HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 976

  Page 976

[976] μᾶλλον δὲ ἀνδρείᾳ κατὰ φύσιν (976a) σοφίᾳ δεδομένη. Ἣν δὲ καλοῦσι μὲν ἰατρικήν, βοήθεια δέ που καὶ αὕτη σχεδὸν ὅσων ὧραι ψύχει καὶ καύματι ἀκαίρῳ καὶ πᾶσι τοῖς τοιούτοις ληίζονται τὴν τῶν ζῴων φύσιν. Εὐδόκιμον δὲ οὐδὲν τούτων εἰς σοφίαν τὴν ἀληθεστάτην· ἄμετρα γὰρ δόξαις φορεῖται τοπαζόμενα. Βοηθοὺς δέ που καὶ τοὺς κυβερνήτας ἅμα καὶ τοὺς ναύτας ἐροῦμεν, καὶ τούτων ἄνδρα σοφὸν μηδένα τις ἡμᾶς παραμυθούμενος ἐξ ἁπάντων διαγγελλέτω· οὐ γὰρ ἂν εἰδείη τις πνεύματος ὀργὴν (976b) οὐδὲ φιλίαν, προσφιλὲς ἁπάσῃ κυβερνητικῇ. Καὶ μὴν οὐδ' ὁπόσοι βοηθοὶ δίκαις ἐν τῇ τοῦ λέγειν ῥώμῃ φασὶ γίγνεσθαι, μνήμῃ καὶ τριβῇ δόξης ἤθεσιν προσέχοντες τὸν νοῦν, ἀληθείας δὲ τῶν ὄντως δικαίων ἐκτὸς παρεσφαλμένοι. Λοιπὴ δ' ἔτι πρὸς δόξαν σοφίας ἐστίν τις ἄτοπος δύναμις, ἣν φύσιν ἂν οἱ πολλοὶ μᾶλλον σοφίαν ὀνομάσειαν, τότε ὅταν τινά τις συννοῇ ῥᾳδίως μὲν ὅτιπερ ἂν μανθάνῃ μανθάνοντα, (976c) μάλα δὲ πολλὰ καὶ ἀσφαλῶς μνημονεύοντα, ὅταν τε τὸ πρόσφορον ἑκάστῳ διαμνημονεύῃ τις, ὅτι γιγνόμενον ἂν πρέποι, τοῦτο δὲ ταχὺ δρᾷ· ταῦτα γὰρ ἅπαντα οἱ μὲν φύσιν, οἱ δὲ σοφίαν, οἱ δὲ ἀγχίνοιαν θήσουσιν φύσεως, σοφὸν δὲ ὄντως οὐδενὶ τούτων οὐδεὶς τῶν ἐμφρόνων ἐθελήσει ποτὲ καλεῖν. Ἀλλὰ μὴν δεῖ φανῆναί γέ τινα ἐπιστήμην ἣν ἔχων σοφὸς γίγνοιτ' ἂν σοφὸς ὄντως ὢν καὶ μὴ μόνον δοξαζόμενος. Ἴδωμεν δή. Χαλεπῷ μὲν γὰρ λόγῳ παντάπασιν (976d) ἐπιχειροῦμεν, ἑτέραν πάρεξ τῶν εἰρημένων εὑρεῖν, σοφία μὲν λέγοιτ' ἂν ὄντως τε καὶ εἰκότως, δὲ λαβὼν οὔτε βάναυσος οὔτ' ἠλίθιος ἔσται, σοφὸς δὲ καὶ ἀγαθὸς δι' αὐτὴν πολίτης τε καὶ ἄρχων καὶ ἀρχόμενος ἐνδίκως ἔσται πόλεως ἅμα καὶ ἐμμελής. Κατίδωμεν δὴ ταύτην πρώτην, τίς ποτ' ἐκ τῆς ἀνθρωπίνης φύσεως ἐπιστήμη μία διεξελθοῦσα μὴ παραγενομένη τῶν νῦν παρουσῶν ἀνοητότατον ἂν καὶ ἀφρονέστατον παράσχοιτο ζῷον τὸ τῶν ἀνθρώπων. Οὐ δὴ (976e) τοῦτό γε πάνυ χαλεπὸν τὸ κατιδεῖν. Μία γὰρ ὡς εἰπεῖν πρὸς μίαν τὸν ἀριθμὸν δοῦσα παντὶ τῷ θνητῷ γένει τοῦτ' ἂν δράσειεν· θεὸν δ' αὐτὸν μᾶλλον τινα τύχην ἡγοῦμαι δόντα ἡμῖν σῴζειν ἡμᾶς. [976] mais le succès y est naturellement attaché au courage plutôt qu'à (976a) la sagesse. Sans doute l'art qui porte le nom de médecine est d'un assez grand secours contre les ravages que font parmi les êtres animés les saisons par des froidures ou des chaleurs à contre-temps et d'autres accidents semblables; mais ni l'un ni l'autre ne contribue à la vraie sagesse; car sans règle fixe, ils ne s'appuient guère que sur des conjectures incertaines. Nous avouerons aussi que les pilotes et les matelots sont de quelque secours aux hommes; mais que personne ne cherche à nous abuser en nous annonçant un sage parmi tous ces hommes, puisque pas un d'eux ne connaît la cause qui irrite ou qui apaise (976b) les vents, connaissance essentielle à la navigation. Il en est de même de ceux qui se portent pour défendre le droit d'autrui devant les tribunaux par le talent de la parole. Tout leur fait consiste en mémoire et en une certaine routine, habiles à discerner ce qui passe pour juste dans l'opinion des hommes, mais bien éloignés de connaître la vérité touchant la justice en elle-même. Il y a encore une faculté de l'âme assez, singulière qui contribue à donner la réputation de sage; mais il est plus ordinaire de l'appeler un don de la nature qu'un fruit de la sagesse. Elle consiste à apprendre avec facilité, à posséder une mémoire vaste et sûre, (976c) à se rappeler à propos ce qu'il convient de faire en chaque circonstance, et cela avec beaucoup de promptitude. Plusieurs donnent à cette faculté le nom de talent naturel, d'autres de sagesse, d'autres de pénétration d'esprit; mais un homme vraiment prudent ne consentira jamais à appeler sagesse l'habileté de ces sortes de personnes. Cependant il faut que nous découvrions quelque science qui donne à celui qui la possède une sagesse réelle et non une sagesse apparente. Voyons. La recherche où nous allons entrer a (976d) quelque chose de bien difficile, puisqu'il s'agit de trouver hors de tout ce que nous avons passé en revue une science qui mérite véritablement et à juste titre le nom de sagesse, une science enfin qui tire de la classe des artisans et des gens du commun quiconque l'a acquise, et en fasse un homme sage et vertueux, un citoyen juste et réglé dans toute sa conduite, soit qu'il commande, soit qu'il obéisse. Et d'abord voyons quelle est de toutes les sciences celle qui, si elle venait à manquer à l'homme, ou s'il ne l'avait jamais connue, en ferait le plus stupide et le plus insensé des animaux. Elle n'est pas (976e) très difficile à trouver; car si on les compare une à une, aucune ne produirait plus sûrement cet effet que celle qui donne au genre humain la connaissance du nombre; et je crois qu'un Dieu plutôt que le hasard nous a fait don de cette science pour notre conservation.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/03/2010