HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 978

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[978] ἐν καὶ τὸ θεοσεβὲς γνωρισθήσεται καὶ ἀριθμὸς (978a) ὄντως, οὐκ ἂν ἔτι πᾶς ἄν τις γνοίη σύμπαντα ἀριθμὸν ὅσης ἡμῖν δυνάμεως αἴτιος ἂν εἴη συγγιγνόμενος - ἐπεὶ καὶ τὰ κατὰ μουσικὴν πᾶσαν διαριθμουμένων κινήσεώς τε καὶ φθόγγων δῆλον ὅτι δεῖ - καὶ τὸ μέγιστον, ἀγαθῶν ὡς πάντων αἴτιον, ὅτι δὲ κακῶν οὐδενός, εὖ τοῦτο γνωστέον, καὶ τάχα γένοιτ' ἄν. Ἀλλ' σχεδὸν ἀλόγιστός τε καὶ ἄτακτος ἀσχήμων τε καὶ ἄρρυθμος ἀνάρμοστός τε φορά, καὶ πάνθ' ὁπόσα κακοῦ (978b) κεκοινώνηκέν τινος, ἐπιλέλειπται παντὸς ἀριθμοῦ, καὶ δεῖ τοῦθ' οὕτω διανοεῖσθαι τὸν μέλλοντα εὐδαίμονα τελευτήσειν· καὶ τό γε δὴ δίκαιόν τε καὶ ἀγαθὸν καὶ καλὸν καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα οὐδείς ποτε μὴ γιγνώσκων, ἀληθοῦς δόξης ἐπιλαβόμενος, διαριθμήσεται πρὸς τὸ ἑαυτόν τε καὶ ἕτερον πεῖσαι τὸ παράπαν. Ἴωμεν δὴ σκεψόμενοι πρὸς τοῦτ' αὐτό, πῶς ἐμάθομεν ἀριθμεῖν. Φέρε· τὸ γὰρ ἓν δὴ καὶ δύο γέγονε πόθεν ἡμῖν (978c) ὥστ' ἐννοῆσαι, φύσιν ταύτην ἔχουσιν ἐκ τοῦ παντὸς πρὸς τὸ δυνατοὺς ἐννοεῖν εἶναι; Πολλοῖς δὲ ἄλλοις αὖ τῶν ζῴων οὐδ' εἰς αὐτὸ τοῦθ' φύσις παραγέγονεν, ὥστε μαθεῖν δυνατοῖς εἶναι παρὰ τοῦ πατρὸς ἀριθμεῖν, παρὰ δ' ἡμῖν τοῦτ' αὐτὸ πρῶτον ἐνῴκισεν θεός, ὥστε ἱκανοῖς εἶναι δεικνύμενον συννοεῖν, ἔπειτ' ἔδειξεν καὶ δείκνυσιν· ὧν τί κάλλιον ἓν ἑνὸς ἄν τις θεάσαιτο πλὴν τὸ τῆς ἡμέρας γένος, εἶτα εἰς τὸ τῆς νυκτὸς ἔλθοι μέρος ἔχων ὄψιν, ὅθεν ἕτερον πᾶν αὐτῷ (978d) φαίνοιτ' ἄν; Καὶ ἑλίττων δὴ ταῦτα αὐτὰ ὅταν μὴ παύηται πολλὰς μὲν νύκτας, πολλὰς δὲ ἡμέρας (ἃς) οὐρανός, οὐδέποτε παύεται διδάσκων ἀνθρώπους ἕν τε καὶ δύο, πρὶν ἂν καὶ δυσμαθέστατος ἱκανῶς μάθῃ ἀριθμεῖν· ὡς γὰρ καὶ τρία καὶ τέτταρα καὶ πολλά, ἕκαστος ἡμῶν ἐπινοήσειεν ἂν ὁρῶν ταῦτα. Καὶ ἐκ τούτων ἓν ἐποίησεν τὴν σελήνην θεὸς ἀπεργασάμενος, τοτὲ μὲν μείζων φαινομένη, τοτὲ δ' ἐλάττων, διεξῆλθεν (978e) ἄλλην ἀεὶ φαίνουσα ἡμέραν, μέχρι πεντεκαίδεκα ἡμερῶν καὶ νυκτῶν· αὕτη δ' ἔστιν περίοδος, εἰ βούλεταί τις τὸν κύκλον ἕνα ὅλον εἰς ἓν τιθέναι, ὥστε ὡς ἔπος εἰπεῖν καὶ τὸ δυσμαθέστατον ἂν μαθεῖν ζῷον, οἷς παρέδωκεν φύσιν θεὸς τοῦ δυνατοῖς εἶναι μανθάνειν. [978] où l'on reconnaîtra le principe de la piété envers les dieux et le nombre (978a) par essence, on verra alors qu'il n'est pas donné à tout le monde de comprendre toute la vertu et l'efficacité de la science des nombres. Il est évident, par exemple, que la musique en entier ne peut se passer de mouvements et de sons mesurés par le nombre. Et, ce qu'il y a de plus admirable, cette science, en même temps qu'elle est la source de tous les biens, n'est la source d'aucun mal, ce dont il est aisé de se convaincre. Le nombre n'entre pour rien dans toute espèce de mouvement où il ne règne ni raison, ni ordre, ni figure, ni mesure, ni harmonie, en un mot dans tout ce qui participe à quelque mal. (978b) Voilà de quoi doit être persuadé tout homme qui veut être heureux jusqu'à la fin de ses jours, et encore qu'à l'égard du juste, du bon, du beau et des autres choses semblables, quiconque ne les connaît point et ne les a pas saisies par une opinion vraie, n'en saura jamais rendre compte d'une manière satisfaisante pour lui-même ou pour autrui. Allons plus loin et observons comment nous avons appris à compter. Dites-moi d'où nous vient la connaissance de l'unité et du nombre deux, (978c) à nous les seuls de tout l'univers doués naturellement de la capacité de réfléchir? Car la nature n'a pas donné aux autres animaux les facultés nécessaires pour apprendre du père à compter. Mais Dieu a premièrement mis en nous l'intelligence requise, pour concevoir ce qui nous est montré ; ensuite il a montré et il nous montre encore divers objets, parmi lesquels il n'en est point de plus beau que le spectacle du jour. De l'aspect du jour l'homme passe à celui de la nuit, qui lui offre un tableau (978d) tout différent; et, ne cessant de ramener la révolution successive des jours et des nuits, le ciel ne cesse point d'enseigner aux hommes ce que c'est qu'un et deux, jusqu'à ce que le plus stupide ait suffisamment appris à compter; car cette même suite de jours et de nuits apprend aussi à chacun de nous ce que c'est que trois, quatre et plusieurs. De plus, entre les corps célestes, Dieu en a fait un, c'est la lune, qui, dans sa course, paraissant tantôt plus grande, tantôt plus petite, nous montre sans cesse (978e) une nouvelle espèce de jour, pendant l'espace de quinze jours et de quinze nuits ; telle est la mesure de sa révolution, si on veut en ajouter ensemble toutes les parties pour en faire un cercle : de sorte que le plus stupide de tous les animaux que Dieu a doués de la faculté d'apprendre conçoit enfin ce que c'est que le nombre.


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Dernière mise à jour : 11/03/2010