HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Euthydème (dialogue complet)

Page 290

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[290] (290a) μὲν γὰρ τῶν ἐπῳδῶν ἔχεών τε καὶ φαλαγγίων καὶ σκορπίων καὶ τῶν ἄλλων θηρίων τε καὶ νόσων κήλησίς ἐστιν, δὲ δικαστῶν τε καὶ ἐκκλησιαστῶν καὶ τῶν ἄλλων ὄχλων κήλησίς τε καὶ παραμυθία τυγχάνει οὖσα· σοί, ἔφην ἐγώ, ἄλλως πως δοκεῖ; Οὔκ, ἀλλ' οὕτω μοι φαίνεται, ἔφη, ὡς σὺ λέγεις. Ποῖ οὖν, ἔφην ἐγώ, τραποίμεθ' ἂν ἔτι; ἐπὶ ποίαν τέχνην; Ἐγὼ μὲν οὐκ εὐπορῶ, ἔφη. Ἀλλ', ἦν δ' ἐγώ, ἐμὲ οἶμαι ηὑρηκέναι. Τίνα; ἔφη Κλεινίας. (290b) στρατηγική μοι δοκεῖ, ἔφην ἐγώ, τέχνη παντὸς μᾶλλον εἶναι ἣν ἄν τις κτησάμενος εὐδαίμων εἴη. Οὐκ ἔμοιγε δοκεῖ. Πῶς; ἦν δ' ἐγώ. Θηρευτική τις ἥδε γέ ἐστιν τέχνη ἀνθρώπων. Τί δὴ οὖν; ἔφην ἐγώ. Οὐδεμία, ἔφη, τῆς θηρευτικῆς αὐτῆς ἐπὶ πλέον ἐστὶν ὅσον θηρεῦσαι καὶ χειρώσασθαι· ἐπειδὰν δὲ χειρώσωνται τοῦτο ἂν θηρεύωνται, οὐ δύνανται τούτῳ χρῆσθαι, ἀλλ' οἱ μὲν κυνηγέται καὶ οἱ ἁλιῆς τοῖς ὀψοποιοῖς παραδιδόασιν, οἱ (290c) δ' αὖ γεωμέτραι καὶ οἱ ἀστρονόμοι καὶ οἱ λογιστικοί - θηρευτικοὶ γάρ εἰσι καὶ οὗτοι· οὐ γὰρ ποιοῦσι τὰ διαγράμματα ἕκαστοι τούτων, ἀλλὰ τὰ ὄντα ἀνευρίσκουσιν - ἅτε οὖν χρῆσθαι αὐτοὶ αὐτοῖς οὐκ ἐπιστάμενοι, ἀλλὰ θηρεῦσαι μόνον, παραδιδόασι δήπου τοῖς διαλεκτικοῖς καταχρῆσθαι αὐτῶν τοῖς εὑρήμασιν, ὅσοι γε αὐτῶν μὴ παντάπασιν ἀνόητοί εἰσιν. Εἶεν, ἦν δ' ἐγώ, κάλλιστε καὶ σοφώτατε Κλεινία· τοῦτο οὕτως ἔχει; Πάνυ μὲν οὖν. Καὶ οἵ γε στρατηγοί, ἔφη, οὕτω τὸν αὐτὸν (290d) τρόπον· ἐπειδὰν πόλιν τινὰ θηρεύσωνται στρατόπεδον, παραδιδόασι τοῖς πολιτικοῖς ἀνδράσιν - αὐτοὶ γὰρ οὐκ ἐπίστανται χρῆσθαι τούτοις ἐθήρευσαν - ὥσπερ οἶμαι οἱ ὀρτυγοθῆραι τοῖς ὀρτυγοτρόφοις παραδιδόασιν. Εἰ οὖν, δ' ὅς, δεόμεθα ἐκείνης τῆς τέχνης, ἥτις ἂν κτήσηται ποιήσασα θηρευσαμένη αὐτὴ καὶ ἐπιστήσεται χρῆσθαι, καὶ τοιαύτη ποιήσει ἡμᾶς μακαρίους, ἄλλην δή τινα, ἔφη, ζητητέον ἀντὶ τῆς στρατηγικῆς. (290e) (ΚΡΙΤΩΝ) Τί λέγεις σύ, Σώκρατες; ἐκεῖνο τὸ μειράκιον τοιαῦτ' ἐφθέγξατο; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ οἴει, Κρίτων; (ΚΡΙΤΩΝ) Μὰ Δί' οὐ μέντοι. Οἶμαι γὰρ αὐτὸν ἐγώ, εἰ ταῦτ' εἶπεν, οὔτ' Εὐθυδήμου οὔτε ἄλλου οὐδενὸς ἔτ' ἀνθρώπου δεῖσθαι εἰς παιδείαν. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀλλ' ἄρα, πρὸς Διός, μὴ Κτήσιππος ἦν ταῦτ' εἰπών, ἐγὼ δὲ οὐ μέμνημαι; [290] (290a) L'art des enchantements adoucit la fureur des vipères, des araignées, des scorpions et des autres bêtes, et celle des maladies ; l'art des harangues conjure et adoucit les juges, l'assemblée et toute espèce de foule. N'est-ce pas ton sentiment? — Je n'en ai point d'autre, me répondit-il. — Où nous tournerons-nous donc, et à quel art nous adresser ? — Je ne le vois guère. — Attends, je crois l'avoir trouvé. — Quel est-il ? reprit Clinias. — (290b) L'art militaire, répondis-je, me paraît l'art dont l'acquisition doit nous rendre heureux. — Je ne suis pas de cet avis, moi. — Pourquoi ? — Ce n'est qu'une chasse aux hommes. — Eh bien? — Toute chasse, me répondit-il, ne fait que découvrir et poursuivre la proie : quand elle est prise, on n'est pas encore en état de s'en servir; les chasseurs et les pêcheurs la mettent entre les mains des cuisiniers. Les (290c) géomètres, les astronomes, les arithméticiens sont aussi des chasseurs, car ils ne font pas les figures et les nombres, mais ils cherchent ce qui existe déjà ; et ne sachant pas se servir de leurs découvertes, les plus sages d'entre eux les donnent aux dialecticiens, afin qu'ils les mettent en usage. — Quoi ! Clinias, lui répondis-je, ô le plus beau et le plus sage des enfants, en est-il ainsi? — Certainement, dit-il, et de même les généraux (290d) après qu'ils se sont rendus maîtres d'une place ou d'une armée, les abandonnent aux politiques, parce qu'ils ne savent pas comment user de ce qu'ils ont pris; justement comme les chasseurs de cailles abandonnent leur proie à ceux qui les nourrissent. Si donc, pour nous rendre heureux, il nous faut un art qui sache user de ce qu'il a fait, ou pris à la chasse, cherchons-en un autre que l'art militaire. (290e) (CRITON) Que dis-tu, Socrate ! serait-il possible que ce jeune garçon eût ainsi parlé? (SOCRATE) Tu en doutes ? (CRITON) Oui, par Jupiter! car s'il a parlé de la sorte, il n'aura plus besoin ni d'Euthydème, ni de tel autre homme que ce soit pour maître. (SOCRATE) Par Jupiter! est-ce Ctésippe qui a parlé de la sorte, et l'aurais-je oublié ?


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Dernière mise à jour : 26/02/2010