HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 980

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[980] (980a) (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Καλῶς. Ἐξ ἀρχῆς δὴ ῥητέον ἀνάγκῃ πρῶτον, ὡς φαίνεται, μάλιστα μὲν ἄν, εἰ δυνάμεθα ἑνὶ λαβεῖν ὀνόματι, τίς ἐστιν ἣν οἰόμεθα σοφίαν εἶναι, τοῦτο δ' εἰ σφόδρα ἀδυνατοῦμεν, τὸ δεύτερον, τίνες εἰσίν ποτε καὶ ὁπόσαι τινές, ἅς τις λαβὼν σοφὸς ἂν εἴη κατὰ τὸν ἡμέτερον μῦθον. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) Λέγοις ἄν. (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Τὸ δὴ μετὰ τοῦτο ἀνεμέσητον τῷ νομοθέτῃ τὸ κάλλιον τῶν πρότερον εἰρημένων περὶ θεῶν καὶ ἄμεινον ἀπεικάζοντι λέγειν, οἷον παιδιᾷ καλῇ χρωμένῳ καὶ τιμῶντι (980b) θεούς, ὕμνοις τε καὶ εὐδαιμονίᾳ γεραίροντι διάγειν τὸν αὑτοῦ βίον. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) καλῶς, ξένε, λέγεις. Εἰ γάρ σοι τοῦτο τέλος εἴη τῶν νόμων, θεοὺς προσπαίσαντι καθαρώτερον δὲ διαγαγόντι τὸν βίον τῆς ἅμα τελευτῆς ἀρίστης τε καὶ καλλίστης τυχεῖν. (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Πῶς οὖν, Κλεινία, λέγομεν; δοκεῖ τοὺς θεοὺς ὑμνοῦντες σφόδρα τιμῶμεν, εὐχόμενοι τὰ κάλλιστα καὶ ἄριστα περὶ αὐτῶν ἐπιέναι λέγειν ἡμῖν; Οὕτως πῶς λέγεις; (980c) (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) Θαυμαστῶς μὲν οὖν οὕτως. Ἀλλ', δαιμόνιε, πιστεύσας τοῖς θεοῖς εὔχου τε καὶ λέγε τὸν ἐπιόντα σοι λόγον τῶν καλῶν περὶ τοὺς θεούς τε καὶ τὰς θεάς. (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Ἔσται ταῦτα, ἂν αὐτὸς θεὸς ἡμῖν ὑφηγῆται. Συνεύχου μόνον. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) Λέγοις ἂν τὸ μετὰ τοῦτο. (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Θεογονίαν τοίνυν καὶ ζῳογονίαν ἀναγκαῖον, ὡς ἔοικεν, πρῶτόν μοι, κακῶς ἀπεικασάντων τῶν ἔμπροσθεν, βέλτιον ἀπεικάσαι κατὰ τὸν ἔμπροσθεν λόγον, ἀναλαβόντα (980d) ὃν πρὸς τοὺς ἀσεβεῖς ἐπικεχείρηκα λέγων, φράζων ὡς εἰσὶν θεοὶ ἐπιμελούμενοι πάντων, σμικρῶν καὶ μειζόνων, καὶ σχεδὸν ἀπαραμύθητοι τῶν περὶ τὰ δίκαιά εἰσιν πράγματα - εἰ δὴ μέμνησθέ γε, Κλεινία· ἐλάβετε μὲν γὰρ δὴ καὶ ὑπομνήματα - καὶ γὰρ ἦν τὰ ῥηθέντα τότε καὶ μάλα ἀληθῆ· τόδε δὲ αὐτῶν ἦν τὸ μέγιστον, ὅτι πρεσβύτερον εἴη ψυχὴ σώματος ἅπασα παντός - ἆρα μέμνησθε; πάντως που τοῦτό γε; - γὰρ ἄμεινον καὶ παλαιότερον καὶ θεοειδέστερον, (980e) πιθανὸν ὅτι τοῦνέου καὶ νεωτέρου καὶ ἀτιμοτέρου, πανταχῇ τε ἄρχον ἀρχομένου πρεσβύτερον καὶ ἄγον ἀγομένου πάντῃ. Λάβωμεν δὴ τοῦτό γε, ὡς ψυχὴ πρεσβύτερόν ἐστι σώματος. [980] (980a) (L'ATHÉNIEN) Fort bien. Il me paraît nécessaire de remonter jusqu'au principe, surtout pour voir si nous pourrons comprendre sous un seul nom ce que nous entendons par sagesse, et si cela passe nos forces, pour voir en second lieu quelles sont les sciences dont la connaissance rend l'homme sage de cette sagesse que nous concevons, et combien il y en a. (CLINIAS) Fais comme il te plaira. (L'ATHÉNIEN) Et, après cela, on ne trouvera pas mauvais que le législateur qui a sur les dieux des idées plus élevées et plus justes que ceux qui en ont parlé avant lui, les exprime d'une manière conforme à la belle science qu'il a acquise, et passe le reste de sa vie à honorer (980d) les dieux et à célébrer par des hymnes leur suprême félicité. (CLINIAS) Tu as raison, Étranger ; et puisse le plan de ta législation aboutir pour toi à vivre dans un commerce familier avec les dieux et à couronner la vie la plus pure par la plus belle et la plus heureuse fin ! (L'ATHÉNIEN) Que dirons-nous, Clinias? Crois-tu que la plus excellente manière d'honorer les dieux dans nos hymnes soit de les prier de nous suggérer, en parlant d'eux, les pensées les plus belles et les plus sublimes? Est-ce là ton sentiment du non ? (980c) (CLINIAS) A merveille ; c'est bien là mon sentiment. Adresse-leur donc, mon cher, une prière, dans la ferme confiance qu'ils l'écouteront, et fais-nous part des belles inspirations qui te viendront sur les dieux et les déesses. (L'ATHÉNIEN) C'est ce que je vais faire, pourvu que Dieu lui-même me serve de guide ; joins seulement tes prières aux miennes. (CLINIAS) Parle maintenant. (L'ATHÉNIEN) Ceux qui nous ont précédés ayant mal expliqué l'origine des dieux et des animaux, je dois commencer par réformer leurs erreurs à ce sujet, en reprenant ce qui a été prouvé dans l'entretien précédent (980d) contre les impies, savoir, qu'il y a des dieux, que leur providence s'étend à tout, aux petites choses comme aux grandes, et qu'ils sont inflexibles à l'injustice. Vous vous en ressouvenez sans doute, Clinias, car vous avez écrit notre entretien, et vous le devez d'autant plus que nous n'avons rien dit qui ne fût exactement vrai. Or, le point fondamental de cette discussion était que l'âme a préexisté au corps. Vous le rappeliez-vous ? La chose n'est-elle pas ainsi ? Car il est selon la raison que ce qui est d'une nature plus excellente, soit aussi plus ancien et plus divin (980e) que ce qui tient d'une nature inférieure, et doit être par conséquent plus jeune et moins honoré, comme ce qui gouverne existe avant ce qui est gouverné, et ce qui imprime le mouvement avant ce qui le reçoit. Reconnaissons donc que l'existence de l'âme est antérieure à celle du corps.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010