HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 977

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[977] Ὃν δὲ θεὸν ἡγοῦμαι, φράζειν χρή, καίπερ ἄτοπον ὄντα, καί πως οὐκ ἄτοπον αὖ· πῶς γὰρ τὸ (977a) ἀγαθῶν αἴτιον ἡμῖν συμπάντων οὐ καὶ τοῦ πολὺ μεγίστου, τῆς φρονήσεως, αἴτιον ἡγεῖσθαι δεῖ γεγονέναι; Τίνα δὴ καὶ σεμνύνων ποτὲ λέγω θεόν, Μέγιλλέ τε καὶ Κλεινία; Σχεδὸν Οὐρανόν, ὃν καὶ δικαιότατον, ὡς σύμπαντες ἄλλοι δαίμονες ἅμα καὶ θεοί, τιμᾶν τε καὶ εὔχεσθαι διαφερόντως αὐτῷ. Τὸ δὲ καὶ τῶν ἄλλων αἴτιον ἀγαθῶν πάντων ἡμῖν αὐτὸν γεγονέναι πάντες ἂν ὁμολογοῖμεν· δοῦναι δὲ ἅμα καὶ ἀριθμὸν ἡμεῖς γε ὄντως αὐτόν φαμεν, ἔτι δὲ καὶ δώσειν, ἐάν (977b) τις θέλῃ συνακολουθεῖν. Ἐὰν γὰρ ἴῃ τις ἐπὶ θεωρίαν ὀρθὴν τὴν τοῦδε, εἴτε κόσμον εἴτε ὄλυμπον εἴτε οὐρανὸν ἐν ἡδονῇ τῳ λέγειν, λεγέτω μέν, ἀκολουθείτω δὲ ὅπῃ ποικίλλων αὑτὸν καὶ τὰ ἐν αὑτῷ στρέφων ἄστρα πάσας διεξόδους ὥρας τε καὶ τροφὴν πᾶσιν παρέχεται. Καὶ τὴν ἄλλην δὲ οὖν φρόνησιν, ὡς φαῖμεν ἄν, σὺν ἀριθμῷ παντί, καὶ τἆλλ' ἀγαθά· τοῦτο δὲ μέγιστον, ἐάν τις τὴν ἀριθμῶν αὐτοῦ δόσιν δεξάμενος ἐπεξέλθῃ πᾶσαν τὴν περίοδον. Ἔτι δὲ σμικρὸν ἐπανελθόντες πως τοῖς λόγοις ἀναμνησθῶμεν (977c) ὅτι καὶ μάλ' ὀρθῶς ἐνοήσαμεν ὡς, εἴπερ ἀριθμὸν ἐκ τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως ἐξέλοιμεν, οὐκ ἄν ποτέ τι φρόνιμοι γενοίμεθα. Οὐ γὰρ ἂν ἔτι ποτὲ ψυχὴ τούτου τοῦ ζῴου πᾶσαν ἀρετὴν λάβοι σχεδόν, ὅτου λόγος ἀπείη· ζῷον δὲ ὅτι μὴ γιγνώσκοι δύο καὶ τρία μηδὲ περιττὸν μηδὲ ἄρτιον, ἀγνοοῖ δὲ τὸ παράπαν ἀριθμόν, οὐκ ἄν ποτε διδόναι λόγον ἔχοι περὶ ὧν αἰσθήσεις καὶ μνήμας (ἔχοι) μόνον εἴη κεκτημένον, τὴν (977d) δὲ ἄλλην ἀρετήν, ἀνδρείαν καὶ σωφροσύνην, οὐδὲν ἀποκωλύει. Στερόμενος δὲ ἀληθοῦς λόγου σοφὸς οὐκ ἄν ποτε γένοιτο, ὅτῳ δὲ σοφία μὴ προσείη, πάσης ἀρετῆς τὸ μέγιστον μέρος, οὐκ ἂν ἔτι τελέως ἀγαθὸς γενόμενος εὐδαίμων ποτὲ γένοιτο. Οὕτως ἀριθμὸν μὲν ἀνάγκη πᾶσα ὑποτίθεσθαι· διότι δὲ τοῦτο ἀνάγκη, λόγος ἔτι πλείων πάντων γίγνοιτ' ἂν τῶν εἰρημένων. Ἀλλὰ καὶ νῦν ὀρθῶς ῥηθήσεται, ὅτι καὶ τὰ τῶν ἄλλων τεχνῶν λεγόμενα, νυνδὴ διήλθομεν ἐῶντες εἶναι πάσας τὰς (977e) τέχνας, οὐδὲ τούτων ἓν οὐδὲν μένει, πάντα δ' ἀπολείπεται τὸ παράπαν, ὅταν ἀριθμητικήν τις ἀνέλῃ. Δόξειε δ' ἂν ἴσως τις βραχέων ἕνεκα ἀριθμοῦ δεῖσθαι τὸ τῶν ἀνθρώπων γένος, εἰς τὰς τέχνας ἀποβλέψας - καίτοι μέγα μὲν καὶ τοῦτο - εἰ δέ τις ἴδοι τὸ θεῖον τῆς γενέσεως καὶ τὸ θνητόν, [977] Mais il faut vous expliquer de quel Dieu j'entends parler, étrange en un sens, et en un autre sens pas du tout étrange. Comment, en effet, (977a) ne pas regarder comme l'auteur du plus grand de tous les biens, de la sagesse, celui de qui nous tenons tous les autres? Mais quel est, Mégille et Clinias, ce Dieu dont je parle avec tant d'éloges? C'est le ciel : c'est à lui qu'il est souverainement juste d'adresser particulièrement nos hommages et nos prières, comme le font tous les autres dieux et les génies. De l'aveu de tout le monde, nous sommes redevables à sa libéralité de tous les autres biens; et, selon notre pensée, c'est lui qui a découvert aux hommes la science du nombre, et la découvrira encore (977b) à quiconque voudra écouter ses leçons. Qu'on l'appelle monde, olympe ou ciel, peu importe quel nom il plaise de lui donner, pourvu que, s'élevant à la vraie contemplation de ce Dieu, on observe comme il se présente sous mille formes variées, imprime le mouvement aux astres qu'il contient, fait naître les révolutions, les saisons, la vie, les diverses connaissances avec celle du nombre, et tous les autres biens, dont le plus grand est sans contredit cette science du nombre, lorsqu'on sait s'en servir pour expliquer tout l'ordre céleste. Mais, revenons un moment sur nos pas pour nous rappeler avec (977c) combien de vérité nous avons pensé que si on était le nombre à l'humanité, on lui rendrait impossible toute prudence. En effet, l'âme de l'animal qui serait destitué de raison serait incapable de réunir jamais toutes les vertus. Ignorant ce que c'est que deux et trois, le pair et l'impair, en un mot n'ayant aucune idée du nombre, il ne sera jamais en état de rendre raison d'aucune chose, ne la connaissant que par les sens et la mémoire. Rien n'empêche (977d) qu'il n'ait les autres vertus, comme la force et la tempérance; mais, privé de la véritable raison, jamais il ne deviendra sage, et quiconque n'a pas la sagesse, qui est la partie principale de toute vertu, ne pouvant devenir parfaitement bon, ne peut conséquemment parvenir au bonheur. Il est donc de toute nécessité que le nombre serve de fondement à tout le reste. Pour l'expliquer, il faudrait entrer dans des développements plus étendus que tout ce qui a été dit jusqu'ici; mais ce qu'on peut dire de mieux pour le moment, c'est que de tous les arts dont nous avons fait le dénombrement, en voulant bien leur accorder le nom (977e) d'arts, il n'en est aucun qui puisse subsister, aucun qui ne périsse entièrement, si on ôte la science du nombre. A ne jeter les yeux que sur les arts, on pourrait croire avec quelque raison que cette science n'est nécessaire au genre humain que pour des objets de peu d'importance; cependant c'est déjà beaucoup. Mais si on porte ses regards sur ce qu'il y a de divin et de mortel dans la généralisation,


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Dernière mise à jour : 11/03/2010