[990] κατὰ δύναμιν τήν τ'
ἐμὴν τοῦ λέγοντος (990a) καὶ τὴν τῶν δυναμένων εἰσακοῦσαι, θεοσεβείας
ᾧτινι τρόπῳ τις τίνα μαθήσεται. Σχεδὸν μὲν οὖν ἐστιν ἄτοπον ἀκούσαντι, τὸ
δ' ὄνομα αὐτοῦ λέγομεν ἡμεῖς γε, ὅ τις οὐκ ἄν ποτε δόξειεν δι' ἀπειρίαν
τοῦ πράγματος - ἀστρονομίαν - ἀγνοεῖ τε ὅτι σοφώτατον ἀνάγκη τὸν ἀληθῶς
ἀστρονόμον εἶναι, μὴ τὸν καθ' Ἡσίοδον ἀστρονομοῦντα καὶ πάντας τοὺς
τοιούτους, οἷον δυσμάς τε καὶ ἀνατολὰς ἐπεσκεμμένον, ἀλλὰ τὸν τῶν ὀκτὼ
περιόδων τὰς ἑπτὰ περιόδους, διεξιούσης τὸν αὑτῶν κύκλον (990b) ἑκάστης
οὕτως ὡς οὐκ ἂν ῥᾳδίως ποτὲ πᾶσα φύσις ἱκανὴ γένοιτο θεωρῆσαι, μὴ
θαυμαστῆς μετέχουσα φύσεως. Ὃ νῦν εἰρήκαμεν ἐροῦμέν τε, ὥς φαμεν, ὅπῃ δεῖ
τε καὶ ὅπως χρεὼν μανθάνειν· πρῶτον δ' ἡμῖν τόδε λεγέσθω.
Σελήνη μὲν περίοδον τὴν αὑτῆς τάχιστα διέξεισιν, ἄγουσα μῆνα καὶ
πανσέληνον πρώτην· δεύτερον δὲ κατανοεῖν δεῖ τὸν ἥλιον, τροπὰς ἄγοντα διὰ
πάσης τῆς αὑτοῦ περιόδου, καὶ τούτῳ τοὺς συνδρόμους. Ἵνα δὲ μὴ πολλάκις
ταὐτὰ περὶ (990c) τῶν αὐτῶν διαλεγώμεθα, τὰς ἄλλας ὅσας ἐν τῷ πρόσθεν
διεξήλθομεν ὁδοὺς τούτων οὐ ῥᾴδιον συννοεῖν, ἐπὶ δὲ ταῦτα παρασκευάζοντας
φύσεις οἵας δυνατὸν εἶναι, χρεὼν πολλὰ προδιδάσκοντα καὶ ἐθίζοντα ἀεὶ
διαπονήσασθαι παῖδα ὄντα καὶ νεανίσκον. Διὸ μαθημάτων δέον ἂν εἴη· τὸ δὲ
μέγιστόν τε καὶ πρῶτον καὶ ἀριθμῶν αὐτῶν ἀλλ' οὐ σώματα ἐχόντων, ἀλλὰ ὅλης
τῆς τοῦ περιττοῦ τε καὶ ἀρτίου γενέσεώς τε καὶ δυνάμεως, ὅσην παρέχεται
πρὸς τὴν τῶν ὄντων φύσιν. (990d) Ταῦτα δὲ μαθόντι τούτοις ἐφεξῆς ἐστιν ὃ
καλοῦσι μὲν σφόδρα γελοῖον ὄνομα γεωμετρίαν, τῶν οὐκ ὄντων δὲ ὁμοίων
ἀλλήλοις φύσει ἀριθμῶν ὁμοίωσις πρὸς τὴν τῶν ἐπιπέδων μοῖραν γεγονυῖά
ἐστιν διαφανής· ὃ δὴ θαῦμα οὐκ ἀνθρώπινον ἀλλὰ γεγονὸς θεῖον φανερὸν ἂν
γίγνοιτο τῷ δυναμένῳ συννοεῖν. Μετὰ δὲ ταύτην τοὺς τρὶς ηὐξημένους καὶ τῇ
στερεᾷ φύσει ὁμοίους· τοὺς δὲ ἀνομοίους αὖ γεγονότας ἑτέρᾳ τέχνῃ ὁμοιοῖ,
ταύτῃ ἣν δὴ στερεομετρίαν ἐκάλεσαν (990e) οἱ προστυχεῖς αὐτῇ γεγονότες· ὃ
δὲ θεῖόν τ' ἐστὶν καὶ θαυμαστὸν τοῖς ἐγκαθορῶσί τε καὶ διανοουμένοις ὡς
περὶ τὸ διπλάσιον ἀεὶ στρεφομένης τῆς δυνάμεως καὶ τῆς ἐξ ἐναντίας ταύτῃ
καθ' ἑκάστην ἀναλογίαν εἶδος
| [990] et selon la portée de ceux pour qui je parle, (990a) quelle est cette science
propre à inspirer la piété envers les dieux, et comment ou doit l'apprendre.
On sera peut-être surpris en entendant le nom de cette science : je vais
le dire, car personne ne le soupçonnerait, à cause du peu de connaissance
qu'on a de la chose : c'est l'astronomie. Ignorez-vous qu'il est
nécessaire que le véritable astronome soit aussi très sage? Non pas celui
qui observe les astres suivant la méthode d'Hésiode et de tous les auteurs
semblables, se bornant à en étudier le lever et le coucher; mais celui qui
des huit révolutions a observé principalement celle des sept planètes,
dont chacune décrit son cercle (990b) d'une manière qu'il n'est pas donné
à tout le monde de bien connaître, à moins qu'on ne soit doué d'un naturel
excellent, connue nous l'avons dit, et comme nous le dirons en expliquant
par quelle voie et comment il faut l'apprendre. Et disons d'abord que la
lune achève très rapidement sa révolution, qu'elle nous donne le mois, et
le partage en deux lorsqu'elle est pleine. Il faut ensuite considérer le
soleil qui dans la totalité de sa révolution nous amène le changement des
saisons, et les deux planètes qui marchent d'une égale vitesse avec lui.
Et pour ne pas répéter plusieurs fois (990c) les mêmes choses, il faut
observer la route que tiennent les autres planètes dont nous avons parlé;
ce qui n'est point aisé. Pour acquérir les qualités qui nous rendent ces
observations possibles, il faut apprendre d'avance bien des choses, et
s'accoutumer au travail dans l'enfance et la jeunesse. Ainsi on ne peut se
dispenser d'apprendre les mathématiques, dont la première et principale
partie est la science des nombres; je ne dis pas des nombres concrets,
mais des nombres abstraits; de la génération du pair et de l'impair, et de
l'influence qu'ils ont sur la nature des choses.
(990d) Après cette science, il s'en présentera une autre qu'on a appelée
fort ridiculement géométrie, et qui est proprement la science de rendre
commensurables, en les rapportant à des surfaces, des nombres qui sans
cela n'auraient pas de mesure commune : ce qui paraîtra une merveille, non
humaine, mais vraiment divine, à quiconque pourra la concevoir. Vient
ensuite la science qui, par une méthode toute semblable, en multipliant
trois nombres les uns par les autres, s'élève au solide ou redescend du
solide au nombre linéaire; ceux qui la possèdent lui ont aussi donné le
nom (990e) de géométrie. Mais ce qu'il y a de divin et d'admirable, pour
ceux qui savent le comprendre, c'est que la loi qui fait se développer,
suivant la raison deux, la progression ascendante
ou descendante des nombres, est aussi celle que suit la nature dans la
production des genres et des espèces
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