HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Epinomis (dialogue complet)

Page 985

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[985] μετέχοντα δὲ (985a) φρονήσεως θαυμαστῆς, ἅτε γένους ὄντα εὐμαθοῦς τε καὶ μνήμονος, γιγνώσκειν μὲν σύμπασαν τὴν ἡμετέραν αὐτὰ διάνοιαν λέγωμεν, καὶ τόν τε καλὸν ἡμῶν καὶ ἀγαθὸν ἅμα θαυμαστῶς ἀσπάζεσθαι καὶ τὸν σφόδρα κακὸν μισεῖν, ἅτε λύπης μετέχοντα ἤδη - θεὸν μὲν γὰρ δὴ τὸν τέλος ἔχοντα τῆς θείας μοίρας ἔξω τούτων εἶναι, λύπης τε καὶ ἡδονῆς, τοῦ δὲ φρονεῖν καὶ τοῦ γιγνώσκειν κατὰ πάντα μετειληφέναι - (985b) καὶ συμπλήρους δὴ ζῴων οὐρανοῦ γεγονότος, ἑρμηνεύεσθαι πρὸς ἀλλήλους τε καὶ τοὺς ἀκροτάτους θεοὺς πάντας τε καὶ πάντα, διὰ τὸ φέρεσθαι τὰ μέσα τῶν ζῴων ἐπί τε γῆν καὶ ἐπὶ τὸν ὅλον οὐρανὸν ἐλαφρᾷ φερόμενα ῥύμῃ. Τὸ δὲ ὕδατος πέμπτον ὂν ἡμίθεον μὲν ἀπεικάσειεν ἄν τις ὀρθῶς ἀπεικάζων ἐξ αὐτοῦ γεγονέναι, καὶ τοῦτ' εἶναι τοτὲ μὲν ὁρώμενον, ἄλλοτε δὲ ἀποκρυφθὲν ἄδηλον γιγνόμενον, θαῦμα κατ' ἀμυδρὰν ὄψιν (985c) παρεχόμενον. Τούτων δὴ τῶν πέντε ὄντως ὄντων ζῴων, ὅπῃ τινὲς ἐνέτυχον ἡμῶν, καθ' ὕπνον ἐν ὀνειροπολίᾳ προστυχόντες, κατὰ φήμας τε καὶ μαντείας λεχθέν τισιν ἐν ἀκοαῖς ὑγιαίνουσιν καὶ κάμνουσιν, καὶ τελευτῇ βίου προστυχέσι γενομένοις, ἰδίᾳ τε καὶ δημοσίᾳ δόξας παραγενομένας, ὅθεν ἱερὰ πολλὰ πολλῶν γέγονεν, τὰ δὲ γενήσεται, τούτων πάντων νομοθέτης, ὅστις νοῦν κέκτηται καὶ τὸν βραχύτατον, οὔποτε μὴ τολμήσῃ καινοτομῶν, ἐπὶ θεοσέβειαν ἥτις μὴ σαφὲς ἔχει (985d) τι τρέψαι πόλιν ἑαυτοῦ· καὶ μὴν οὐδ' ὧν πάτριος νόμος εἴρηκεν περὶ θυσιῶν ἀποκωλύσει, μηδὲν τὸ παράπαν εἰδώς, ὥσπερ οὐδ' ὂν δυνατὸν εἰδέναι τῇ θνητῇ φύσει τῶν τοιούτων πέρι. Τοὺς δὲ ὄντως ἡμῖν φανεροὺς ὄντας θεοὺς ἆρ' οὐχ αὑτὸς λόγος ἔχει κακίστους εἶναι τοὺς μὴ τολμῶντας λέγειν ἡμῖν καὶ φανεροὺς ποιεῖν ἀνοργιάστους τε ὄντας ἑτέρους θεοὺς καὶ τιμὰς μὴ δεχομένους τὰς προσηκούσας αὐτοῖς; Νῦν (985e) δὲ δὴ συμβαίνει γιγνόμενον ἅμα τὸ τοιοῦτον· οἷον γὰρ εἴ ποτέ τις ἡμῶν ἥλιον σελήνην ἑωρακὼς ἦν γιγνομένους ἐφορῶντάς τε ἡμᾶς πάντας, καὶ μὴ ἔφραζεν ἀδύνατος ὤν πῃ φράζειν, τιμῆς τε ἀμοίρους ὄντας ἅμα καὶ μὴ προθυμοῖτο τό γε αὑτοῦ μέρος, εἰς ἔντιμον χώραν καταφανεῖς ἄγων αὐτούς, ἑορτάς τε αὐτοῖς γίγνεσθαι ποιεῖν καὶ θυσίας, [985] ils ont (985a) une intelligence prodigieuse, qu'ils lisent au fond de notre pensée, et que leur inclination pour les bons est aussi forte que leur aversion pour les méchants, étant par leur nature susceptibles de chagrin. Dieu seul, qui réunit en soi toute la perfection de la divinité, est exempt de tout sentiment de joie ou de tristesse; son partage est la sagesse et l'intelligence suprêmes. (985b) Tout l'univers étant ainsi rempli d'animaux, les dieux placés aux extrémités les plus reculées communiquent entre eux par ces animaux intermédiaires qui se portent, avec la plus grande agilité, tantôt vers la terre, tantôt vers le plus haut du ciel. L'eau est l'élément de la cinquième espèce d'animaux qui peuvent être mis avec raison au rang des demi-dieux. Quelquefois ils se montrent à nous, d'autres fois ils se cachent; nous ne les connaissons qu'à peine, et la vue (985c) obscure que nous en avons est toujours accompagnée de surprise. L'existence de ces cinq espèces d'animaux étant certaine, de quelque manière qu'ils se soient fait connaître à nous, soit en songe durant le sommeil, soit par des voix et des prédictions entendues en état de santé ou de maladie, soit par des apparitions au moment de la mort, et que cette croyance soit fondée sur des opinions générales ou particulières, qui ont donné naissance à un grand nombre d'institutions religieuses en divers lieux, et en feront naître encore dans la suite, il est du devoir d'un législateur, pour peu qu'il ait de prudence, de ne jamais entreprendre d'innover en cette matière et d'introduire dans l'état aucun culte qui n'aurait pas de fondement certain. (985d) Il ne doit pas non plus détourner ses concitoyens des sacrifices établis par la loi du pays, parce qu'il est ignorant en ces sortes de choses, toute nature mortelle étant incapable d'y rien connaître. Par rapport aux dieux que nous voyons à découvert, la même raison ne nous apprend-elle pas que ceux-là sont très méchants qui n'osent ni nous en parler ni les faire connaître, souffrant qu'on les laisse sans sacrifices et privés des honneurs qui leur sont dus ? Or, c'est ce qui arrive (985e) aujourd'hui; c'est comme si quelqu'un ayant vu le soleil ou la lune se lever et nous éclairer tous, n'en disait rien aux autres, quoiqu'il pût, à quelques égards, leur en donner connaissance, et, voyant qu'on ne leur rend aucun honneur, ne s'efforçait point, autant qu'il est en lui, de les mettre en une place honorable, à la vue de tout le monde, de faire instituer pour eux des fêtes et des sacrifices,


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Dernière mise à jour : 11/03/2010