καλὰ προσαγορεύομεν τῷ αὐτῷ τρόπῳ· ἀποβλέποντες πρὸς ἕκαστον αὐτῶν πέφυκεν, εἴργασται, κεῖται, τὸ μὲν χρήσιμον καὶ χρήσιμον καὶ πρὸς χρήσιμον (295e) καὶ ὁπότε χρήσιμον καλόν φαμεν εἶναι, τὸ δὲ ταύτῃ πάντῃ ἄχρηστον αἰσχρόν· ἆρ' οὐ καὶ σοὶ δοκεῖ οὕτως, Ἱππία; (Ἱππίας) Ἔμοιγε. (Σωκράτης) Ὀρθῶς ἄρα νῦν λέγομεν ὅτι τυγχάνει παντὸς ὂν μᾶλλον καλὸν τὸ χρήσιμον; (Ἱππίας) Ὀρθῶς μέντοι, Σώκρατες. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τὸ δυνατὸν ἕκαστον ἀπεργάζεσθαι, εἰς ὅπερ δυνατόν, εἰς τοῦτο καὶ χρήσιμον, τὸ δὲ ἀδύνατον ἄχρηστον; (Ἱππίας) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Δύναμις μὲν ἄρα καλόν, ἀδυναμία δὲ αἰσχρόν; [295] (295a) (Socrate) Ne lâchons pourtant pas prise, mon cher ami : j’ai encore quelque espérance que nous découvrirons ce que c’est que le beau. (Hippias) Assurément, Socrate; car ce n’est pas une chose bien difficile à trouver ; et je suis sûr que, si je me retirais un moment à l’écart pour méditer là-dessus, je t’en donnerais une définition si exacte que l’exactitude même n’y saurait trouver à redire. (Socrate) Oh ! ne te vante point, Hippias. Tu vois combien d’embarras cette recherche nous a déjà causé ; prends garde que le beau ne se fâche contre nous, et ne s’éloigne encore davantage (295b). J’ai tort cependant de parler ainsi. Tu trouveras aisément la solution, je pense, lorsque tu seras seul ; mais, au nom des dieux, trouve-la en ma présence ; et, si tu le veux bien, continuons à la chercher ensemble. Si nous la découvrons, ce sera le mieux du monde ; sinon, il faudra bien que je prenne mon malheur en patience : pour toi, tu ne m’auras pas plus tôt quitté, que tu la trouveras sans peine. Si nous faisons maintenant cette découverte, ce sera une affaire faite, et je n’aurai pas besoin de t’importuner pour te demander ce que tu as trouvé tout seul. Vois donc si ceci ne serait pas le beau, selon toi. Je dis que c’est... examine bien, et écoute-moi attentivement, de peur que je ne dise une sottise. (295c) Le beau donc, par rapport à nous, c’est ce qui nous est utile. Voici sur quoi je fonde cette définition. Nous appelons beaux yeux, non ceux qui ne peuvent rien voir, mais ceux qui le peuvent, et qui sont utiles pour cette fin. (Hippias) Oui. (Socrate) Ne disons-nous pas de même du corps entier, qu’il est beau, soit pour la course, soit pour la lutte ? Et pareillement de tous les animaux, par exemple qu’un cheval est beau, un coq, une caille ; de tous les ustensiles ; (295d) de tous les moyens de locomotion, tant sur terre que sur mer, comme les bateaux de commerce et les navires de guerre ; de tous les instruments, soit de musique, soit des autres arts ; et encore, si tu le veux, des mœurs et des lois ? Nous donnons ordinairement à toutes ces choses la qualité de belles, envisageant chacune d’elles sous le même point de vue, c’est-à-dire par rapport aux propriétés qu’elle tient ou de la nature, ou de l’art, ou de sa position, appelant beau ce qui est utile, en tant qu’il est utile, en tant qu’il sert à une certaine fin, et autant de temps qu’il est utile (295e) ; et laid, ce qui est inutile à tous égards. N’est-ce pas aussi ton avis, Hippias ? (Hippias) Oui. (Socrate) Ainsi, nous avons raison de dire que le beau n’est autre chose que l’utile ? (Hippias) Sans contredit, Socrate. (Socrate) N’est-il pas vrai que ce qui a la puissance de faire quoi que ce soit, est utile par rapport à ce qu’il est capable de faire, et que ce qui en est incapable est inutile ? (Hippias) Certainement. (Socrate) La puissance est donc une belle chose, et l’impuissance une chose laide ?


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Dernière mise à jour : 12/04/2007