HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Deuxième Alcibiade (dialogue complet)

Page 146

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[146] ὁπότε βέλτιον ἑνὶ ἑκάστῳ τούτων (146a) χρῆσθαι καὶ πρὸς τίνα; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Φαύλην τινὰ ἔγωγε, Σώκρατες. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Φαίης γε ἂν οἶμαι ὁπόταν ὁρῴης ἕνα ἕκαστον αὐτῶν φιλοτιμούμενόν τε καὶ νέμοντα τὸ πλεῖστον τῆς πολιτείας τούτῳ μέρος, ἵν´ αὐτὸς αὑτοῦ τυγχάνει κράτιστος ὤν· λέγω δὲ τὸ κατ´ αὐτὴν τὴν τέχνην βέλτιστον γιγνόμενον· τοῦ δὲ τῇ πόλει τε καὶ αὐτὸν αὑτῷ βελτίστου ὄντος τὰ πολλὰ διημαρτηκότα, ἅτε οἶμαι ἄνευ νοῦ δόξῃ πεπιστευκότα. (146b) οὕτως δὲ τούτων ἐχόντων, ἆρα οὐκ ἂν ὀρθῶς λέγοιμεν φάντες πολλῆς ταραχῆς τε καὶ ἀνομίας μεστὴν εἶναι τὴν τοιαύτην πολιτείαν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ὀρθῶς μέντοι νὴ Δία. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν ἀναγκαῖον ἡμῖν ἐδόκει οἰηθῆναι δεῖν πρῶτον ἡμᾶς εἰδέναι τῷ ὄντι εἰδέναι τοῦτο ἂν προχείρως μέλλωμεν πράττειν λέγειν; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἐδόκει. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν κἂν μὲν πράττῃ τις οἶδεν δοκεῖ εἰδέναι, παρέπηται δὲ τὸ ὠφελίμως, καὶ λυσιτελούντως ἡμᾶς ἕξειν (146c) καὶ τῇ πόλει καὶ αὐτὸν αὑτῷ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Πῶς γὰρ οὔ; (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἐὰν δέ γ´ οἶμαι τἀναντία τούτων, οὔτε τῇ πόλει οὔτ´ αὐτὸν αὑτῷ; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὐ δῆτα. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Τί δέ; καὶ νῦν ἔτι ὡσαύτως σοι δοκεῖ ἄλλως πως; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Οὔκ, ἀλλ´ οὕτως. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἆρ´ οὖν ἔφησθα καλεῖν τοὺς μὲν πολλοὺς ἄφρονας, τοὺς δ´ ὀλίγους φρονίμους; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἔγωγε. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκοῦν φαμεν πάλιν τοὺς πολλοὺς διημαρτηκέναι τοῦ βελτίστου, ὡς τὰ πολλά γε οἶμαι ἄνευ νοῦ δόξῃ πεπιστευκότας. (146d) (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Φαμὲν γάρ. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Λυσιτελεῖ ἄρα τοῖς πολλοῖς μήτ´ εἰδέναι μηδὲν μήτ´ οἴεσθαι εἰδέναι, εἴπερ γε μᾶλλον προθυμήσονται πράττειν μὲν ταῦτα ἅττ´ ἂν εἰδῶσιν οἰηθῶσιν εἰδέναι, πράττοντες δὲ βλάπτεσθαι τὰ πλείω μᾶλλον ὠφελεῖσθαι. (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Ἀληθέστατα λέγεις. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὁρᾷς οὖν, ὅτε γ´ ἔφην κινδυνεύειν τό γε τῶν ἄλλων (146e) ἐπιστημῶν κτῆμα, ἐάν τις ἄνευ τῆς τοῦ βελτίστου ἐπιστήμης κεκτημένος , ὀλιγάκις μὲν ὠφελεῖν, βλάπτειν δὲ τὰ πλείω τὸν ἔχοντα αὐτό, ἆρ´ οὐχὶ τῷ ὄντι ὀρθῶς ἐφαινόμην λέγων; (ΑΛΚΙΒΙΑΔΗΣ) Καὶ εἰ μὴ τότε, ἀλλὰ νῦν μοι δοκεῖ, Σώκρατες. (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Δεῖ ἄρα καὶ πόλιν καὶ ψυχὴν τὴν μέλλουσαν ὀρθῶς βιώσεσθαι ταύτης τῆς ἐπιστήμης ἀντέχεσθαι, [146] et que personne ne sût quand il est bon de se servir de chacun de ces arts et à l’égard de qui ? (ALCIBIADE) Je pense, Socrate, qu’il ne vaudrait pas cher. (SOCRATE) Tu aurais le droit de le dire, je pense, en voyant chacun d’eux mettre son point d’honneur et assigner la plus large part de son activité de citoyen à ce « en quoi il se surpasse lui-même», c’est-à-dire à ce que son art produit de mieux, tandis que sur ce qui est le meilleur pour l’État et pour lui-même, il se trompe la plupart du temps, parce que, je présume, il se fie sans réflexion à l’opinion. Dans ces conditions, n’aurions-nous pas raison de dire qu’un tel État est plein de désordre et d’anarchie ? (ALCIBIADE) Nous aurions bien raison, par Zeus. (SOCRATE) Or, n’avons-nous pas admis qu’il faut d’abord de toute nécessité que nous croyions savoir ou que nous sachions réellement ce que nous sommes disposés à faire ou à dire ? (ALCIBIADE) Nous l’avons admis. (SOCRATE) Et si quelqu’un fait ce qu’il sait ou croit savoir, et qu’il y joigne la science de l’utile, ne trouverions-nous pas qu’il est utile à l’État et à lui-même ? (ALCIBIADE) Certainement. (SOCRATE) Mais si, je suppose, il fait le contraire, il ne le sera ni à l’État, ni à lui-même ? (ALCIBIADE) Non certes. (SOCRATE) Eh bien, persistes-tu dans ton sentiment ou en as-tu changé ? (ALCIBIADE) Non, je pense comme toi. (SOCRATE) N’as-tu pas dit que la plupart des gens étaient insensés et que les gens sensés étaient le petit nombre ? (ALCIBIADE) Si. (SOCRATE) Dès lors, nous affirmons à nouveau que le grand nombre se trompe sur ce qui est le meilleur, parce que la plupart du temps il se fie, je crois, sans réflexion à l’opinion. (ALCIBIADE) Oui, nous l’affirmons. (SOCRATE) Il est donc avantageux à la plupart des gens de ne pas savoir et de ne pas croire savoir, si cela doit les exciter à faire ce qu’ils savent ou croient savoir et si, le faisant, ils s’attirent plus de mal que de bien. (ALCIBIADE) Rien de plus vrai. (SOCRATE) CHAPITRE X. — Tu vois maintenant que, quand je disais que la possession des autres sciences, sans la science du bien, risque de n’être que rarement utile et que ces sciences sont le plus souvent pernicieuses à leur possesseur, j’avais évidemment bien raison de le soutenir. (ALCIBIADE) Je ne le voyais pas tout à l’heure, mais je le vois a présent. (SOCRATE) Il faut donc que l’État et l’âme qui veut vivre comme il faut s’attachent à cette science


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Dernière mise à jour : 19/04/2007