[974] διὰ πόνων μυρίων (974a) ταῦτα γίγνεσθαι σύμπαντα,
ὥς φαμεν ἅπαντες. Καὶ χρόνος βραχὺς ἄν τις εἴη πρὸς
λογισμὸν μή τοι τῶν μοχθηρῶν, ἀλλ' ὃ πᾶς ἂν ὑπολάβοι μέτριον. Οὗτος δὲ
σχεδὸν ἀναπνοὴν δοκεῖ ποιεῖν τινα κατὰ μέσον πῃ βίον τὸν ἀνθρώπινον· ταχύ
γε μὴν ἐπιλαβὸν γῆρας ὁντινοῦν ποιήσει' ἂν μήποτ' ἐθελῆσαι πάλιν
ἀναβιῶναι, λογισάμενον τὸν βεβιωμένον ἑαυτῷ βίον, ὅστις μὴ τυγχάνει
παιδικῆς δόξης μεστὸς ὤν. Τούτων δὴ τί ποτέ μοι τεκμήριον; Ὅτι πέφυκεν
ταύτῃ τὸ νῦν ζητούμενον (974b) τῷ λόγῳ. Ζητοῦμεν δὲ δὴ τίνα τρόπον σοφοὶ
γενησόμεθα, ὡς οὔσης τινὸς ἑκάστοις ταύτης τῆς δυνάμεως· ἡ δὲ φυγῇ φεύγει
τότε ὅταν τις πρός τινα φρόνησιν ἴῃ τῶν λεγομένων τεχνῶν ἢ φρονήσεων ἤ
τινων ἄλλων τοιούτων ὡς οἰόμεθα ἐπιστημῶν, ὡς ἀξίας τούτων οὐδεμιᾶς οὔσης
ἐπίκλησιν ῥηθῆναι τῆς περὶ ταῦτα σοφίας τἀνθρώπινα, τῆς δὲ ψυχῆς σφόδρα
πεποιθυίας καὶ μαντευομένης ὡς οὔσης αὐτῇ κατά (974c) τινα φύσιν ταύτης,
τίς δέ ἐστιν καὶ πότε καὶ πῶς, οὐ πάνυ δυναμένης ἐξευρίσκειν. Ἆρ' οὐ τούτῳ
σφόδρα προσέοιχ' ἡμῶν ἡ περὶ σοφίαν ἀπορία καὶ ζήτησις, πλείων τῆς ἐλπίδος
ἑκάστῳ γιγνομένη τῶν ὅσοι ἐν ἡμῖν δυνατοὶ γίγνονται φρονίμως αὑτοὺς ἄλλους
τε ἐξετάσαι συμφώνως διὰ λόγων πάντων καὶ πάντῃ λεγομένων; Ταῦτα οὐχ οὕτως
ἢ ταύτῃ συμφήσομεν ἔχειν;
(ΚΛΕΙΝΙΑΣ)
Συμφήσομεν ἐπ' ἐλπίδι σοι ἴσως ταῦτ', ὦ ξένε, τῇ (974d) μετὰ σοῦ κατὰ
χρόνον ἂν γενομένῃ, δοξάσαι περὶ αὐτῶν εἰς αὖθις τὸ ἀληθέστατον.
(ΑΘΗΝΑΙΟΣ)
Τὰς ἄλλας τοίνυν ὅσαι ἐπιστῆμαι μέν εἰσιν λεγόμεναι, σοφὸν δὲ οὐκ
ἀποτελοῦσιν τὸν λαμβάνοντά τε αὐτὰς καὶ ἔχοντα, πρῶτον διεξιτέον, ὅπως
ταύτας ἐκποδὼν θέμενοι, πειρώμεθα ἐκείνας ὧν δεόμεθα παραθέσθαι τε καὶ
παραθέμενοι μανθάνειν.
Πρῶτον μὲν τοίνυν ὧν πρῶτον δεῖ θνητῷ γένει, ἴδωμεν (974e) ὡς εἰσὶ μὲν
ἀναγκαιόταται σχεδὸν ἀληθῶς τε πρῶται, ὁ δὲ ἐπιστήμων αὐτῶν γιγνόμενος, εἰ
καὶ κατ' ἀρχὰς ἔδοξέν τις εἶναί ποτε σοφός,
| [974] nous convenons tous que tout cela est accompagné de peines infinies.
(974a) Vient ensuite un temps très court, non seulement en comparaison de
la durée de nos maux, mais à le prendre en lui-même, où l'homme semble
respirer pour quelques moments ; c'est le milieu de la vie. Mais la
vieillesse qui s'avance à grands pas fait souhaiter à quiconque n'est pas
rempli de préjugés puérils de ne pas recommencer une nouvelle carrière,
lorsqu'il jette les yeux sur celle qu'il vient de parcourir. L'objet même
dont la recherche nous occupe est une preuve de la vérité de ce que je
dis. (974b) Nous cherchons les moyens de parvenir à la sagesse, comme s'il
était en notre pouvoir d'y arriver. Mais la sagesse s'éloigne de nous à
mesure que nous nous approchons de ce qu'on appelle arts, connaissances et
de toutes les autres sciences semblables, que nous prenons faussement pour
des sciences ; car aucune des connaissances qui ont pour objet les choses
humaines ne mérite de porter ce nom. D'un autre côté l'âme pleine de confiance en
elle-même se flatte, sur de vaines conjectures, que la possession de la
sagesse lui est (974c) en quelque sorte naturelle ; tandis qu'elle ne peut
dire ni en quoi elle consiste ni quand et comment elle l'a acquise. Ne
reconnaissons-nous point la peinture de cet état dans la recherche que
nous faisons de la sagesse, et dans le désespoir de la rencontrer,
désespoir qui surpasse l'espérance d'y atteindre, dans ceux d'entre nous
qui sont capables d'examiner d'une manière réfléchie et suivie, par toutes
sortes de discours et en tout temps, ce qui se passe en eux-mêmes et dans
les autres ? Accorderons-nous ou non que la chose est ainsi ?
(CLINIAS) Nous l'accorderons, Étranger, (974d) mais en conservant
l'espérance de parvenir peut-être un jour avec ton secours à connaître la
vérité sur l'objet dont il s'agit.
(L'ATHÉNIEN) Il nous faut donc parcourir d'abord toutes les sciences appelées
vulgairement de ce nom, quoiqu'elles ne communiquent point la sagesse à
celui qui les étudie ou qui les possède, afin qu'après les avoir mises à
l'écart, nous essayions d'exposer celles qui servent à notre dessein, et
d'en faire notre étude. Et pour commencer par les arts relatifs aux
premiers besoins du genre humain, considérons (974e) que ce sont les plus
nécessaires et à dire vrai les premiers de tous les arts; que celui qui
les possède a bien pu dans les commencements passer pour sage;
|