HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Hippias majeur

Page 291

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[291] ὥστ' ἔμοιγε (291a) δοκεῖν τὴν συκίνην ἡμᾶς μᾶλλον φάναι πρέπειν τὴν χρυσῆν, εἰ μή τι σὺ ἄλλο λέγεις. (Ἱππίας) Πρέπει μὲν γάρ, Σώκρατες, μᾶλλον· οὐ μεντἂν ἔγωγε τῷ ἀνθρώπῳ τοιαῦτα ἐρωτῶντι διαλεγοίμην. (Σωκράτης) Ὀρθῶς γε, φίλε· σοὶ μὲν γὰρ οὐκ ἂν πρέποι τοιούτων ὀνομάτων ἀναπίμπλασθαι, καλῶς μὲν οὑτωσὶ ἀμπεχομένῳ, καλῶς δὲ ὑποδεδεμένῳ, εὐδοκιμοῦντι δὲ ἐπὶ σοφίᾳ ἐν πᾶσι τοῖς Ἕλλησιν. Ἀλλ' ἐμοὶ οὐδὲν πρᾶγμα φύρεσθαι (291b) πρὸς τὸν ἄνθρωπον· ἐμὲ οὖν προδίδασκε καὶ ἐμὴν χάριν ἀποκρίνου. « Εἰ γὰρ δὴ πρέπει γε μᾶλλον συκίνη τῆς χρυσῆς, » φήσει ἄνθρωπος, « ἄλλο τι καὶ καλλίων ἂν εἴη, ἐπειδήπερ τὸ πρέπον, Σώκρατες, κάλλιον ὡμολόγησας εἶναι τοῦ μὴ πρέποντος; » Ἄλλο τι ὁμολογῶμεν, Ἱππία, τὴν συκίνην καλλίω τῆς χρυσῆς εἶναι; (Ἱππίας) Βούλει σοι εἴπω, Σώκρατες, εἰπὼν εἶναι τὸ καλὸν ἀπαλλάξεις σαυτὸν τῶν πολλῶν λόγων; (291c) (Σωκράτης) Πάνυ μὲν οὖν· μὴ μέντοι πρότερόν γε πρὶν ἄν μοι εἴπῃς ποτέραν ἀποκρίνωμαι οἷν ἄρτι ἔλεγον τοῖν τορύναιν πρέπουσάν τε καὶ καλλίω εἶναι. (Ἱππίας) Ἀλλ', εἰ βούλει, αὐτῷ ἀπόκριναι ὅτι ἐκ τῆς συκῆς εἰργασμένη. (Σωκράτης) Λέγε δὴ νυνὶ ἄρτι ἔμελλες λέγειν. Ταύτῃ μὲν γὰρ τῇ ἀποκρίσει, ἂν φῶ τὸ καλὸν χρυσὸν εἶναι, οὐδὲν ὡς ἔοικέ μοι ἀναφανήσεται κάλλιον ὂν χρυσὸς ξύλον σύκινον· τὸ δὲ νῦν τί αὖ λέγεις τὸ καλὸν εἶναι; (291d) (Ἱππίας) Ἐγώ σοι ἐρῶ. Ζητεῖν γάρ μοι δοκεῖς τοιοῦτόν τι τὸ καλὸν ἀποκρίνασθαι, μηδέποτε αἰσχρὸν μηδαμοῦ μηδενὶ φανεῖται. (Σωκράτης) Πάνυ μὲν οὖν, Ἱππία· καὶ καλῶς γε νῦν ὑπολαμβάνεις. (Ἱππίας) Ἄκουε δή· πρὸς γὰρ τοῦτο ἴσθι, ἐάν τις ἔχῃ ὅτι ἀντείπῃ, φάναι ἐμὲ μηδ' ὁτιοῦν ἐπαίειν. (Σωκράτης) Λέγε δὴ ὡς τάχιστα πρὸς θεῶν. (Ἱππίας) Λέγω τοίνυν ἀεὶ καὶ παντὶ καὶ πανταχοῦ κάλλιστον εἶναι ἀνδρί, πλουτοῦντι, ὑγιαίνοντι, τιμωμένῳ ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων, ἀφικομένῳ εἰς γῆρας, τοὺς αὑτοῦ γονέας τελευτήσαντας (291e) καλῶς περιστείλαντι, ὑπὸ τῶν αὑτοῦ ἐκγόνων καλῶς καὶ μεγαλοπρεπῶς ταφῆναι. (Σωκράτης) Ἰοὺ ἰού, Ἱππία, θαυμασίως τε καὶ μεγαλείως καὶ ἀξίως σαυτοῦ εἴρηκας· καὶ νὴ τὴν Ἥραν ἄγαμαί σου ὅτι μοι δοκεῖς εὐνοικῶς, καθ' ὅσον οἷός τ' εἶ, βοηθεῖν· ἀλλὰ γὰρ τοῦ ἀνδρὸς οὐ τυγχάνομεν, ἀλλ' ἡμῶν δὴ νῦν καὶ πλεῖστον καταγελάσεται, εὖ ἴσθι. (Ἱππίας) Πονηρόν γ', Σώκρατες, γέλωτα· ὅταν γὰρ πρὸς ταῦτα ἔχῃ μὲν μηδὲν ὅτι λέγῃ, [291] en sorte que nous devons dire, selon moi, que la cuillère de figuier convient mieux que celle d’or, à moins que tu ne sois d’un autre avis. (291a) (Hippias) Elle convient mieux en effet, Socrate. Je t’avouerai pourtant que je ne daignerais pas répondre à un homme qui me ferait de pareilles questions. (Socrate) Tu aurais raison, mon cher ami. Il ne te conviendrait pas d’entendre des termes aussi bas, richement vêtu comme tu es, chaussé élégamment, et renommé chez les Grecs pour ta sagesse ; mais pour moi, je ne risque rien à converser avec ce grossier personnage. Instruis-moi (291b) donc auparavant, et réponds, pour l’amour de moi. « Si la cuillère de figuier, dira-t-il, convient mieux que celle d’or, n’est-il pas vrai qu’elle est plus belle, puisque tu es convenu, Socrate, que ce qui convient est plus beau que ce qui ne convient pas ? » Avouerons-nous, Hippias, que la cuillère de figuier est plus belle que celle d’or ? (Hippias) Veux-tu, Socrate, que je t’apprenne une définition du beau, avec laquelle tu couperas court à toutes les questions de cet homme ? (291c) (Socrate) De tout mon cœur ; mais dis-moi auparavant des deux cuillères dont je parlais à l’instant quelle est celle que je lui donnerai pour la plus convenable et la plus belle ? (Hippias) Hé bien, réponds-lui, si tu le veux, que c’est celle de figuier. (Socrate) Dis maintenant ce que tu voulais dire tout à l’heure. Car pour ta précédente définition, que le beau est la même chose que l’or, il est aisé de la réfuter et de prouver que l’or n’est pas plus beau qu’un morceau de bois de figuier. Voyons donc ta nouvelle définition du beau. (291d) (Hippias) Tu vas l’entendre. Il me parait que tu cherches une beauté telle que jamais et en aucun lieu elle ne paraisse laide à personne. (Socrate) C’est cela même, Hippias : tu conçois fort bien ma pensée. (Hippias) Écoute donc ; car si on a un seul mot à répliquer à ceci, dis hardiment que je n’y entends rien. (Socrate) Dis au plus vite, au nom des dieux. (Hippias) Je dis donc qu’en tout temps, en tous lieux, et pour tout homme, c’est une très belle chose d’avoir des richesses, de la santé, de la considération parmi les Grecs, de parvenir à la vieillesse, et, après avoir rendu honorablement les derniers devoirs aux auteurs de ses jours, d’être conduit au tombeau par ses descendants avec le même appareil et la même magnificence. (291e) (Socrate) Oh, oh, Hippias ! que cette réponse est admirable ! qu’elle est grande et digne de toi ! Par Héraclès j’admire avec quelle bonté tu fais ce que tu peux pour me secourir. Mais nous ne tenons pas notre homme ; au contraire, je t’assure qu’il rira à nos dépens plus que jamais. (Hippias) Oui, d’un rire impertinent, Socrate: car s’il n’a rien à opposer à cela,


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Dernière mise à jour : 12/04/2007