HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthyphron

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[13] (13a) τὴν γὰρ θεραπείαν οὔπω συνίημι ἥντινα ὀνομάζεις. Οὐ γάρ που λέγεις γε, οἷαίπερ καὶ αἱ περὶ τὰ ἄλλα θεραπεῖαί εἰσιν, τοιαύτην καὶ περὶ θεούς - λέγομεν γάρ που - οἷόν φαμεν ἵππους οὐ πᾶς ἐπίσταται θεραπεύειν ἀλλὰ ἱππικός· γάρ; (Εὐθύφρων) Πάνυ γε. (Σωκράτης) γάρ που ἱππικὴ ἵππων θεραπεία. (Εὐθύφρων) Ναί. (Σωκράτης) Οὐδέ γε κύνας πᾶς ἐπίσταται θεραπεύειν ἀλλὰ κυνηγετικός. (Εὐθύφρων) Οὕτω. (Σωκράτης) γάρ που κυνηγετικὴ κυνῶν θεραπεία. (Εὐθύφρων) (13b) Ναί. (Σωκράτης) δέ γε βοηλατικὴ βοῶν. (Εὐθύφρων) Πάνυ γε. (Σωκράτης) δὲ δὴ ὁσιότης τε καὶ εὐσέβεια θεῶν, (Εὐθύφρων) ; οὕτω λέγεις; (Εὐθύφρων) Ἔγωγε. (Σωκράτης) Οὐκοῦν θεραπεία γε πᾶσα ταὐτὸν διαπράττεται; οἷον τοιόνδε· ἐπἀγαθῷ τινί ἐστι καὶ ὠφελίαι τοῦ θεραπευομένου, ὥσπερ ὁρας δὴ ὅτι οἱ ἵπποι ὑπὸ τῆς ἱππικῆς θεραπευόμενοι ὠφελοῦνται καὶ βελτίους γίγνονται· οὐ δοκοῦσί σοι; (Εὐθύφρων) Ἔμοιγε. (Σωκράτης) Καὶ οἱ κύνες γέ που ὑπὸ τῆς κυνηγετικῆς, καὶ οἱ βόες ὑπὸ τῆς βοηλατικῆς, καὶ τἆλλα πάντα ὡσαύτως· (13c) ἐπὶ βλάβῃ οἴει τοῦ θεραπευομένου τὴν θεραπείαν εἶναι; (Εὐθύφρων) Μὰ Δίοὐκ ἔγωγε. (Σωκράτης) Ἀλλἐπὠφελίᾳ; (Εὐθύφρων) Πῶς δοὔ; (Σωκράτης) οὖν καὶ ὁσιότης θεραπεία οὖσα θεῶν ὠφελία τέ ἐστι θεῶν καὶ βελτίους τοὺς θεοὺς ποιεῖ; καὶ σὺ τοῦτο συγχωρήσαις ἄν, ὡς ἐπειδάν τι ὅσιον ποιῇς, βελτίω τινὰ τῶν θεῶν ἀπεργάζῃ; (Εὐθύφρων) Μὰ Δίοὐκ ἔγωγε. (Σωκράτης) Οὐδὲ γὰρ ἐγώ, (Εὐθύφρων), οἶμαί σε τοῦτο λέγειν - πολλοῦ καὶ δέω - ἀλλὰ τούτου δὴ ἕνεκα καὶ ἀνηρόμην τίνα ποτὲ λέγοις τὴν θεραπείαν τῶν θεῶν, (13d) οὐχ ἡγούμενός σε τοιαύτην λέγειν. (Εὐθύφρων) Καὶ ὀρθῶς γε, Σώκρατες· οὐ γὰρ τοιαύτην λέγω. (Σωκράτης) Εἶεν· ἀλλὰ τίς δὴ θεῶν θεραπεία εἴη ἂν ὁσιότης; (Εὐθύφρων) Ἥνπερ, Σώκρατες, οἱ δοῦλοι τοὺς δεσπότας θεραπεύουσιν. (Σωκράτης) Μανθάνω· ὑπηρετική τις ἄν, ὡς ἔοικεν, εἴη θεοῖς. (Εὐθύφρων) Πάνυ μὲν οὖν. (Σωκράτης) Ἔχοις ἂν οὖν εἰπεῖν ἰατροῖς ὑπηρετικὴ εἰς τίνος ἔργου ἀπεργασίαν τυγχάνει οὖσα ὑπηρετική; οὐκ εἰς ὑγιείας οἴει; (Εὐθύφρων) Ἔγωγε. (Σωκράτης) (13e) Τί δὲ ναυπηγοῖς ὑπηρετική; εἰς τίνος ἔργου ἀπεργασίαν ὑπηρετική ἐστιν; (Εὐθύφρων) Δῆλον ὅτι, Σώκρατες, εἰς πλοίου. (Σωκράτης) Καὶ οἰκοδόμοις γέ που εἰς οἰκίας; (Εὐθύφρων) Ναί. (Σωκράτης) Εἰπὲ δή, ἄριστε· δὲ θεοῖς ὑπηρετικὴ εἰς τίνος ἔργου ἀπεργασίαν ὑπηρετικὴ ἂν εἴη; δῆλον γὰρ ὅτι σὺ οἶσθα, ἐπειδήπερ τά γε θεῖα κάλλιστα φὴς εἰδέναι ἀνθρώπων. (Εὐθύφρων) Καὶ ἀληθῆ γε λέγω, Σώκρατες. (Σωκράτης) Εἰπὲ δὴ πρὸς Διὸς τί ποτέ ἐστιν ἐκεῖνο τὸ πάγκαλον ἔργον οἱ θεοὶ ἀπεργάζονται ἡμῖν ὑπηρέταις χρώμενοι; (Εὐθύφρων) Πολλὰ καὶ καλά, Σώκρατες. [13] je ne comprends pas bien ce que tu entends par des soins que les hommes doivent aux dieux. Certainement tu ne veux pas parler de soins semblables à ceux qu’on prend d’autres choses ? Par exemple, nous disons tous les jours qu’il n y a que le cavalier qui sache prendre soin d’un cheval ; n’est-ce pas ? (EUTHYPHRON) Oui, sans doute. (SOCRATE) Le soin des chevaux regarde donc l’art du cavalier ? (EUTHYPHRON) Assurément. (SOCRATE) Et tous les hommes ne sont pas propres à avoir soin des chiens ; il n’y a que le chasseur. (EUTHYPHRON) Il n y a que lui. (SOCRATE) Ainsi l’emploi du chasseur est le soin des chiens ? (EUTHYPHRON) (13b) Sans difficulté. (SOCRATE) Et celui du bouvier, le soin des bœufs ? (EUTHYPHRON) Oui. (SOCRATE) Et celui de la sainteté, le soin des dieux ; n’est-ce pas ce que tu dis ? (EUTHYPHRON) Précisément. (SOCRATE) Tout soin n’a-t-il pas pour but le bien et l’utilité de qui en est l’objet ? Ne vois-tu pas que les chevaux dont un habile cavalier prend soin, y gagnent ? (EUTHYPHRON) Oui. (SOCRATE) N’en est-il pas ainsi des chiens et des bœufs, sous la main du chasseur et (13c) du bouvier ? et n’en est-il pas ainsi de tout ? Ou peux-tu croire que les soins qu’on prend d’une chose tendent à son préjudice ? (EUTHYPHRON) Non, par Zeus. (SOCRATE) Ils tendent donc à son profit ? (EUTHYPHRON) Assurément. (SOCRATE) La sainteté, étant le soin des dieux, tend donc à leur utilité, et leur profite. Mais, dis-moi, oserais-tu avancer que, lorsque tu fais une action sainte, elle profite à quelqu’un des dieux ? (EUTHYPHRON) Non, par Zeus. (SOCRATE) Je ne crois pas non plus que ce soit ta pensée ; j’en suis bien éloigné : (13d) c’est aussi pourquoi je te demandais de quel soin des dieux tu veux parler, bien persuadé que ce n’est pas de celui-là. (EUTHYPHRON) Tu me rends justice, Socrate. (SOCRATE) Très bien ; mais quel soin des dieux est-ce donc que la sainteté ? (EUTHYPHRON) Celui, Socrate, que les serviteurs ont de leurs maîtres. (SOCRATE) J’entends ; la sainteté serait comme la servante des dieux. (EUTHYPHRON) C’est cela. (SOCRATE) Pourrais-tu me dire à quoi l’art du médecin lui sert ? N’est-ce pas à guérir ? (EUTHYPHRON) Oui. (SOCRATE) Et l’art du charpentier à quoi lui sert-il ? (EUTHYPHRON) A construire des vaisseaux. (SOCRATE) (13e) Et l’art de l’architecte, n’est-ce pas à bâtir des maisons ? (EUTHYPHRON) Assurément. (SOCRATE) Dis-moi donc maintenant, mon cher Euthyphron, à quoi peut servir la sainteté ? Car il est bien sûr que tu le sais, puisque tu dis que tu connais les choses divines mieux que personne. (EUTHYPHRON) Et je dis la vérité, Socrate. (SOCRATE) Dis-moi donc, au nom de Zeus, que font les dieux de si beau, à l’aide de notre piété ? (EUTHYPHRON) Bien des choses, et très belles.


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Dernière mise à jour : 2/02/2007