HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 979

  Page 979

[979] Καὶ μέχρι μὲν τούτων τε καὶ ἐν τούτοις σύμπαν τὸ δυνατὸν τῶν ζῴων μάλα ἀριθμητικὸν (979a) γέγονε, τὸ καθ' ἓν αὐτὸ σκοποῦν· τὸ δὲ πρὸς ἄλληλα πάντα ἀριθμὸν ἀεὶ λογίζεσθαι, δοκῶ μὲν μείζονος ἕνεκα, καὶ τούτου δὲ σελήνην, καθάπερ εἴπομεν, αὐξανομένην καὶ φθίνουσαν ἐμποιήσας, μῆνας πρὸς τὸν ἐνιαυτὸν συνεστήσατο, καὶ πάντα ἀριθμὸν πρὸς ἀριθμὸν ἤρξατο συνορᾶν εὐδαίμονι τύχῃ. Διὰ δὲ ταῦθ' ἡμῖν καρποί τε καὶ ἐγκύμων γῆ γέγονεν, ὥστ' εἶναι τροφὴν πᾶσι τοῖς ζῴοις, ἀνέμων τε καὶ ὑετῶν γιγνομένων οὐκ ἐξαισίων οὐδὲ ἀμέτρων· ἀλλ' εἴ τι (979b) παρὰ ταῦτα γίγνεται πρὸς τὸ φλαῦρον, οὐ τὴν θείαν ἀλλὰ τὴν ἀνθρωπίνην αἰτιᾶσθαι χρὴ φύσιν, οὐκ ἐν δίκῃ διανέμουσαν τὸν αὑτῶν βίον. Ἡμῖν δ' οὖν ζητοῦσιν περὶ νόμων σχεδὸν ἔδοξεν τὰ μὲν ἄλλα ῥᾴδιά τ' εἶναι γνῶναι τὰ βέλτιστα ἀνθρώποις, καὶ πᾶς ἂν ἱκανὸς γίγνεσθαι καὶ συνεῖναι τὰ λεγόμενα καὶ ποιεῖν, εἰ γνοίη τί ποτ' ἔστιν συμφέρειν εἰκὸς καὶ τί τὸ μὴ συμφέρον· ἔδοξε δὴ καὶ νῦν ἔτι δοκεῖ τὰ (979c) μὲν ἄλλα ἐπιτηδεύματα πάντα οὐ σφόδρα χαλεπὰ εἶναι, τὸ δὲ τίνα τρόπον χρὴ γίγνεσθαι χρηστοὺς ἀνθρώπους παγχάλεπον. Καὶ τὰ μὲν ἄλλα αὖ πάντα κτᾶσθαι χρηστά, τὸ λεγόμενόν (τε), καὶ δυνατὸν καὶ οὐ χαλεπόν, οὐσίαν τε ὅσην δεῖ καὶ μὴ δεῖ, καὶ σῶμα οἷόν τε δεῖ καὶ μή· καὶ ψυχὴν ὅτι μὲν ἀγαθὴν δεῖ, συγχωρεῖ πᾶς παντί, τὸ δ' ὅντινα τρόπον ἀγαθήν, ὅτι μὲν αὖ δικαίαν καὶ σώφρονα καὶ ἀνδρείαν, καὶ ταῦτα, ὅτι δὲ σοφήν, φησὶ μὲν πᾶς δεῖν, ἥντινα δὲ σοφίαν, ὡς ἄρτι (979d) διεληλύθαμεν, οὐδεὶς οὐδενὶ τὸ παράπαν ἔτι συνομολογεῖ τῶν πολλῶν. Νῦν οὖν δὴ παρὰ πάσας τὰς πρόσθεν σοφίας οὐ φαύλην τινὰ ἀνευρίσκομεν εἰς αὐτά γε ταῦτα, τὸ δοκεῖν σοφὸν εἶναι τόν γε μεμαθηκότα ἅπερ καὶ διεληλύθαμεν· εἰ δ' ἔστιν σοφὸς ταῦτ' ἐπιστήμων καὶ ἀγαθός, τούτου δὴ πέρι λόγον δεῖ λαβεῖν. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) ξένε, ὡς εἰκότως εἶπες ὅτι περὶ μεγάλων μεγάλα ἐπιχειρεῖς φράζειν. (979e) (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Οὐ γὰρ σμικρά, Κλεινία· τὸ δὲ χαλεπώτερον, ὅτι παντάπασι καὶ πάντως ἀληθῆ. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) Σφόδρα γε, ξένε· ἀλλ' ὅμως μὴ ἀποκάμῃς λέγων φῄς. (ΑΘΗΝΑΙΟΣ) Ναί, μηδὲ σφὼ τοίνυν ἀκούοντε. (ΚΛΕΙΝΙΑΣ) Ταῦτ' ἔσται· καὶ ὑπὲρ ἀμφοῖν ἐγώ σοι φράζω. [979] Jusque-là, et tant qu'il ne sera question que de considérer chaque nombre séparément, tout animal qui a l'intelligence nécessaire deviendra habile dans cette science. (979a) Mais il faut, ce me semble, un plus grand effort d'esprit pour combiner ensemble divers nombres : c'est pourquoi Dieu ayant fait, comme je l'ai dit, la lune sujette à croître et à décroître, nous montra par là le rapport des mois aux années, et nous mit heureusement sur la voie de comparer un nombre avec un autre. De là aussi nous sont venus les fruits et la fécondité de la terre, qui donne à tous les animaux leur nourriture, à l'aide des vents et des pluies distribués à propos et avec mesure. Si quelquefois (979b) cet ordre est changé et altéré, ce n'est point Dieu qu'il faut accuser, mais l'homme qui ne vit point conformément aux règles de la justice. Dans nos recherches sur les lois nous avons jugé qu'en tout le reste il était facile de connaître et de procurer aux hommes leur plus grand bien, et qu'il n'est personne qui ne puisse comprendre et mettre en pratique ce que nous avons dit, pourvu qu'il sache distinguer l'utile du nuisible : nous avons jugé, dis-je, (979c) et nous jugeons encore que tout ce qui concerne les autres devoirs n'a pas beaucoup de difficulté ; mais d'apprendre comment on devient homme de bien est chose difficile. En effet ce que nous avons prescrit pour l'acquisition des autres biens est possible et même aisé. On sait assez quelles sont dans les richesses les bornes du nécessaire et du superflu, comment il faut que le corps soit ou ne soit point affecté. Quant à l'âme, tout le monde est d'accord qu'elle doit être bonne : on convient aussi que pour être bonne il faut qu'elle soit juste, tempérante, forte; chacun dit encore qu'elle doit être sage. Mais de quelle sagesse ? C'est sur quoi, (979d) comme nous l'avons vu tout à l'heure, les sentiments sont si partagés qu'à peine trouve-t-on deux personnes qui soient de même avis. Maintenant outre les autres espèces de sagesse dont on a parlé, nous venons d'en découvrir une qui n'est pas moins propre que toutes les autres à donner l'apparence d'un homme sage à celui qui posséderait la science que nous avons exposée. Mais serait-il véritablement sage et vertueux ? C'est ce qu'il nous faut examiner. (CLINIAS) Étranger, tu as eu bien raison de dire que tu allais nous entretenir de grandes choses d'une manière proportionnée au sujet. (979e) (L'ATHÉNIEN) Oui, mon cher Clinias, ce sont de grandes choses, et, qui plus est, des choses entièrement et absolument vaies. (CLINIAS) J'en suis persuadé, Étranger; mais ne te lasse pas de nous expliquer ta pensée. (L'ATHÉNIEN) Je continuerai; ne vous lassez pas vous-mêmes de m'écouter. (CLINIAS) Je te réponds pour Mégille et pour moi de toute notre attention.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/03/2010