HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthyphron

Page 14

  Page 14

[14] (Σωκράτης) (14a) Καὶ γὰρ οἱ στρατηγοί, φίλε· ἀλλὅμως τὸ κεφάλαιον αὐτῶν ῥᾳδίως ἂν εἴποις, ὅτι νίκην ἐν τῷ πολέμῳ ἀπεργάζονται· οὔ; (Εὐθύφρων) Πῶς δοὔ; (Σωκράτης) Πολλὰ δέ γ᾽, οἶμαι, καὶ καλὰ καὶ οἱ γεωργοί· ἀλλὅμως τὸ κεφάλαιον αὐτῶν ἐστιν τῆς ἀπεργασίας ἐκ τῆς γῆς τροφή. (Εὐθύφρων) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Τί δὲ δὴ τῶν πολλῶν καὶ καλῶν οἱ θεοὶ ἀπεργάζονται; τί τὸ κεφάλαιόν ἐστι τῆς ἐργασίας; (Εὐθύφρων) Καὶ ὀλίγον σοι πρότερον εἶπον, Σώκρατες, ὅτι πλείονος ἔργου ἐστὶν ἀκριβῶς πάντα ταῦτα ὡς ἔχει μαθεῖν· (14b) τόδε μέντοι σοι ἁπλῶς λέγω, ὅτι ἐὰν μὲν κεχαρισμένα τις ἐπίστηται τοῖς θεοῖς λέγειν τε καὶ πράττειν εὐχόμενός τε καὶ θύων, ταῦτἔστι τὰ ὅσια, καὶ σώιζει τὰ τοιαῦτα τούς τε ἰδίους οἴκους καὶ τὰ κοινὰ τῶν πόλεων· τὰ δἐναντία τῶν κεχαρισμένων ἀσεβῆ, δὴ καὶ ἀνατρέπει ἅπαντα καὶ ἀπόλλυσιν. (Σωκράτης) πολύ μοι διὰ βραχυτέρων, Εὐθύφρων, εἰ ἐβούλου, εἶπες ἂν τὸ κεφάλαιον ὧν ἠρώτων· ἀλλὰ γὰρ οὐ πρόθυμός με εἶ διδάξαι - δῆλος εἶ. (14c) Καὶ γὰρ νῦν ἐπειδὴ ἐπαὐτῷ ἦσθα ἀπετράπου, εἰ ἀπεκρίνω, ἱκανῶς ἂν ἤδη παρὰ σοῦ τὴν ὁσιότητα ἐμεμαθήκη. Νῦν δὲ ἀνάγκη γὰρ τὸν ἐρῶντα τῷ ἐρωμένῳ ἀκολουθεῖν ὅπῃ ἂν ἐκεῖνος ὑπάγῃ, τί δὴ αὖ λέγεις τὸ ὅσιον εἶναι καὶ τὴν ὁσιότητα; οὐχὶ ἐπιστήμην τινὰ τοῦ θύειν τε καὶ εὔχεσθαι; (Εὐθύφρων) Ἔγωγε. (Σωκράτης) Οὐκοῦν τὸ θύειν δωρεῖσθαί ἐστι τοῖς θεοῖς, τὸ δεὔχεσθαι αἰτεῖν τοὺς θεούς; (Εὐθύφρων) Καὶ μάλα, Σώκρατες. (Σωκράτης) (14d) Ἐπιστήμη ἄρα αἰτήσεως καὶ δόσεως θεοῖς ὁσιότης ἂν εἴη ἐκ τούτου τοῦ λόγου. (Εὐθύφρων) Πάνυ καλῶς, Σώκρατες, συνῆκας εἶπον. (Σωκράτης) Ἐπιθυμητὴς γάρ εἰμι, φίλε, τῆς σῆς σοφίας καὶ προσέχω τὸν νοῦν αὐτῇ, ὥστε οὐ χαμαὶ πεσεῖται ὅτι ἂν εἴπῃς. Ἀλλά μοι λέξον τίς αὕτη ὑπηρεσία ἐστὶ τοῖς θεοῖς; αἰτεῖν τε φὴς αὐτοὺς καὶ διδόναι ἐκείνοις; (Εὐθύφρων) Ἔγωγε. (Σωκράτης) Ἆροὖν οὐ τό γε ὀρθῶς αἰτεῖν ἂν εἴη ὧν δεόμεθα παρἐκείνων, ταῦτα αὐτοὺς αἰτεῖν; (Εὐθύφρων) Ἀλλὰ τί; (Σωκράτης) (14e) Καὶ αὖ τὸ διδόναι ὀρθῶς, ὧν ἐκεῖνοι τυγχάνουσιν δεόμενοι παρἡμῶν, ταῦτα ἐκείνοις αὖ ἀντιδωρεῖσθαι; οὐ γάρ που τεχνικόν γἂν εἴη δωροφορεῖν διδόντα τῳ ταῦτα ὧν οὐδὲν δεῖται. (Εὐθύφρων) Ἀληθῆ λέγεις, Σώκρατες. (Σωκράτης) Ἐμπορικὴ ἄρα τις ἂν εἴη, Εὐθύφρων, τέχνη ὁσιότης θεοῖς καὶ ἀνθρώποις παρἀλλήλων. (Εὐθύφρων) Ἐμπορική, εἰ οὕτως ἥδιόν σοι ὀνομάζειν. (Σωκράτης) Ἀλλοὐδὲν ἥδιον ἔμοιγε, εἰ μὴ τυγχάνει ἀληθὲς ὄν. Φράσον δέ μοι, τίς ὠφελία τοῖς θεοῖς τυγχάνει οὖσα ἀπὸ τῶν δώρων ὧν παρἡμῶν λαμβάνουσιν; μὲν γὰρ διδόασι παντὶ δῆλον· [14] (SOCRATE) (14a) Les généraux aussi ; cependant il en est une principale qui frappe tout le monde, c’est la victoire qu’ils remportent dans les combats : n’est-il pas vrai ? (EUTHYPHRON) Très vrai. (SOCRATE) Les laboureurs aussi font beaucoup de belles choses ; mais la principale, c’est de nourrir les hommes. (EUTHYPHRON) J’en conviens. (SOCRATE) Eh bien ! de toutes les belles choses que font les dieux par le ministère de notre sainteté, quelle est la principale ? (EUTHYPHRON) Je te disais, il n’y a qu’un instant, Socrate, qu’il n’est pas si facile de (14b) t’expliquer tout cela exactement. Ce que je puis te dire en général, c’est que la sainteté consiste à se rendre les dieux favorables par ses prières et ses sacrifices, et qu’ainsi elle conserve les familles et les cités ; que l’impiété consiste à faire le contraire, et qu’elle perd et ruine tout. (SOCRATE) En vérité, Euthyphron, si tu l’avais voulu, en moins de paroles tu aurais pu me dire ce que je te demande ; mais il est aisé de voir que tu n’as pas (14c) envie de m’instruire ; car tout à l’heure j’étais près de te saisir, et voilà que tout d’un coup tu m’échappes. Encore un mot, et j’allais savoir ce que c’est que la sainteté. Présentement donc, car il faut bien que celui qui interroge suive celui qui est interrogé, ne dis-tu pas que la sainteté est l’art de sacrifier et de prier ? (EUTHYPHRON) Oui, je te le dis. (SOCRATE) Sacrifier, c’est donner aux dieux ; prier, c’est leur demander. (EUTHYPHRON) Fort bien, Socrate. (SOCRATE) (14d) De ce principe il suivrait que la sainteté est la science de donner et de demander aux dieux. (EUTHYPHRON) Tu as parfaitement compris ma pensée, Socrate. (SOCRATE) C’est que je suis amoureux de ta sagesse, et que je m’y applique tout entier. Ne crains pas que je laisse tomber une seule de tes paroles. Dis-moi donc quel est l’art de servir les dieux ? C’est, selon toi, l'art de leur donner et de leur demander ? (EUTHYPHRON) Comme tu dis. (SOCRATE) Pour bien demander, ne faut-il pas leur demander des choses que nous avons besoin de recevoir d’eux ? (EUTHYPHRON) Rien de plus vrai. (SOCRATE) (14e) Et pour bien donner, ne faut-il pas leur donner en échange les choses qu’ils ont besoin de recevoir de nous ? Car il ne serait pas fort habile de donner à quelqu’un ce dont il n’aurait aucun besoin. (EUTHYPHRON) On ne saurait mieux parler. (SOCRATE) La sainteté, mon cher Euthyphron, est donc une espèce de trafic entre les dieux et les hommes ? (EUTHYPHRON) Un trafic, si tu veux l’appeler ainsi. (SOCRATE) Je ne le veux pas, si ce n’en est pas un réellement ; mais, dis-moi, quelle utilité les dieux reçoivent-ils des présents que nous leur faisons ? Car (15a) l’utilité que nous tirons d’eux est sensible,


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 2/02/2007